« Le virus a déjà muté 7 fois » Didier Raoult exprime sa colère devant le Sénat
Le microbiologiste, Didier Raoult, réputé pour sa défense de l’hydroxychloroquine comme traitement contre le nouveau coronavirus, a fait l’objet d’une audition devant la commission d’enquête du Sénat, tenue le 15 septembre dernier. Comme initialement prévu, le professeur marseillais devait participer à une table ronde avec deux autres chercheurs. Toutefois, il a refusé d’y participer et s’est emporté devant le Sénat.
Figure emblématique mais controversée, le directeur de l’IHU Méditerranée Infection de Marseille, n’a pas cessé de faire parler de lui et d’alimenter les débats à son sujet. L’infectiologue est accusé de nombreuses infractions au code de déontologie médicale. Soutenu par certains et critiqué par d’autres, le professeur Didier Raoult devait toutefois répondre aux questions de la commission d’enquête du Sénat sur le Covid-19, comme rapporté par nos confrères du quotidien Ouest-France.
Seul devant les sénateurs, il a refusé de débattre avec deux autres chercheurs
Le professeur Didier Raoult s’est exprimé seul devant la commission d’enquête, après qu’il ait refusé de participer à la table ronde avec deux autres médecins. Ces derniers ne sont autres que l’épidémiologiste Dominique Costagliola, Directrice de recherche à l’Inserm, et l’infectiologue Yazdan Yazdanpanah, chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital Bichat à Paris.
Le professeur marseillais s’est justifié en déclarant « je vous prie de me pardonner de ne pas avoir la force de discuter sereinement avec des gens qui m’insultent, je ne le ferai pas et je ne le ferai jamais ». Il a ainsi fait référence à une tribune appelée « Halte à la fraude scientifique » qui a été publiée par le journal Libération et dont l’une des signataires n’est autre que Dominique Costagliola. Par ailleurs, et durant son audition, le professeur Raoult s’en est pris aux supposés « conflits d’intérêts » des membres du Conseil scientifique, en charge de conseiller l’exécutif dans sa prise de décisions relatives à la gestion de la crise sanitaire et dont Yasdan Yasdanpanah fait partie.
« Je n’ai jamais fraudé de ma vie »
A ce sujet, le professeur marseillais a déclaré indigné : « Très solennellement et après avoir juré de dire la vérité, je n’ai jamais fraudé de ma vie. J’estime qu’il y a entre 2 et 4% d’erreurs dans les papiers que j’ai faits (…) Je ne suis qu’un pauvre humain et je fais des erreurs comme tout le monde ».
Le professeur a développé ses arguments sans ses contradicteurs
C’est donc seul et en apposant un style qui lui est propre que Didier Raoult a présenté ses arguments sans manquer toutefois d’apporter des accusations sévères comme le rapporte France 24. Il a par ailleurs justifié la politique de tests massifs de l’IHU dès le début de la crise sanitaire et a insisté encore une fois sur l’efficacité de l’hydroxychloroquine, contestée pourtant par certaines études. A ce sujet, le défenseur de l’hydroxychloroquine a exprimé sa grande surprise quant à l’étendue des mises en garde contre les effets secondaires de ce traitement qui a déjà prouvé son efficacité pour traiter des maladies auto-immunes.
Quant à la généralisation du port du masque, le professeur a exprimé sa difficulté à répondre à la question en déclarant : « Les études comparatives sont difficiles à analyser parce que les comportements sociaux dans les différents pays ne sont pas les mêmes, en particulier dans les rapports sociaux ». Et d’ajouter « Cependant, si porter un masque empêche les gens de s’embrasser, on peut penser que c’est raisonnable ».
Le professeur s’est exprimé sur la mutation du virus
Selon LA DEPECHE, le professeur a affirmé devant la commission d’enquête du Sénat que le coronavirus a muté. Cette affirmation a toutefois été contestée par d’autres éminents virologues. Malgré la contestation de plusieurs scientifiques, le professeur marseillais explique qu’il y a déjà sept mutants du virus. « Il est en train de se passer des choses que je n’avais pas vu avec les anciens coronavirus : c’est la vitesse de mutation. Je ne sais pas ce que le virus va devenir » déclare-t-il. Mais l’infectiologue demeure toutefois optimiste en ajoutant : « Il n’a y a pas vraiment de raison d’être affolé, on n’est pas face à un drame absolument insupportable. La perte d’espérance de vie sera extrêmement mineure à la fin de l’année ».