Covid-19: la vie normale reviendra l’hiver prochain, selon le créateur du vaccin

Publié le 17 novembre 2020
MAJ le 17 novembre 2024

L’annonce d’un vaccin prometteur par Pfizer et son partenaire allemand BioNTech a suscité de nombreux espoirs dans la lutte contre le Covid-19. Ugur Sahin, directeur général de BioNTech, a d’ailleurs estimé ce dimanche lors du Andrew Marr Show qu’il serait peut-être possible d’avoir un retour à la normale d’ici l’hiver 2021. Le professeur considère toutefois qu’il est “absolument essentiel” que le taux de vaccination soit élevé avant l’automne prochain. Retour sur cet entretien, diffusé par BBC One. 

A ce jour, le virus Sars-Cov-2 a entraîné la contamination de plus de 54 millions de personnes dans le monde. Au vu d’un quotidien qui s’est retrouvé complètement chamboulé depuis son apparition, nombre de personnes s’interrogent sur un éventuel “retour à la vie normale”. A ce sujet, le Pr Sahin révèle ses estimations.

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Özlem Türeci, à gauche et Ugur Sahin (à droite), respectivement directrice médicale et directeur général de BioNTech – Source : BIONTECH

“Cet hiver sera dur”

Pour le professeur qui a créé la firme allemande BioNTech aux côtés de son épouse, Özlem Türeci, il ne fait aucun doute que les mois à venir seront difficiles. “Cet hiver sera dur”, souligne l’expert puis d’ajouter, “nous n’aurons pas un impact important sur les taux d’infections”. Il révèle toutefois lors de l’émission de la BBC que si tout se poursuit de manière positive, le vaccin pourra commencer à être livré “à la fin de l’année, au début de l’année prochaine”. Leur objectif ? Délivrer plus de 300 millions de doses du vaccin jusqu’en avril prochain, ce qui permettrait de “commencer à avoir un impact”, a-t-il indiqué.

Un vaccin “efficace à 90%”

Lundi 9 novembre, le laboratoire américain Pfizer a annoncé, en collaboration avec la firme allemande BioNTech, que leur candidat-vaccin était efficace à 90%. L’information relayée par un article du Monde montre qu’il s’agit des premiers résultats positifs à être présentés pour un essai clinique de phase 3 à grande échelle. Mais ces espoirs restent encore à confirmer, les données devant encore être publiées dans une revue médicale ou révisées par des pairs.

A ce sujet, le Pr Sahin a révélé s’attendre à ce que les prochaines analyses démontrent que le vaccin pourrait réduire la transmission entre les personnes ainsi qu’empêcher les symptômes de se développer chez un individu ayant déjà reçu le vaccin. Il indique par ailleurs : “Je suis convaincu que la transmission entre les personnes sera réduite par un vaccin aussi efficace – peut-être pas 90% mais peut-être 50% – mais nous ne devrions pas oublier que même cela pourrait mener à une réduction drastique de la progression de la pandémie”.

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Un vaccin développé par Pfizer en partenariat avec BioNTech – Source : Reporters/La Libre

Le vaccin présenté par Pfizer et BioNTech s’appuie sur la technologie de l’ARN messager, une nouvelle technique qui n’a, à ce jour, jamais été approuvée pour l’Homme. Elle consiste à injecter des brins d’instructions génétiques dans l’organisme pour permettre au système immunitaire de détecter le “spicule” du coronavirus et de produire des anticorps.

Un taux de vaccination élevé est “absolument essentiel”

Pour Ugur Sahin, “l’impact le plus important ne se produira qu’en été”. La saison estivale étant également caractérisée par un taux d’infection plus bas, selon le professeur. Il insiste par ailleurs sur la nécessité de hauts taux de vaccination pour obtenir des résultats favorables et ce, “jusqu’à, ou avant, l’automne/hiver prochain”, a-t-il expliqué, révélant toutefois être optimiste au sujet de ces objectifs. “Je suis confiant que cela se produira”, déclare le Pr Sahin, qui indique que plusieurs fabricants de vaccins les aident à augmenter la production et “on pourrait donc avoir un hiver normal l’année prochaine”, espère le directeur de BioNTech.

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Un vaccin qui s’appuie sur la technologie de l’ARN messager – Source : REUTERS/Dado Ruvic

Interrogé au sujet de l’efficacité du vaccin sur les personnes âgées, il a révélé qu’il en aura une meilleure idée dans les trois prochaines semaines. Par ailleurs, on ne sait toujours pas combien de temps l’immunité pourra durer après que la deuxième dose du vaccin soit administrée.

En ce qui concerne les effets secondaires du vaccin, le professeur a indiqué que les signes observés jusqu’à présent étaient une douleur légère à modérée pendant quelques jours à l’endroit de l’injection, avec une fièvre légère à modérée ressentie par certains participants pendant cette même période. Il ajoute également qu’aucun effet secondaire sérieux qui pousserait à arrêter ou à mettre en pause l’étude n’a été observé.

La phase 3 de cet essai est encore en cours, avant de faire l’objet d’une demande d’homologation auprès des autorités sanitaires, indique LCI. D’autres vaccins en seraient également au même stade.