9 erreurs d’hygiène que vous pourriez commettre avant, pendant ou après avoir fait l’amour
Certains désagréments peuvent passer inaperçus et nuire à la qualité du rapport sexuel. Et pour cause, nous sommes nombreux à commettre certains impairs au moment de faire l’amour. Toilette intime, protection, hygiène...Découvrez 9 erreurs que vous pourriez commettre avant, durant et après le passage à l’acte.
Il faut bien l’avouer, rares sont celles et ceux qui font de l’hygiène une priorité pendant le sexe. En effet, la passion et l’intensité de ce moment laissent peu de place à la réflexion. Pour autant, il existe certains gestes à éviter ou à bannir pour que ce moment intime se déroule dans les meilleures conditions et ne nuise en rien à la santé des deux partenaires.
Interrogés par le site américain Bustle, des experts se penchent sur le sujet et passent en revue 9 erreurs d’hygiène à éviter avant, pendant et après l’amour :
1. Pénétrer l’anus puis le vagin
Si avoir des relations sexuelles est un acte intime qui nous concerne tous, il est important de maîtriser certaines règles indispensables pour le bon déroulement de ces rapports. Parmi elles, celle qui stipule qu’il faut éviter la pénétration de l’anus avant celle du vagin. Vanessa Marin, thérapeute sexuelle précise bien que cela ne signifie pas que la zone anale est “sale”. En revanche, les bactéries qu’elle abrite sont différentes de la zone vaginale, ce qui peut perturber son équilibre et augmenter les risques de souffrir d’une infection. Qu’il s’agisse d’un doigt, d’un jouet, de la bouche ou du pénis, la spécialiste recommande donc de toujours laver soigneusement toute chose pouvant passer de l’anus au vagin.
2. Ne pas se laver les mains au préalable
S’il est parfois difficile de s’arrêter en plein élan, il faut savoir mettre la passion sexuelle en pause quelques instants pour se laver les mains. Cela est d’autant plus le cas pour les hommes amenés à toucher la vulve de leur partenaire car les bactéries peuvent se retrouver dans l’urètre et le vagin, explique l’experte à Bustle.
3. Uriner juste avant l’acte
Cela peut sembler déroutant, mais il serait préférable d’éviter d’uriner juste avant de faire l’amour. “Certaines femmes urinent encore avant un rapport sexuel, ce qui les expose à un risque d’infection des voies urinaires”, explique Vanessa Marin. Ces dernières, fréquentes chez la femme, seraient alors plus susceptibles de se produire en raison de l’anatomie de l’organe reproducteur féminin. Elle ajoute : “Durant un rapport sexuel avec pénétration vaginale, les bactéries du vagin et du rectum peuvent aisément se retrouver dans l’urètre et la vessie, provoquant une infection des voies urinaires”. Un avis partagé par le Dr Inès Dominique, urologue, qui met toutefois en garde contre les envies pressantes. “Si vous avez une grosse envie, ne vous retenez pas”, avertit la spécialiste. En revanche, elle conseille de ne pas uriner systématiquement en pensant que cette habitude est à privilégier. Et pour cause, il est préférable d’uriner après l’amour pour expulser les bactéries générées par l’acte sexuel.
4. Ne prêter aucune attention à l’hygiène de son/sa partenaire
Que vous soyez célibataire ou en couple, il est nécessaire de prêter attention à votre hygiène mais aussi à celle de votre partenaire. Cela implique le port du préservatif, même pour le sexe anal, de se laver les mains à l’eau et au savon avant d’entamer un rapport et de se tenir au fait des risques d’infections et de transmission des maladies. Ces règles d’hygiène s’appliquent également au sexe masculin qui doit se montrer tout aussi attentif au bon déroulement de cet acte intime, précise le Dr Sherry A. Ross, auteure de l’ouvrage She-ology.
5. Ne pas nettoyer ou ranger correctement ses sex-toys
Utilisés pour pimenter la sexualité et briser la routine, les jouets sexuels ou sex-toys sont tout indiqués. En revanche, il convient de s’assurer de leur propreté pour éviter tout risque pour la santé. Comme l’explique la psychologue Nicole Martinez, ces accessoires sexuels peuvent favoriser la propagation de bactéries et d’infections lorsqu’ils ne sont pas correctement nettoyés. “Ne partagez pas les jouets, lavez-les soigneusement et avec les produits appropriés, et rangez-les dans un sac ou un étui protecteur”, conseille l’experte.
