Des chiens peuvent désormais détecter les personnes atteintes du coronavirus

Publié le 28 juillet 2020

Alors que la crise sanitaire se poursuit dans les quatre coins du monde, les chercheurs continuent à se mobiliser pour faire face à la pandémie de Covid-19. Au-delà des efforts perpétuels pour trouver un traitement ou un vaccin, ces derniers tentent également d’améliorer leurs capacités de dépistage. Et pour cause, l’identification des personnes infectées par le virus Sars-CoV-2 joue un rôle déterminant pour contenir la propagation de la maladie. C’est dans ce sens qu’un projet mené par une université de médecine vétérinaire en Allemagne s’est penché sur le potentiel des chiens renifleurs pour identifier le virus à l’origine du Covid-19. Selon les résultats de l’étude publiée dans BMC Infectious Diseases, ces canidés auraient réussi à détecter le nouveau coronavirus avec un taux de réussite de 94%. L’information a été relayée par nos confrères américains de CBS News.

A l’heure où la pandémie a entraîné plus de 16 millions de cas de contamination dans le monde, ralentir la propagation du virus est indispensable pour éviter la hausse des décès. Les autorités sanitaires tentent à cet effet, d’augmenter leur capacité de dépistage pour être à même d’identifier les personnes atteintes par le Sars-CoV-2.

Si les tests font partie des mesures principales pour y parvenir, des chercheurs étudient également des méthodes alternatives pouvant potentiellement renforcer ces efforts. Parmi elles: les chiens renifleurs. Ces travaux ont été menés en Allemagne, mais également en Corse et au Royaume-Uni où des projets similaires tentent d’évaluer leur efficacité.

Un projet allemand

Le projet pilote a été dirigé par l’Université de médecine vétérinaire de Hanovre. Huit chiens des forces armées allemandes ont participé à un entraînement d’une semaine pour être à même d’identifier le nouveau coronavirus chez les humains à travers des sécrétions salivaires ou trachéo-bronchiques.

L’étude a porté sur plus de 1000 échantillons de personnes infectées ou en bonne santé. Selon les résultats présentés par ses auteurs, “les chiens ont obtenu un taux moyen de réussite de 94% (±3.4%), avec 157 indications correctes positives, 792 rejets corrects de négatifs, 33 indications incorrectes de rejets négatifs ou incorrects de 30 présentations d’échantillons positifs”.

Au vu de ces observations, les chercheurs estiment que “ces résultats préliminaires indiquent que les chiens peuvent identifier des échantillons de sécrétions respiratoires appartenant à des personnes hospitalisées et cliniquement malades  infectées par le Sars-CoV-2”.

Dans une vidéo YouTube portant sur l’étude, Maren von Koeckritz-Blickwede, professeur à l’université explique cette efficacité par la modification des “processus métaboliques dans le corps d’un patient malade” et par le fait que les canidés seraient “capables de détecter une odeur spécifique”.

Ainsi, les chercheurs estiment qu’avec une formation appropriée, les chiens pourraient être déployés dans certains endroits tels que les aéroports, les événements sportifs ou encore les passages frontaliers pour détecter les infections.

Des projets similaires en Corse

En Corse, une opération de dépistage a également commencé la semaine dernière, rapporte Ouest-France. Au coeur de ce projet: HK et Phoenix, des chiens malinois qui s’entraînent depuis près de trois mois pour “reconnaître l’odeur du Covid dans la sueur”, explique Bruno Maestracci, directeur du service d’incendie et de secours de Corse-du-Sud (Sis 2). Les deux canidés ont été déployés à Porto-Vecchio par des équipes de gendarmes et de pompiers.

“Tous les tests réalisés mercredi en fin de journée devaient être reniflés par les chiens jeudi matin et ceux de jeudi après-midi devaient l’être vendredi”, indique le quotidien régional.

C’est à ce moment-là, explique un vétérinaire du Sis 2 à l’AFP, que “nous saurons si les chiens « marquent » une compresse ou non. Il faudra ensuite confronter nos résultats à ceux obtenus par l’ARS (Agence régionale de santé) grâce aux tests PCR”.

“Nous appliquons des compresses sous le bras de volontaires. Sous l’autre bras, nous mettons des tubes qui seront eux transmis à l’université de Corse, à Corte, avec laquelle nous avons un partenariat afin de réaliser des analyses scientifiques”, détaille Bruno Maestracci.

Plus de 300 personnes se seraient par ailleurs portées volontaires pour ce projet et pourront être testées “soit par PCR, soit par les chiens, soit via les deux méthodes” a indiqué  Marie-Hélène Lecenne, directrice de l’Agence régionale de santé de Corse.