9 plantes à consommer pendant la grossesse
Je suis très fier de mon petit-fils. J'ai eu beaucoup de plaisir à lui faire découvrir les joies et les de ma parcelle de framboisiers véritable chaos végétal où les framboises mettent l'eau à la bouche, mais où il faut aussi affronter de redoutables épines.
Nous avons appris à bien nous débrouiller. De ma main gantée, je tire branche chargée de fruits et sur une je lui laisse le plaisir de cueillir les délicieuses baies sucrées. Chaque fois que nous livrons à cette occupation, je ne peux m’empêcher de penser à la popularité de la framboise auprès des herboristes pour calmer l’utérus pendant la grossesse et pour faciliter l’accouchement.
Les plantes au secours de la grossesse et de l’accouchement
De toutes les plantes pour faciliter la grossesse, la framboise est probable ment la mieux connue, mais beaucoup d’autres sont également bénéfiques. Avant de parler plus en détail des plantes utiles, je devrais mentionner le fait qu’à l’heure actuelle, les obstétriciens demandent à leurs patientes si elles prennent des médicaments, des vitamines, des compléments alimentaires ou des remèdes à base de plantes. C’est là une question judicieuse. Les plantes que j’énumère ici sont utilisées traditionnellement depuis des centaines d’années. Elles ont donc fait la preuve de leur innocuité, mais chaque patiente et chaque grossesse est différente. N’oubliez pas de signaler à votre médecin les plantes que vous avez l’intention de prendre. D’autre part, soyez attentive aux propriétés particulières de chaque plante. Certaines contribuent à apaiser l’utérus irrité et vous apportent un plus grand confort durant grossesse, tandis que d’autres peuvent accélérer l’accouchement.
Framboisier sauvage (Rubus idaeus).
Je suis convaincu de l’utilité du framboisier pour les troubles de la grossesse. Une étude spécifique a permis d’identifier dans cette plante un agent chimique qui a la propriété de détendre l’utérus. Des siècles durant, on recommandait aux femmes pré disposées aux fausses couches de boire de la tisane de feuilles de framboisier pendant toute leur grossesse, pour les aider à parvenir à terme. On a également pu vérifier l’utilité de cette plante dans la prévention de divers désagréments de la grossesse, à commencer par les nausées matinales.
Il est probable que les proches cousins de cette plante, qui sont le mûrier, la ronce sauvage et les myrtilles rouges, possèdent des vertus comparables.
Vigne de Mitchell (Mitchella repens).
Vers 1860, dans une ancienne publication médicale, on chantait déjà les louanges de la vigne de Mitchell :
Il s’agit là d’une plante sans pareil pour la femme enceinte. C’est grâce à une tribu d’Indiens qu’on a appris à en connaître le pouvoir bénéfique. Les squaw la buvaient en décoction durant deux à trois semaines, aussi bien avant que pendant l’accouchement. Grâce à cette plante, l’événement tellement redouté se déroulait sans problème. La vigne de Mitchell est toujours utilisée par certaines femmes herboristes, qui l’associent au framboisier, viburnum, au chardon bénit, à la réglisse ou à la salsepareille.
Capselle bourse-à-pasteur (Capsella bursa-pastoris).
Pour faire cesser les saignements, l’une de mes patientes a pris 40 à 60 gouttes de teinture de cette plante peu après son accouchement. Voilà qui me paraît une bonne chose, puisque l’aptitude de cette plante à rétrécir les vaisseaux sanguins a été amplement vérifiée scientifiquement.
Épinard (Spinacia oleracea).
Très riche en folate, l’épinard figure en excellente place parmi les plantes susceptibles d’aider à prévenir le spina bifida, une malformation de la colonne vertébrale souvent mortelle, ainsi i que d’autres troubles apparentés. L’épinard est également une assez bonne source de zinc. La femme enceinte qui présente une carence en zinc rencontre des difficultés lors de l’accouchement. Par ailleurs, la cicatrisation d’une éventuelle déchirure ou plaie se fait plus lentement. Les personnes qui mangent de la viande obtiennent l’essentiel de leur dose de zinc dans leur nourriture. Si vous êtes végétarienne, veillez à manger des épi nards, surtout si vous êtes enceinte.
Vous pourriez aussi préparer un potage à partir d’un ou de plusieurs des ingrédients suivants : épinard, endive, asperge, persil, okra, chou et diverses espèces d’amarante. Veillez également à manger du pain complet, puisque ce dernier contient deux fois plus de folate que le pain blanc.
