Comment mieux assumer son corps ?
L'été est une saison à haut risque pour celles qui doutent de leur séduction. Au lieu de vous polariser sur vos complexes, tentez une autre stratégie avec les conseils de notre coach. Tous les étés, c'est la même chose : vous pensiez être fin prête pour l'épreuve du maillot et de la petite robe légère, et vous voilà en paréo ou en pantalon sous un soleil de plomb !
« Ce serait aujourd’hui presque un miracle de trouver une femme complètement dépourvue de complexes, observe Pauline Dubuche.
Nos représentations corporellessont largement influencées par les injonctions et les images véhiculées par la famille et la société. Mais nous n’avons qu’un corps, et c’est le nôtre. Il mérite toute notre indulgence. Mieux vaut essayer de l’accepter comme il est, tout comme on aime son conjoint, avec ses qualités et ses défauts. Ce chemin est long et demande de l’entraînement. »
Et si on commençait sans plus attendre ?
« Je déteste mes pieds et je n’ose pas porter de sandales »
Nombre de femmes ne sont pas à l’aise avec leurs doigts de pieds, qu’elles trouvent trop grands, trop petits, trop maigres ou trop boudinés… La faute à une remarque blessante, un jour, prise très à cœur. « Il ne faut pas négliger le pouvoir des mots, note Pauline Dubuche. Ils peuvent transformer la vision que nous avons de notre propre corps et devenir notre vérité. Or ce sont nos pensées qui créent nos émotions. »
Comment progresser ?
Essayez d’abord de remonter à l’origine du complexe. « Puis, la prochaine fois que vous trouverez vos pieds “moches”, soyez capable de mettre votre discours intérieur sur pause », recommande la coach. Vous avez le pouvoir de vous définir autrement :
« OK, mes pieds ne sont peut-être pas parfaits, mais que ferais-je sans eux ? Ils me rendent tellement service. En cas de nouvelle » critique, apprenez aussi à dire les choses, comme : « J’aimerais quetu comprennes que c’est mon corps. Merci de faire plus attention à moi ! »
Le bon réflexe
Observez les pieds des autres. Il en existe une infinie variété, et tous ne finissent pas dans des chaussures fermées… On regarde les vôtres ? Qui vous assure, à part vous-même, qu’il s’agit d’un jugement ? La personne a peut-être tout simplement la tête ailleurs !
« Quand je sors de l’eau en maillot de bain, j’ai l’impression que tout le monde me regarde »
Nous sommes tellement persuadées que nous sommes « trop grosse » ou « mal foutue » que nous finissons par projeter cette conviction sur les autres. « A en faire une prophétie autoréalisatrice, constate Pauline Dubuche. Vous êtes si gênée que vous envoyez de mauvaises ondes… qui ne passent pas inaperçues auprès des esprits malveillants. Sans compter vos tentatives pour faire diversion (paréo,privation de baignade… ). C’est la double peine : non seulement vous vous focalisez davantage sur ce qui vous dérange, mais vous vous privez aussi d’un pur moment de délice ! »
Comment progresser ?
Rééduquez votre regard en demandant à trois amis sincères et bienveillants (par écrit, si c’est trop difficile à l’oral) ce qu’ils trouvent de particulièrement charmant et singulier chez vous sur le plan physique : sourire, regard, démarche, etc. « Emprunter les yeux d’un ami nous aide à lutter contre notre tendance naturelle à la dévalorisation », explique Pauline Dubuche.
Le bon réflexe
Commencez par vous promener en maillot de bain dans le jardin, ou nue chez vous, en n’évitant pas votre reflet dans la glace. Vous pouvez aussi vous amuser, yeux fermés, à parcourir tout votre corps avec vos doigts, en insistant sur la partie qui vous plaît le moins : explorez-la à fond, comme si elle recelait des trésors !
