Un nouveau syndrome lié au Covid-19 peut provoquer une inflammation du cœur et d’autres organes
Il y a quelques mois, les chercheurs se penchaient sur une pathologie infantile liée au Covid-19, présentant de fortes similitudes avec la maladie de Kawasaki. Il s’agit du syndrome inflammatoire multisystémique (MIS-C). Détecté chez les enfants et les jeunes, ce trouble ne semblait pas concerner les tranches d’âges les plus élevées. Pourtant, CNN rapporte que des scientifiques américains des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies ont observé un syndrome similaire chez des adultes.
Les chercheurs évoquent un syndrome inflammatoire multisystémique, appelé le MIS-A, indiquant que ce dernier ressemble au syndrome lié au coronavirus chez les enfants, connu sous le nom de MIS-C, (le “C” pour “Children”, soit enfant en anglais). A l’instar de ce dernier, le MIS-A (A pour adultes) ne présente pas de lien direct avec le coronavirus et les patients atteints pourraient ne souffrir d’aucun autre symptôme signalant une infection au Covid-19.
Qu’est-ce que le MIS-C ?
En avril dernier, de nombreux cas d’enfants atteints d’un syndrome inflammatoire ont éveillé la curiosité des chercheurs. Proche de la maladie de Kawasaki, ce dernier provoque une inflammation dans plusieurs organes et a été principalement détecté chez des enfants positifs au coronavirus ou porteurs d’anticorps, révèle un article de nos confrères suisses du Matin.
Ce syndrome n’apparaitrait par ailleurs que plusieurs semaines après l’infection et est considéré très rare : “2 cas pour 100 000 personnes de moins de 21 ans”, indiquait un article du Parisien à la fin du mois de juin. Les symptômes impliquaient essentiellement des troubles gastro-intestinaux, des éruptions cutanées, notamment chez les moins de 5 ans, de la fièvre et une atteinte du système cardiovasculaire. Un anévrisme des artères coronaires aurait également été observé chez près de 9% des enfants.
Jusqu’à présent, le MIS-C avait donc surtout été identifié chez les moins de 20 ans, mais il semblerait que les adultes ne soient pas épargnés, souffrant de ce que les chercheurs ont nommé le MIS-A.
Qu’est-ce que le MIS-A ?
Selon une publication des Centres de prévention et de contrôle des maladies (CDC) le 2 octobre, plusieurs rapports de cas ont été publiés, faisant état d’un syndrome inflammatoire multisystémique similaire chez l’adulte.
Dans un article sur le sujet, CNN rapporte le cas de 27 patients, la plupart souffrant d’inflammation extrême et d’un dysfonctionnement des organes tels que le foie, le coeur et les reins. Les poumons en revanche ne semblent pas faire partie du lot.
Dans ce rapport publié sur le Morbidity and Mortality Weekly Report du CDC, les chercheurs expliquent que “Bien qu’une hyperinflammation et un dysfonctionnement des organes extra-pulmonaires aient été décrits chez les adultes hospitalisés en raison de formes sévères du Covid-19, ces conditions sont généralement accompagnées d’insuffisance respiratoire.
En revanche, les patients décrits ici présentaient des symptômes minimes respiratoires, d’hypoxémie ou d’anomalies radiographiques en accord avec la définition du cas de travail, visant à distinguer le MIS-A d’une forme sévère du Covid-19”.
Quels sont les symptômes du MIS-A ?
Selon les chercheurs du CDC, ces 27 patients présentaient des symptômes gastro-intestinaux, cardiovasculaires, neurologiques et dermatologiques, sans maladie respiratoire sévère. Ils ont été testés positifs au Sars-CoV-2 mais un tiers d’entre eux aurait nécessité un test d’anticorps, indiquant une infection récente.
Les scientifiques indiquent toutefois que bien que les symptômes respiratoires soient minimes, 10 patients avaient des opacités pulmonaires localisées en verre dépoli et 6 souffraient d’épanchements pleuraux identifiés sur l’imagerie thoracique.
Quelles sont les conclusions des chercheurs ?
Sur les 27 patients, 24 d’entre eux atteints du MIS-A ont survécu, indique le CDC, ajoutant que les cliniciens devraient envisager un diagnostic différentiel plus large lorsque les patients adultes présentent des résultats cliniques et de laboratoire en accord avec la définition du cas de travail du MIS-A.
Ces derniers soulignent toutefois quelques limitations à leurs observations. L’une d’entre elles étant que les cas décrits ont été volontairement signalés ou publiés et ne représentent donc pas le véritable spectre clinique ou la distribution ethnique ou raciale de ce syndrome. Une deuxième limitation concerne un chevauchement potentiel du MIS-A et d’une forme sévère du Covid-19 dans certains cas. Enfin, la définition de ce syndrome potentiel est pour l’heure, non spécifique, et certains patients atteints d’autres conditions pathologiques pourraient avoir été classés à tort comme des personnes atteintes du MIS-A.