6. Ne pas se rincer les parties intimes
L’auto-nettoyage fait naturellement partie des fonctions du vagin. Dans ce sens, il est fortement déconseillé d’avoir recours à des produits ou des savons agressifs qui peuvent nuire à son équilibre. Pour autant, rincer le vagin à l’eau claire n’est pas une mauvaise idée après l’amour car cela peut limiter la présence de bactéries. Comme l’explique le Dr Ross, “le nettoyage du vagin après un rapport sexuel permet d’éviter de futures infections qui peuvent survenir après un contact sexuel. Les lubrifiants sexuels, les bactéries provenant des doigts, de la bouche et du rectum peuvent augmenter vos chances de développer une levure ou infection bactérienne”. Son conseil : prendre une douche ou un bain après un rapport sexuel pour réduire les risques de mycoses ou d’autres infections en rinçant vos parties féminines. Si cela est impossible, privilégiez l’usage de lingettes non parfumées adaptées à la toilette intime mais veillez à ce que cela reste occasionnel. Enfin, “Nettoyez toujours de l’avant vers l’arrière pour éviter d’amener des bactéries nocives du rectum au vagin”, conclut le Dr Ross.
7. Ne pas uriner après un rapport sexuel
S’il est déconseillé d’uriner avant l’amour, cet acte est toutefois recommandé après un rapport sexuel. En cause, la présence potentielle de bactéries dans l’urètre en raison de sa proximité avec le vagin. « Si vous urinez juste après, vous allez tout rincer et éviter de contracter une infection », explique la sexologue Vanessa Marin. “C’est pour ça qu’il ne faut pas se forcer à uriner avant un rapport : pour se garder de l’urine pour l’après. Si vous avez une grosse envie, ne vous retenez pas, mais n’urinez pas systématiquement. Il vaut mieux le faire après le rapport pour éviter les contaminations », ajoute le Dr Dominique.
8. Ne pas se faire tester pour des IST
Aux prémices d’une nouvelle relation ou pour un examen de routine, se faire dépister pour des infections sexuelles transmissibles est toujours recommandé. Vous pouvez y aller ensemble ou chacun de son côté. Quel que soit votre choix, la consultation reste individuelle. Le Dr Dupin, dermatologue, explique qu’on teste généralement “le VIH, l’hépatite B, la syphilis, mais aussi les IST les plus fréquentes que sont la chlamydia et le gonocoque”.
9. Ne pas utiliser de préservatif
Si certains hommes préfèrent la sensation de la pénétration sans préservatif et que d’autres vont même jusqu’à l’enlever pendant un rapport sexuel, il reste crucial d’appliquer cette mesure de protection durant l’acte pour se protéger de toute infection sexuellement transmissible (IST). Cette méthode contraceptive permet également d’éviter des grossesses non désirées, tout en permettant aux partenaires de profiter de leurs ébats en toute sérénité.
Faut-il faire sa toilette après un rapport sexuel ?
Après un rapport sexuel, nombre de personnes ressentent le besoin impérieux de se laver, notamment les parties intimes. Pour autant, faire sa toilette ne doit pas se matérialiser par des gestes agressifs qui peuvent nuire aux organes génitaux et à la santé en général. Comme l’explique le Dr Marie-Claude Benattar, gynécologue, “les idées reçues autour du « sexe sale » ont la vie dure ». Mais elle est formelle : nul besoin de se montrer excessif en matière d’hygiène après le sexe. Pour la femme, la douche est loin d’être une obligation, et cela vaut également pour l’homme. Lorsqu’elle ne pâtit d’aucun trouble particulier, son vagin est doté d’une flore équilibrée contenant des lactobacilles qui inhibent la croissance et le développement de bactéries pathogènes grâce à une barrière protectrice au niveau de la muqueuse. Un avis rejoint par le Dr Laure Dehen, dermatologue à l’hôpital Bichat, qui explique qu’après avoir fait l’amour, il est recommandé d’uriner, mais la toilette n’est pas pour autant indispensable. « Il ne faut pas tomber dans l’excès, ni dans le défaut d’hygiène”, explique l’experte, car ces règles de propreté relèvent généralement d’habitudes quotidiennes. La toilette vulvaire doit se faire en externe, avec un produit adapté, sauf en cas d’infections. La douche quant à elle est nécessaire en période de règles ou après avoir utilisé des spermicides.
Pour les hommes qui peuvent parfois vouer un véritable culte à l’hygiène, la modération est également préconisée. Si ces derniers ont tendance à se laver avant d’entretenir une relation sexuelle pour éliminer les odeurs de transpiration et sentir bon, il demeure nécessaire d’éviter les mesures agressives en se frictionnant les parties intimes car ces dernières restent sensibles.
