Les médecins découvrent des vers dans le cerveau d’une femme qui se plaignait de maux de tête

Publié le 10 octobre 2020
MAJ le 17 novembre 2024

En Australie, une jeune femme de 25 ans se plaignait de migraines à répétition. Après l’avoir examinée, les médecins ont découvert que des larves de ténia s’étaient logées dans son cerveau. Ce constat effarant a fait l’objet d’une étude publiée dans The American Journal of Tropical Medicine and Hygiene et a été relayé par nos confrères de CNN. 

Les médecins attribuaient ses maux de tête à des migraines ophtalmiques avec aura visuelle. Mais lorsque le dernier épisode a duré plus d’une semaine, Rachel Lampa a décidé de se rendre à l’hôpital pour plus d’examens. La découverte du corps médical fera l’objet d’une étude publiée dans une revue scientifique. Et pour cause, son cas est inhabituel : ses migraines sont dues à la présence de larves de ténia, situées à l’arrière de son cerveau.

Ses maux de tête ont duré plus d’une semaine

Depuis ses 18 ans, Rachel Lampa souffre de maux de tête récurrents et d’une baisse de la vue. Ces derniers se produisaient deux à trois fois par mois mais disparaissaient grâce à des médicaments prescrits contre la migraine. A 25 ans, la jeune australienne a toutefois souffert d’un épisode qui s’est prolongé plus d’une semaine, accompagné de symptômes visuels sévères, indique l’article de CNN. A l’issue d’examens, les médecins ont découvert un kyste dans son cerveau, qui s’est avéré être un amas de larves de ténia.

Un kyste provoqué par un ver solitaire

Selon l’étude publiée par The American Journal of Tropical Medicine and Hygiene le 21 septembre, la grosseur détectée sur les IRM était une lésion cérébrale de 8 millimètres, présente à l’arrière du cerveau, dans le lobe occipital.

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Une IRM a révélé la présence de larves de ténia à l’arrière du cerveau de Rachel Lampa – Source : The American Journal of Tropical Medicine and Hygiene

Lorsque les médecins ont procédé à l’opération pour la retirer, ces derniers ont fait un constat étonnant: le tissu du kyste n’était pas d’origine humaine. Il s’agissait en réalité d’un amas de larves de vers solitaires, également connus sous le nom de Taenia solium ou encore ténia du porc, “une infestation intestinale due à des vers adultes, le ténia, suite à l’ingestion de viande de porc contaminée”, explique un article du Manuel MSD. Lorsqu’elle affecte le système nerveux central, on parle alors de neurocysticercose.

Les chercheurs ont du mal à expliquer cette découverte

Cette pathologie infectieuse se développe généralement en Asie, en Afrique ou en Amérique latine, indique CNews. Elle touche donc habituellement les personnes vivant dans ces régions ou celles qui s’y sont rendues lors d’un voyage. Mais pour Rachel Lampa, il n’est en rien. La jeunne femme qui travaillait comme serveuse à Melbourne n’avait pas quitté le pays.

Les chercheurs soulignent toutefois que la jeune Australienne réside dans une zone où plus de 10% des habitants sont nés en Asie. Il serait donc possible qu’elle ait été involontairement contaminée par un individu s’étant récemment rendu dans l’une de ces régions. A savoir que certains symptômes peuvent indiquer la présence d’un parasite dans le corps.

En outre, les scientifiques soulignent que le kyste de la jeune femme a été entièrement retiré grâce à une intervention chirurgicale. Par ailleurs, sa condition n’aurait pas nécessité de traitement supplémentaire.

Qu’est-ce que la neurocysticercose ?

Selon le site de l’Organisation Mondiale de la Santé, il s’agit d’ “une infection parasitaire évitable du système nerveux central provoquée par un ver plat, le ténia du porc”. L’infection se produit lorsque l’homme consomme de la viande crue ou mal cuite, généralement de la viande de porc. Un cas illustré par un jeune homme de 18 ans mort des suites d’une neurocysticercose. Elle peut également résulter de l’infection d’eau contaminée par des oeufs de Taenia solium ou suite à une mauvaise hygiène.

Lorsque la maladie affecte la santé humaine, les effets peuvent s’avérer dévastateurs. Parmi les conséquences identifiées, l’OMS cite des céphalées intenses, des convulsions, une cécité et des crises d’épilepsie qui peuvent engager le pronostic vital. Et pour cause, les larves dites cysticerques peuvent se développer dans la peau, les muscles, les yeux ainsi que le système nerveux central.

Pour cette raison, il est essentiel de veiller à toujours bien se laver les mains et à ce que la viande soit suffisamment bien cuite. Il en va de même pour le poisson cru qui nécessite une hygiène irréprochable car en cas de contamination, cela peut entraîner des conséquences désastreuses, à l’instar de cet homme qui s’est fait amputé le bras après avoir mangé des sushis.