Un médecin qui soigne des patients atteints du coronavirus s’installe dans son garage pour s’éloigner de sa famille
La bataille contre la pandémie du coronavirus a placé les professionnels de la santé en première ligne. En plus des risques qu’ils prennent en étant en contact direct avec les personnes contaminées, ils sont également sujets à un stress continu et à un épuisement à la fois émotionnel et professionnel du fait de la charge importante de travail en temps de crise. D’autant plus que retourner chez la famille en fin de service, peut être risqué pour celle-ci et certains préfèrent rester isolés. C’est le cas du Dr Cheng, un spécialiste des maladies pulmonaires au quotidien inspirant, qui a fait le tour des médias dont la NBC.
Originaire de Californie, ce médecin spécialiste des affections pulmonaires, fait partie des héros capables de se donner corps et âme pour le bien-être de ses concitoyens. C’est sans doute une façon d’honorer son serment d’Hippocrate que de choisir de dormir dans une tente installée dans le garage, afin de garder des distances avec sa propre famille. Les photos que ce héros a partagées, ont eu pour but de sensibiliser les gens sur la nécessité de se protéger et de respecter les mesures de confinement et de distanciation sociale.
Devenu “sans-abri”
Pour faire réagir les personnes qui tendent encore à sous-estimer la maladie du coronavirus, c’est dans une publication sur Facebook que le Dr Cheng s’explique et appelle à ce que tout le monde reste chez soi :
« Je suis volontairement devenu ‘sans-abri’ pour protéger ma famille, au cas où je serais infecté, pour ne pas ramener le virus chez moi. J’ai passé 1 nuit dans ma voiture, puis 4 nuits dans la chambre de garde de l’hôpital. ».
Aujourd’hui, le médecin dort dans une tente de camping installée dans le garage familial où il a déposé un matelas, une lampe qui lui sert de lumière et un ordinateur portable. Il commente son quotidien en appelant à faire respecter la distanciation sociale et le confinement : «Vous pouvez nous aider, moi et d’autres professionnels de la santé, à ne plus être sans domicile, en RESTANT CHEZ VOUS. FAITES-LE.» avant d’ajouter : « Personne n’est trop bien pour rester à la maison », a écrit le Dr Cheng. « Personne n’est trop sain pour tomber malade. Restez à la maison et aidez à stopper la propagation de ce virus».
Le médecin affirme qu’il peut toujours voir sa famille mais tout en gardant ses distances. Les membres de sa famille lui déposent la nourriture à côté de la porte du garage et s’en vont sans qu’il puisse vraiment s’approcher d’eux.
Le message du Dr Cheng a été partagé près de 40.000 fois sur les réseaux sociaux qui mettent à l’honneur les médecins du monde entier depuis que la pandémie est déclarée. En commentaires de sa publication, les remerciements fusent pour le remercier de son dévouement et pour ses nombreux sacrifices.
https://www.facebook.com/cheng.tim/posts/10110451266025926
Toutefois, si les remerciements et la gratitude sont nécessaires, il ne faut pas en oublier l’accompagnement psychologiques de ces cadres de la santé, plus vulnérables que jamais.
Un accompagnement nécessaire
Nos confrères du Parisien se sont penchés sur la question de l’accompagnement psychologique des soignants dont le quotidien devient de plus en plus difficile. Pierre Canouï, qui est président d’honneur de la Fédération de psychothérapie et psychanalyse, sensibilise à la nécessité de demander de l’aide très tôt car plus on attend, plus le burn out est sévère : “Les médecins et les cadres se prennent pour des Superman. Les infirmières, c’est un peu pareil. Pour des gens avec un tel engagement, dire que ça ne va pas, c’est faillir. ».
En France, une hotline a été dédiée au soutien des soignants, à l’initiative du Pr Lejoyeux. Véronique Le Goanvic, psychologue à l’hôpital Bichat fait partie de l’équipe qui accueille les appels téléphoniques et évoque certaines problématiques qu’impose la crise actuelle aux professionnels de la santé : “On est pour le moment dans la sphère anxieuse et dans le stress professionnel. Il y a aussi beaucoup plus de décès que d’habitude à gérer, de tous âges, avec des protocoles de plus en plus rapides qui rendent la situation inconfortable pour les soignants, qui ne font pas les choses comme ils aimeraient. ».