Des tombes sont creusées sur la plage de Copacabana à Rio de Janeiro pour honorer les morts du Coronavirus
Bien que certains scientifiques aient partagé leurs préoccupations face à la décision de déconfinement en Europe, il semblerait que la pandémie de coronavirus soit généralement maîtrisée sur le vieux continent, du moins pour le moment. La situation est bien différente dans d’autres pays, notamment en Amérique du Sud. Le Brésil a été frappé de plein fouet par la pandémie de Covid-19, pourtant le président brésilien Jair Bolsonaro s’obstine à la qualifier de « petite grippe ». En contestation à leur président et pour rendre hommage aux milliers de morts à travers le pays, une ONG a décidé de creuser 100 tombes symboliques sur la plage de Copacabana à Rio de Janeiro. Cette information a été relayée par nos confrères du 20 Minutes.
Ce sont des images choquantes qui ont été révélées au monde entier. Elle montrent la plage de Copacabana, un lieu mondialement connu pour symboliser l’esprit festif et particulier du Brésil, couverte de tombes. A l’origine de cette initiative, l’ONG Rio de Paz. Son objectif ? Rendre hommage aux milliers de morts provoqués par la pandémie du coronavirus.
Un cimetière à ciel ouvert
La plage de Copacabana est un lieu très important au Brésil : les touristes du monde entier viennent s’y amuser et profiter de ce pays magnifique. Mais l’heure n’est plus à la fête au pays de la samba et une ONG veut le faire savoir.
Dans un geste symbolique, 100 tombes ont été creusées sur la plage de Rio de Janeiro. Le message est double et clair : Il s’agit d’abord et surtout de rendre hommage aux milliers de personnes qui ont été tuées par la pandémie du coronavirus, mais aussi de contester les décisions du président actuel brésilien: Jair Bolsonaro.
C’est donc face à l’hôtel Copacabana Palace que les sépultures ont été creusées. Devant chaque tombe, une croix noire est accompagnée d’un drapeau brésilien. L’ONG s’explique sur Twitter : « L’objectif est de protester contre la succession d’erreurs commises par le gouvernement fédéral dans la gestion de la crise humanitaire que le Brésil est en train d’endurer ».
L’effet visuel n’a pas tardé à faire réagir. Les images de la plage en question font beaucoup rappeler celles des cimetières débordés du pays. Président de l’ONG, Antonio Carlos Costa confirme cette idée en martelant : « Nous avons reproduit ici, sur le décor de carte postale de Rio, ce qu’on voit dans nos cimetières. Des milliers de personnes ont été enterrées dans des tombes creusées à même le sol ». L’idée est surtout d’essayer de réclamer un changement de politique face à cette pandémie, l’ONG soulignant « l’incompétence des pouvoirs publics ».
« Une petite grippe »
C’est Jair Bolsonaro qui est aux commandes dans le pays. Le président d’extrême droite n’a pas cessé de faire parler de lui. En effet après avoir fait réagir le monde entier sur le cas de la forêt amazonienne, la pandémie du coronavirus n’est, si l’on écoute le chef de la république brésilienne, «qu’une petite grippe » sans grandes conséquences.
Une affirmation qu’il est difficile de tenir lorsque l’on sait qu’il y a à ce jour plus de 40 000 personnes qui ont été tuées par le virus dans le pays. La courbe du nombre d’infectés au Brésil reste de plus, en phase ascendante.
Un partisan du président n’a pas hésité à retirer des croix de la plage tandis que d’autres s’affairaient à insulter les membres de l’ONG. L’organisation a quant à elle diffusé une vidéo sur les réseaux sociaux, montrant un père en deuil crier “respectez notre douleur !” en remettant les croix en place sur la plage.
Des images poignantes à l’heure où le nouveau coronavirus a entraîné plus de 500 000 décès dans le monde.