La septicémie serait à l’origine de plus de décès que le cancer, selon une étude
La septicémie constitue une infection généralisée grave qui se propage dans l’organisme à partir d’un premier foyer infectieux. Selon une étude américaine relayée par nos confrères de LCI, cette infection du sang serait responsable d’un décès sur cinq dans le monde, soit deux fois plus de morts que ce que les scientifiques pensaient jusqu’à présent.
Alors que le cancer était considéré comme la deuxième cause de décès dans le monde, des chercheurs des écoles de médecine de l’Université de Washington et de l’Université de Pittsburgh suggèrent que la septicémie ferait plus de ravages. Les résultats de leur étude ont été publiés sur la revue The Lancet en janvier 2020. Pleins feux sur cette infection grave.
Qu’est-ce que la septicémie ?
Lorsque l’organisme souffre d’une infection provoquée par un virus ou une bactérie, il y a un risque que ce premier foyer infectieux s’étende dans l’organisme à travers le sang. Cela se produit lorsque l’infection initiale passe inaperçue et qu’elle est non traitée, comme pour cet enfant dont les symptômes ont été attribués à une infection virale, ou qu’elle est mal soignée.
Selon LCI, la septicémie touche généralement les individus fragiles, ces derniers englobant les enfants et les personnes âgées. Par ailleurs, elle survenir à l’hôpital mais aussi dans des situations du quotidien. En Angleterre, un homme avait failli mourir d’une septicémie car il se rongeait continuellement les ongles.
Quels sont les symptômes d’une septicémie ?
Si la septicémie peut engager le pronostic vital lorsqu’elle s’aggrave, l’infection commence d’abord par présenter certains signes auxquels il est impératif de prêter attention pour agir à temps.
Dans un article du Manuel MSD, le Dr Paul Maggio, professeur associé en chirurgie au Stanford University Medical Center cite des frissons, une forte fièvre ou à l’opposé, une température très basse ainsi qu’une faiblesse.
Dans les cas les plus graves, la respiration s’intensifie, les battements du coeur sont plus rapides, la tension artérielle diminue fortement et l’individu touché par l’infection peut souffrir d’une confusion mentale.
Bien que l’Organisation mondial de la santé (OMS) considère la septicémie comme « la cause de décès et d’invalidité la plus facilement évitable en Europe », les chercheurs dressent un tableau moins optimiste. Celui selon lequel le nombre de décès provoqués par l’infection serait largement sous-évalué.
Deux fois plus d’infections que ce que l’on pensait
Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont utilisés les données de l’année 2017. Ces dernières ont porté sur 195 pays et recensaient 282 causes sous-jacentes de décès. Dans leur rapport publié sur The Lancet, les scientifiques estiment que la septicémie n’aurait pas été correctement prise en compte car elle est souvent perçue comme une cause intermédiaire.
En faisant ce constat, les chercheurs ont décidé de calculer la véritable répercussion de l’infection dans les décès. Les chiffres sont considérables selon leurs observations : La maladie affecterait près de 49 millions de personnes dans le monde et serait à l’origine de 11 millions de morts. « Le fardeau mondial de la septicémie est le double de celui des estimations précédentes » ont-ils alerté.
Le chiffre a dépassé celui du cancer qui était en 2015 à l’origine d’un décès sur 6 dans le monde d’après l’OMS, ce qui reviendrait à 9 millions de morts. Cela fait donc 2 millions de morts de moins que ceux provoqués par la septicémie.
Les cas diminuent mais les pays pauvres sont très touchés
Dans le rapport d’étude, les scientifiques ont toutefois souligné un fait positif : « Il y avait plus de 60 millions de cas en 1990 ». Un chiffre qui aurait donc diminué en 2017.
Dans les pays les moins développés, ceux à « revenu faible et intermédiaire », l’infection serait néanmoins encore très présente. En effet, « environ 85% des décès sont liés à la septicémie » ont écrit les chercheurs dans leur rapport.
Malgré tout, les pays les plus riches ne sont pas en reste comme en témoigne le cas du Royaume-Uni dont 48 000 habitants meurent chaque année à cause de cette infection, selon BBC News. Le média britannique précise également que le taux de mortalité y serait plus haut qu’en France ou en Espagne. Un bébé avait d’ailleurs perdu la vie suite à une septicémie non diagnostiquée par les médecins. Sur son site, la UK Sepsis Trust, une association caritative au Royaume-Uni fondée par le Dr Ron Daniels BEM considère même que dans le monde, une personne meurt toutes les 3 secondes d’une septicémie.
Pour le cas de l’hexagone, 30 000 personnes décéderaient tous les ans à cause de cette infection d’après un article de Pourquoi Docteur publié en 2014.