Le Coronavirus subit une « surmutation » affirme le professeur Raoult

Publié le 10 septembre 2020

L’année 2020 a été marquée par le déferlement d’une vague de frayeur dans le monde. Apparu en Décembre à Wuhan, le coronavirus Sars-Cov-2 s’est présenté comme un ennemi sournois qui se propage à une vitesse fulgurante dans tous les continents. Depuis le début de la pandémie, Didier Raoult, directeur de l’IHU Méditerranée Infection de Marseille, s’est imposé comme un fervent défenseur de l’usage de l’hydroxychloroquine pour guérir les malades du Covid-19. Controversé, le virologue marseillais n’a reculé devant rien pour revendiquer l’efficacité de cet antipaludéen contre la maladie qui affole le monde. Aujourd’hui, Didier Raoult, cité par nos confrères du Figaro, affirme que le nouveau coronavirus a subi une “surmutation”. Explications.

En France, ces dernières semaines ont été marquées par une hausse exponentielle de tous les indicateurs relatifs à l’épidémie de Covid-19. Dans son bilan du mercredi 9 septembre, Santé publique France a recensé 8577 nouveaux cas de contamination par le coronavirus en vingt-quatre heures et trente décès en milieu hospitalier. Jean-François Delfraissy, président du conseil scientifique, a d’ailleurs affirmé que le gouvernement “va être obligé de prendre un certain nombre de décisions difficiles” et ce, “dans les huit à dix jours” à venir. Si la situation épidémiologique semble particulièrement préoccupante, le professeur marseillais Didier Raoult, interrogé par Radio Classique, partenaire du Figaro, considère que le virus aurait subi une “surmutation”.

Le coronavirus présenterait une “surmutation”

Cela fait déjà quelques mois que le nouveau coronavirus circule activement dans plusieurs pays du monde. “Nous sommes dans une situation à risque”, avait prévenu le ministre de la Santé Olivier Véran, fin août. Dans l’Hexagone, le chercheur marseillais Didier Raoult a été vivement critiqué pour ses positions en tant que promoteur de l’hydroxychloroquine. Malgré les nombreuses controverses autour de ses propos, le virologue multiplie les interventions, attirant les foudres de ses confrères. Dans sa dernière déclaration, le professeur a évoqué une “surmutation” du coronavirus, précisant que ce n’est “probablement pas une mauvaise nouvelle”.

En Juin, la Chine avait subi une nouvelle vague de l’épidémie de coronavirus, évoquant la possibilité d’une mutation du virus. L’infectiologue controversé a expliqué qu’à l’IHU Méditerranée Infection, les recherches autour de ce nouveau coronavirus se poursuivent et permettent aux scientifiques de bénéficier de “beaucoup plus de données que n’importe qui au monde”. Grâce aux travaux réalisés, les équipes du professeur marseillais auraient constaté qu’il n’y a pas “un seul virus”. En effet, ils auraient détecté “sept mutant qui ont circulé”, précise-t-il. “Les mutations que nous voyons sont associées avec la dégradation des organismes (du virus). Quand ça se passe, c’est que ça va mal pour la bestiole”, avance-t-il.

À la fin du mois d’août, le ministre de la Santé Olivier Véran avait allégué qu’aucune information scientifique ne constituait une preuve assez solide pour évoquer une mutation du virus. “Je peux comprendre l’espoir nourri par certains experts d’un virus moins dangereux, mais aucun argument scientifique ne vient étayer cette théorie, hélas”, avait-il déclaré.

“La situation n’est pas dramatique” à Marseille 

Didier Raoult a également été interrogé au sujet de la situation sanitaire à Marseille. Rappelons que les Bouches-du-Rhône font partie des départements classés en zone rouge, autrement dit que le virus y circule activement. “Il y’a toujours de gens au bord de la crise de nerf, mais on n’est ni désespérés ni affolés. Pour moi, la situation n’est pas dramatique, mais la définition du drame n’est pas la même pour tout le monde”, a annoncé le professeur. Toutefois, il a évoqué des “problèmes de réorganisation” et a précisé que “s’il y’a des volontaires comme lors du premier épisode, on sera content.”

Par ailleurs, le directeur de l’IHU Méditerranée Infection a salué la décision du gouvernement de réduire à sept jours la période de quarantaine préconisée aux personnes atteintes du Covid-19. “Je dis depuis février que cette quatorzaine n’est basée sur aucun fait scientifique. C’est un progrès. Lors de la période d’incubation, il n’y a pas de virus détectable, et on ne peut donc pas être contagieux”, a-t-il affirmé.

Mais le virus circule toujours

Alors qu’au début de l’épidémie, le nombre de personnes admises en réanimation et le nombre de décès étaient considérables, on a observé lors du déconfinement progressif une amélioration de la situation sanitaire. Ainsi, certains scientifiques ont considéré que le virus avait perdu de sa virulence et qu’il était moins dangereux. Mais cette théorie ne se base malheureusement sur aucune preuve scientifique.

Selon le ministre de la Santé Olivier Véran cité par Le Monde, “le virus circule quatre fois plus chez les moins de 40 ans que chez les plus de 65 ans”, ce qui pourrait expliquer que les formes soient moins sévères. En effet, “la majorité des transmissions se fait désormais dans des situations festives des plus jeunes, où les gestes barrières ne sont pas respectés”, précise-t-il. Seulement, le risque de transmettre la maladie à une personne âgée ou atteinte de maladies chroniques n’est pas des moindres. Ainsi, le respect des gestes barrière, le port du masque et la distanciation physique sont toujours de mise pour contenir l’épidémie.