Un ancien dirigeant de Facebook affirme que les réseaux sociaux sont entrain « de manipuler et détruire » les gens
Si pour de nombreuses personnes les réseaux sociaux sont un moyen de communication révolutionnaire, ils suscitent également l’inquiétude d’autres personnes qui s’en méfient comme de la peste. Et pour cause, certains affirment que les réseaux sociaux contrôlent en grande partie la société. Chamath Palihapitiya, un ancien cadre qui travaillait pour Facebook, a décidé de tirer la sonnette d’alarme et de prévenir les gens que les réseaux sociaux sont des outils de destruction du tissu social. Son témoignage nous est relayé par The Guardian.
Alors que beaucoup de personnes se méfient déjà des réseaux sociaux en raison du manque de protection de leurs données, un ancien cadre de Facebook nous donne des raisons plus profondes de rester sur nos gardes en utilisant les réseaux. Selon lui, ces derniers sont une arme de contrôle et de manipulation qui permet de “programmer” les gens.
Les réseaux sociaux sont en train de détruire la société
Chamath Palihapitiya, ancien cadre au sein de Facebook, affirme ressentir “une énorme culpabilité” pour avoir travaillé sur “des outils qui sont en train de détruire le tissu social qui fait de la société ce qu’elle est”.
Lors d’un événement organisé par la Stanford Business School, Chamath s’est confié sur sa vision des conséquences des réseaux sociaux comme Facebook sur la société :
“Les boucles de rétroaction courtes et boostées par la dopamine que nous avons créées sont en train de détruire le fonctionnement normal de la société. Pas de discours civilisé, pas de coopération, de la désinformation, des mensonges”, a-t-il expliqué.
Chamath Palihapitiya a pris soin de préciser qu’il ne s’agissait pas d’un cas isolé mais d’un véritable phénomène mondial :
“Je ne parle pas des publicités russes. Ceci est un problème global qui est en train de compromettre les fondements du comportement des gens entre eux”, a-t-il poursuivi.
Après avoir travaillé comme vice-président pour la croissance du nombre d’utilisateurs au sein du géant bleu, Chamath a officiellement quitté Facebook en 2011.
“Je ne peux pas les contrôler, mais je peux contrôler ma décision, qui est de ne plus utiliser cette saloperie. Je peux contrôler la décision de mes enfants qui ne sont pas autorisés à utiliser cette saloperie”, a-t-il déclaré.
La programmation humaine
“Vos comportements, vous ne vous en rendez pas compte, mais ils sont en train de vous programmer”, a prévenu Chamath. Puis d’ajouter : “Ce n’était pas intentionnel, mais maintenant c’est à vous de décider à quel point vous êtes prêt à sacrifier votre indépendance intellectuelle”.
Au cours des dernières années, de nombreux réseaux sociaux ont été pointés du doigt en raison des critiques croissantes vis-à-vis de leurs conséquences. En effet, de plus en plus de personnes accusent les réseaux sociaux d’approfondir le fossé entre les croyances politiques autour du monde, notamment en dominant le discours politique en ligne.
Par ailleurs, plusieurs observateurs ont attribué les résultats inattendus des élections présidentielles américaines de 2016 et du référendum sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union européenne à l’influence des algorithmes de Facebook sur l’opinion du public et à la diffusion des fake news, théories conspirationnistes et propagande sur le réseau social.
Réseaux sociaux : cela va-t-il trop loin ?
Initialement inventés pour permettre aux gens de rester en contact à distance, les réseaux sociaux semblent avoir dépassé cette fonction et conquis de nombreuses sphères sociales, politiques, économiques voire même psychologiques.
Autrefois un moyen inoffensif de vous tenir au courant des nouvelles de vos proches, ces réseaux semblent être devenus un moyen de contrôler les orientations politiques, proliférer des fake news, diviser les couches sociales, ou encore influencer les habitudes de consommation des gens.
Dans ce sens, la prudence est de rigueur en les utilisant. Il est très important de ne pas se laisser influencer par tout ce que l’on voit sur ces réseaux et de vérifier toute information reçue auprès de sources fiables.