Dormir à coté d’un téléphone portable. Conséquences, risques et danger pour la santé
C’est un geste quasiment machinal. La majorité d’entre nous va se coucher, téléphone à la main. Après des minutes, voire des heures passées à faire défiler son écran, l’appareil atterrit sur notre table de chevet, pire encore, près de notre oreiller. Pourtant, il existe de nombreux risques et danger à conserver nos téléphones portables à portée de main au moment de rejoindre les bras de Morphée.
Un outil de socialisation et de communication pour certains, un véritable “doudou” pour d’autres, le téléphone portable est devenu un outil à part entière de notre quotidien, voire une addiction. Si son côté pratique n’est pas remis en question, il n’a pourtant rien à faire sous notre oreiller.
Malheureusement, c’est bien souvent là qu’on le retrouve au moment de dormir. Une habitude néfaste capable d’entraîner de nombreux problèmes pour ceux qui n’arrivent pas à se déconnecter. Passons-les en revue.
L’utilisation du téléphone entraîne une “excitation cognitive”
L’une des premières raisons qui incite à éloigner le téléphone portable de son lit est sa capacité à nous tenir éveillé pendant des heures. Lorsqu’on sait que plus de 50% des Français souffrent du “mal-dormir”, un terme défini par la Fondation Adova, il devient légitime de se poser certaines questions quant à nos habitudes nocturnes.
En effet, les résultats du premier Observatoire du Sommeil, dirigé par la Fondation et l’Institut Ipsos, dressent un constat préoccupant, puisqu’au même titre que l’alimentation, bien dormir est indispensable pour préserver une bonne santé. Et c’est sans grande surprise que parmi les facteurs à l’origine de ce constat, on retrouve une utilisation accrue des écrans.
Sur les 2000 Français interrogés en 2018, 40 % ont révélé consulter leur téléphone portable avant de se coucher. Une habitude qui, selon l’Institut national du sommeil et de la vigilance, excite les utilisateurs sur le plan cognitif, et les pousse à rester éveillés.
Des spécialistes utilisent le terme “effet sentinelle”, indique CNews, pour faire référence à cet état de veille constant lorsque nous restons à l’affût de mails ou de messages, même lorsque l’on a les yeux fermés.
Par ailleurs, le sondage révèle que 43 % des personnes interrogées auraient déjà consulté un professionnel de santé pour résoudre ce problème. Seule la moitié y serait parvenue. A savoir qu’un sommeil perturbé peut avoir de nombreuses répercussions, notamment des difficultés de concentration, un manque d’énergie, une faiblesse dans certaines zones du corps, une somnolence ou encore une lourdeur dans les bras et les jambes.
La lumière de l’écran diminue la sécrétion des hormones du sommeil
Elle est souvent pointée du doigt lorsqu’on fait référence aux problèmes d’endormissement, et c’est la fameuse lumière bleue. Comme le met en avant Patrick Lemoine, expert du sommeil et docteur en neurosciences, elle fait croire au cerveau qu’il fait encore jour en activant les récepteurs de la rétine. Résultat ? la sécrétion de la mélatonine, hormone du sommeil, est retardée, voire bloquée.
En effet, il faut savoir que la mélatonine ne peut être sécrétée que dans l’obscurité. Ainsi, la lumière bleue finit par porter atteinte à ses fonctions, notamment la régulation des rythmes circadiens et des rythmes de veille-sommeil.
“Regarder une émission, tchatter, cela stimule. Alors que le soir, le corps doit lâcher prise. Or cette stimulation, on en devient accro !” avertit le spécialiste. Par ailleurs, il explique que ce phénomène peut également entraîner des réveils multiples durant la nuit, même si on ne s’en souvient pas.
“Certains disent ne pas être perturbés, mais les enregistrements de sommeil démontrent que des phases de micro-réveil, dont on ne se souvient pas toujours le matin, surviennent dans la nuit”, explique le Dr Lemoine.
Le laisser à la charge sur son lit présente des risques de surchauffe
On les pensait relativement rares. Pourtant, certains récits de téléphones ayant pris feu durant la nuit prouvent que nous ne sommes pas à l’abri de ces malheureux incidents, comme le démontre l’histoire de la petite Gabbie Fedro, brûlée au second degré à cause de son chargeur. En effet, nombre de personnes mettent leur téléphone à la charge avant de dormir, l’appareil placé sous l’oreiller.
Malheureusement, cela peut entraîner des risques de surchauffe, voire d’incendie si le câble est endommagé ou qu’il y a une mauvaise aération. L’avertissement a été lancé sur Twitter par le service incendie de la ville de Québec, appelant les citoyens à ne “jamais recharger un appareil sur un lit, un divan ou un coussin”.
5 conseils pour se “déconnecter” du téléphone portable
Il n’est pas toujours facile de se “déconnecter” avant de se mettre au lit. Pourtant, nous gagnerions à laisser nos Smartphones de côté pour retrouver un sommeil réparateur. A cet effet, il existe certaines astuces pour décrocher de cette addiction. Parmi elles:
1 – Poser son téléphone en mode avion (ou éteint pour les plus courageux) à au moins 1 mètre de distance du lit, idéalement dans une autre pièce
2 – Lire un bon livre
3 – Essayer la méditation, également bénéfique pour les enfants, en visualisant des paysages agréables
4 – Travailler sur sa respiration en s’allongeant sur le dos
5 – Eteindre la lumière pour favoriser l’endormissement