« J’ai trop/pas assez de poitrine »
Nous, les femmes, sommes ainsi faites : nous envions toujours aux autres ce que nous n’avons pas. Une femme aux cheveux frisés les préférerait raides. Les « petits » seins jalousent les « gros » (et inversement) ! « Dans nos pays, la poitrine reste à forte connotationsexuelle et subit, plus que toute autre partie du corps, de fortes injonctions, regrette la coach. Or des seins, il y en a de toutes sortes : des “fermes”, des “qui tombent”, des jeunes, des vieux, des à tétons clairs ou foncés, des plus ou moins sensibles… Tous ont de la valeur et racontent quelque chose de nous-mêmes. Comme la société n’est pas à une contradiction près, si la poitrine doit “ disparaître” de l’ espace public (y compris pour l’allaitement), dans l’ espace privé, il faut qu’ elle soit mise en valeur ! »
Comment progresser ?
Ne réduisez pas votre féminité à cette seule partie de votre corps.
« Elargissez plutôt votre regard sur vous-même, à la manière d’un visiteur qui apprécie dans un musée la beauté d’un tableau dans son ensemble, suggère Pauline Dubuche. De plus, les femmes entre elles peuvent parfois se montrer sans pitié. N’ entrez pas dans le jeu de celles qui vous font des réflexions sur votre poitrine. Ce genre d’allusion exprime le plus souvent une frustration ou une peur. »
Le bon réflexe
Amusez-vous à équilibrer votre silhouette en portant des pantalons ou jupes de couleurs vives, des boucles d’oreilles fantaisie qui attirent le regard, un jean qui met en valeur vos fesses et, surtout, une forme de décolleté qui vous met à l’aise. Vous avez une forte poitrine ? N’hésitez pas à investir dans de jolis modèles (confortables, qui plus est), créés rien que pour vous : aujourd’hui, les marques spécialisées dans les grandes tailles en proposent à des prix accessibles. Laissez tomber les brassières vendues dans les magasins de sport. Si vous avez des seins menus, ne vous sentez pas obligée de vous ruer sur des soutiens -gorges pigeonnants : capitalisez plutôt sur le look androgyne en arborant un tee-shirt moulant.
« Rides, bras flasques, cheveux blancs… je me sens vieille ! »
Nous vivons à une époque où la jeunesse est synonyme de beauté, d’énergie, et la vieillesse de naufrage. Pourtant, une étude de l’Insee a montré que le pic de bien-être se situe à la soixantaine : à l’âge où l’on a fini de se construire et où l’on est moins dépendant du regard des autres.
« Revisitons d’urgence nos croyances négatives sur l’âge, insiste Pauline Dubuche. Et si nous nous entraînions à penser plus positif, en ne raisonnant plus en termes de “pertes” mais de “gains” : “Chouette, fini les règles !”, “Enfin libre !”, “Plus besoin de colo : je vais faire des économies !” »
Comment progresser ?
« Interrogez-vous sur vos vraies envies, vos rêves de toujours, vos valeurs profondes, insiste la coach : “Qu’est-ce qui est vraiment important pour moi dans la vie ?” Les reproches faits à son corps sont souvent l’ expression de besoins insatisfaits. » Plus vous vivrez en harmonie avec vous-même, plus vous rayonnerez !
Le bon réflexe
Au lieu de vous comparer à votre fille ou à une collègue plus jeune, prenez modèle sur des femmes mûres et puissantes : Meryl Streep, Jane Fonda… Ou bien allez faire un tour sur le blog « Fifty years of woman », sur les comptes Instagram de la peintre américaine Isa Austen ou encore de la Française Sophie Fontanel, pour leur piquer des astuces vestimentaires !
Notre experte
Pauline Dubuche connaît bien le sujet : après dix ans passés à se battre contre les troubles alimentaires et à lire tous les livres pour perdre du poids et apprivoiser ses complexes, elle a enfin fait la paix avec son corps et est devenue mentor en acceptation. Pour aider les femmes, elle vient de publier