Hydroxychloroquine : le Pr Raoult porte plainte après le refus de l’ANSM d’autoriser l’utilisation de ce médicament
Alors que la France poursuit sa lutte contre le nouveau coronavirus en instaurant un reconfinement à sa population, les indicateurs de l’épidémie sont toujours à la hausse. Depuis le début de la crise sanitaire, le professeur Didier Raoult s’est positionné comme fervent défenseur de l’usage de l’hydroxychloroquine. Seulement, cette molécule, utilisée depuis de nombreuses années pour traiter le paludisme, n’a pas été approuvée par l’ANSM. Pour cause, l’agence a mis l’accent sur les risques de ce médicament et a refusé d’autoriser plus largement sa prescription. Face à cette décision, le professeur Raoult opte pour un recours en justice, comme l’indique Le Parisien.
Le directeur de l’IHU Méditerranée de Marseille et infectiologue de renom Didier Raoult ne lâchera pas l’affaire de sitôt. Après avoir envoyé à l’agence nationale de sécurité du médicament et des produits santé (ANSM) une demande d’utilisation plus large de l’hydroxychloroquine, sa requête s’est soldée par un refus. Depuis plusieurs mois déjà, les débats autour de cet antipaludéen alimentent la sphère médiatique. Si certains considèrent que l’hydroxychloroquine peut sauver des vies, d’autres pointent du doigt les effets secondaires de ce médicament. Face au refus de l’ANSM d’autoriser la prescription de l’hydroxychloquine pour soigner les malades du Covid-19, le professeur Didier Raoult et l’IHU ont mandaté l’avocat Di Vizio pour contester cette décision, révèle Le Parisien.
Le combat autour de l’hydroxychloroquine se poursuit
“Nous ne pouvons pas répondre favorablement à la demande de RTU (recommandation temporaire d’utilisation) de l’hydroxychloroquine dans la prise en charge de la maladie Covid-19, de la part de l’IHU de Marseille”, a publié l’ANSM sur son site internet le 23 octobre.
“À ce jour, les données disponibles, très hétérogènes et inégales, ne permettent pas de présager d’un bénéfice de l’hydroxychloroquine, seule ou en association, pour le traitement ou la prévention de la maladie Covid-19”, l’agence sanitaire. Depuis plusieurs mois, l’ANSM alerte sur les effets dangereux attribués à l’hydroxychloroquine. Mais le microbiologiste marseillais n’a pas fini de se battre pour plaider l’usage de ce médicament. Suite à ce refus, Didier Raoult a accusé l’agence de favoriser le remdesivir, du laboratoire Gilead, au détriment de l’hydroxychloroquine.
“Deux poids, deux mesures”, publie le microbiologiste marseillais sur Twitter. Mandaté par le directeur de l’IHU Méditerranée Infection, l’avocat Fabrice Di Vizio a été chargé d’envoyer une requête en annulation au Conseil d’État et de déposer une plainte contre l’ANSM pour “mise en danger de la vie d’autrui”.
Le professeur Raoult et son avocat reprochent aux professionnels de la santé et aux politiciens de “cacher quelque chose”.
L’efficacité du “remdesivir” remise en question
Selon Fabrice Di Vizio, qui reprend les termes utilisés par l’infectiologue marseillais, “le remdesivir est un produit dangereux et inefficace, c’est notoire. Le juge pénal interviendra pour savoir s’il n’y a pas quelques accointances de membres de l’ANSM avec des gens du laboratoire Gilead”.
Le professeur Raoult, qui avait affirmé au début de la crise sanitaire que tout le monde devait prendre de l’hydroxychloroquine pour traiter la Covid-19, avait contesté les effets du remdesivir en juillet dernier. Ce médicament, commercialisé par le laboratoire américain Gilead, a été mis sur le marché européen et américain. Pourtant, la Haute autorité de santé avait révélé le 17 septembre dernier que “le remdesivir ne montre pas à ce stade d’effet global sur la mortalité à 14 jours”.
Didier Raoult a indiqué sur un post Twitter que “le remdesivir ne soigne pas. Pire, il cause des insuffisances rénales”. Pour appuyer ses dires, il s’est basé sur les résultats d’une étude et a déclaré que “sur les cinq premiers patients traités par ce médicament à l’hôpital Bichat, deux ont été mis sous dialyse”. Jade Ghosn, un des auteurs de l’étude, a expliqué à France Info que le traitement a été interrompu en raison d’effets secondaires sur quatre malades sur cinq. Toutefois, il conteste les allégations du professeur Raoult. “Il est impossible de dire si l’insuffisance rénale a été causée par le remdesivir ou par la maladie elle-même”, annonce-t-il. En réaction, le patron de l’ANSM, Dominique Martin, a expliqué au Sénat le 22 octobre que le médicament pouvait réduire la durée d’hospitalisation chez les cas graves, mais n’avait pas d’incidence sur la mortalité.