Peut-on demander à son partenaire de se laver avant de faire l’amour ?
Interrogée à ce sujet par des internautes, le Dr Ruth, thérapeute sexuelle et chroniqueuse pour le magazine Time a proposé une approche pour aborder le sujet avec son/sa partenaire sans les froisser. Selon elle, deux personnes engagées dans une relation amoureuse ou sexuelle passent, par définition, des moments très intimes. Dans ce sens, elles ne devraient pas avoir de mal à aborder ce sujet que l’on considère souvent tabou. “La pire chose que vous puissiez faire dans ce type de situation est de ne rien dire et d’éviter les contacts physiques”, avertit la thérapeute. Et pour cause, cela pourrait nuire à la vie sexuelle et entraîner une coupure. Si vous souhaitez réellement discuter de l’hygiène avec votre moitié ou partenaire sexuel, il est important de faire preuve de tact mais surtout, de ne pas se murer dans le silence. Son conseil pour faire passer le message de manière positive ? Convaincre son/sa partenaire de prendre une douche ou un bain à deux avant de passer à l’acte. Au lieu d’aborder le sujet avec des propos négatifs, privilégiez des déclarations enthousiastes pour faire de ce moment un instant privilégié, ajoute le Dr Ruth. La personne ne comprendra peut-être pas l’origine de cette initiative, mais l’objectif sera atteint, avec à la clé, une expérience qui peut s’avérer très excitante pour le couple !
Quelles sont les clés d’une bonne hygiène intime ?
Le maître mot d’une bonne hygiène intime est la régularité et non l’excès. Le Dr Marie-Claude Benattar, met en garde celles et ceux qui se douchent à plusieurs reprises chaque jour, en utilisant des produits trop irritants. Pour les hommes, son conseil est d’avoir recours à un savon doux, en insistant sur les zones pileuses comme le pubis et les aisselles et en veillant à bien se rincer. Cette première zone doit néanmoins être lavée avec délicatesse. Pour ce qui est du pénis : de l’eau savonneuse qu’on laissera couler sur la verge décalottée, conseille la gynécologue.
Les femmes quant à elles doivent respecter la sensibilité de la peau et des muqueuses intimes. Dans ce sens, les gels et savons dits classiques doivent être évités et seule la partie externe du vagin doit être nettoyée. “Il ne faut ni laver l’intérieur des lèvres ni faire de douche dans le vagin”, précise le Dr Jessica Dahan Saal, gynécologue obstétricienne. Par ailleurs, les lingettes intimes sont à éviter au quotidien et de manière trop fréquente. Elle conseille d’utiliser un produit doux sans savon, “avec un pH qui respecte le pH physiologique de cette zone du corps, soit compris entre 4,5 et 9”. Le séchage est également important pour éviter l’humidité dans les zones intimes, sans oublier le port de sous-vêtements adaptés. L’experte rappelle que la lingerie, les collants ou les pantalons trop serrés peuvent favoriser la production de sueur et créer un terrain propice à la prolifération des bactéries. Par ailleurs, les sous-vêtements synthétiques sont à troquer contre des dessous en coton, plus doux et absorbants. Enfin, n’oubliez pas qu’il est crucial de changer vos sous-vêtements chaque jour.
Quels sont les risques d’une hygiène excessive ?
S’il est déconseillé de s’acharner sur son corps au moment de se nettoyer, c’est parce que cette habitude peut entraîner de nombreuses répercussions désagréables. En effet, le corps dispose d’un système d’auto-nettoyage bien à lui qui ne nécessite pas qu’on l’agresse lorsqu’on prend une douche. Un excès de produits lavants peut finir par déséquilibrer cet écosystème.
Rougeurs, irritations chroniques, gerçures, coupures, points rouges sous-cutanés...les conséquences d’une hygiène excessive sont nombreuses, indique le Dr Benattar. Dans ce sens, elle préconise de consulter un médecin pour faire le point sur ses habitudes en matière d’hygiène et opérer les changements nécessaires. Les femmes sont également plus à risque de développer une vaginose ou une cystite lorsque la flore bactérienne responsable de protéger l’intimité est perturbée. Finalement, tout est question de modération et de bon sens en privilégiant la simplicité car il s’agit de la mesure la plus efficace. Être à l’écoute de son corps et se montrer attentif à d’éventuels symptômes d’irritation au niveau des zones génitales est également salutaire pour agir à temps et prévenir les risques d’infection.