À 94 ans, elle refuse d’aller en maison de retraite « J’ai besoin de pas grand chose pour être heureuse »
Dans l'agréable commune de Gast, Yvonne Eude, âgée de 94 ans, vit toujours dans sa charmante demeure. Malgré les années, elle maintient une autonomie remarquable. Yvonne est un modèle de résilience et d'indépendance, continuant de s'occuper elle-même de ses besoins quotidiens.
Accès au refuge d’Yvonne Eude
La maison d’Yvonne Eude, en périphérie du bourg vers Saint-Pois, est accessible par un chemin pavé avec escaliers en pierre. Yvonne, la doyenne de 94 ans du charmant village de Gast près de Vire Normandie, nous accueille avec son petit chien de 12 ans.
Son intérieur coquet témoigne d’une vie autonome, entretenue par elle-même à l’exception des repas de midi quotidiens. À l’extérieur, le jardin, maintenu avec l’aide de son neveu, reflète l’ordre et la solidarité familiale, permettant à Yvonne de savourer son calme.
Parfaitement autonome
Yvonne Eude vit de manière presque totalement indépendante, appréciant sa routine quotidienne. Avec humour, elle minimise ses tâches ménagères : « Passer un coup d’aspirateur, c’est rien ». Elle conduit régulièrement pour ses courses essentielles et maintient son apparence soignée avec des visites chez le coiffeur.
Née en 1928 à Mesnil-Clinchamps, Yvonne a travaillé à l’usine Melcer de Vire, spécialisée en vêtements de pluie en plastique. Licenciée à 54 ans, elle se souvient d’une époque de labeur, témoignant de sa force et détermination à travers les ans.
Les souvenirs d’Yvonne Eude
Yvonne Eude se souvient avec émotion de son arrivée au Gast, la terre de son mari, un cheminot engagé. Ils avaient rénové un ancien baraquement ensemble. « C’est lui qui a rhabillé les murs. Il a tout fait, mais n’en n’a pas profité », partage-t-elle avec tristesse. Peu après, elle devient veuve dans les années 80, une période de profonds changements personnels.
Avec les années, Yvonne peine à ordonner ses souvenirs, mais il ressort qu’après la perte de son mari, elle a dû affronter seule les réalités de la vie, s’adaptant à une nouvelle existence marquée par la perte et l’indépendance.
Dans sa maison, Yvonne Eude a traversé la seconde moitié de sa vie, marquée par le décès de sa fille unique, un souvenir douloureux. Heureusement, sa famille, avec deux petites-filles et quatre arrière-petits-enfants, lui apporte joie et réconfort, surtout lors des fêtes.
Yvonne s’évade socialement en jouant à la belote deux fois par mois au club du village, un rendez-vous qu’elle chérit. « C’est dommage que ça n’ait pas lieu toutes les semaines », dit-elle, révélant son désir de socialisation. Des amis lui rendent également visite, apportant de la vie extérieure dans son quotidien.
La sérénité d’Yvonne Eude dans la simplicité
Yvonne Eude apprécie la simplicité et la routine. Entre les activités du club et les visites, elle se relaxe devant la télévision ou se promène, canne en main. Elle décrit sa vie simplement : « J’ai mon chien. J’ai besoin de peu pour être heureuse. Je ne suis pas gourmande. Parfois, je sauterais bien un repas ».
Elle aborde la solitude avec résilience : « J’y suis habituée, ça ne me dérange pas ». Sa bonne santé est une bénédiction pour elle. Face à la question de sa vitalité, elle sourit, touchant du bois. Sa philosophie est simple et sage : « La vie est une lettre cachetée. Il ne faut pas se plaindre », conclut-elle avec un sourire.