Jute (Corchorus olitorius).
Le jute est l’une des meilleures sources naturelles d’acide folique (32 parts par million sur la base du poids sec). L’acide folique (forme naturelle de l’acide lactique) est une vitamine du groupe B qui contribue à prévenir le spina-bifida. (Pour cette seule et unique raison, les obstétriciens recommandent généralement aux femmes enceintes un complément alimentaire d’acide folique.)
Millepertuis (Hypericum perforatum).
Selon certains avis, l’huile rouge sang de cette plante est « indispensable lors d’un accouchement ».
Utilisée en frictions sur le périnée, l’endroit entre le vagin et l’anus où produisent fréquemment des déchirures, cette huile possède des propriétés fortement apaisantes. Elle est plus précieuse encore après l’accouche ment. Son action apaisante et anti inflammatoire soulage les sensations de brûlures et l’enflure, en hâtant la guérison des déchirures du périnée.
Persil (Petroselinum crispum).
Le persil contient une substance complexe appelée apiol. Il s’agit d’un stimulant utérin autrefois utilisé pour provoquer l’avortement.
Cette plante contient de faibles concentrations d’apiol que vous n’avez pas à vous en préoccuper lorsque vous vous en servez en cuisine. Je suis d’ailleurs favorable à l’ingestion de persil car il contient de l’acide folique. Si vous êtes enceinte, peut-être vaut-il mieux éviter de manger de grandes quantités de persil, comme on en trouve par exemple dans le taboulé. D’autre part, évitez d’utiliser le persil à des fins médicinales, sauf si vous êtes sur le point d’accoucher et que cela vous est égal d’accélérer le processus. J’ai eu écho de rumeurs non confirmées selon lesquelles le persil contiendrait de la progestérone.
Viorne (Viburnum prunifolium).
Aussi appelée écorce des douleurs, cette plante était reconnue dans la plupart des ouvrages de référence pharmaceutique du XIX siècle pour traiter les règles douloureuses et écarter le danger de fausse couche. Aujourd’hui encore, les herboristes la recommandent pour ces troubles pour soigner les désagréments de la et grossesse. Elle semble exercer un effet apaisant sur l’utérus.
Complexes à base de plantes.
Pour prévenir une fausse couche, prenez du viburnum (pour deux parts), du chamaelirium jaune (pour une part) et de l’igname sauvage (pour une part). Mélangez ces teintures en comptant 20 gouttes de la première, 10 gouttes de la deuxième et 10 gouttes de la dernière. Buvez cette préparation deux à quatre fois par jour à titre préventif. Si vous avez des saignements, prenez cette préparation toutes les deux heures jusqu’à ce que ces symptômes disparaissent.
Pour préparer une tisane préventive des fausses couches, versez 1 litre d’eau bouillante sur deux cuillerées à café de citronnelle (également appelée mélisse) et de feuilles de vigne de Mitchell. Ajoutez une cuillerée à café de feuilles d’orties, d’avoine et de feuilles de framboisier. Buvez jusqu’à trois tasses par jour ce mélange.
Pour favoriser l’accouchement, pré parez une tisane à base de basilic, de lavande et de citronnelle (pour deux parts de chaque).
Pour préparer une tisane préventive des fausses couches, versez 1 litre d’eau bouillante sur deux cuillerées à café de citronnelle (également appelée mélisse) et de feuilles de vigne de Mitchell. Ajoutez une cuillerée à café de feuilles d’orties, d’avoine et de feuilles de framboisier. Buvez jusqu’à trois tasses par jour ce mélange.
Pour favoriser l’accouchement, pré parez une tisane à base de basilic, de lavande et de citronnelle (pour deux parts de chaque). Ajoutez des fleurs de bourrache et de pensée (pour une part de chaque). Buvez cette tisane en alternance avec de la tisane de feuilles de framboisier.
Pour les suites de couches, surtout après une césarienne, je vous recommande un mélange de teintures de buplèvre de Chine (pour trois parts), de racine de pissenlit (pour deux parts) et d’astragale, de chardon Marie et d’igname sauvage (pour une part chacun).
Pour aider la cicatrisation des déchirures périnéales, prenez des bains de siège à base de plantes. Il suffit pour cela d’ajouter dans l’eau des fleurs de souci, d’achillée et de consoude.