« Adieu petit ange » Une fille meurt en donnant naissance au bébé de son père
Chaque année, 165 000 enfants subissent des viols ou des violences sexuelles en France. Parmi les agresseurs, on estime que la majorité font partie de l’entourage proche des enfants. Malheureusement, ces violences peuvent passer inaperçues aux yeux des autres et se manifester de manière récurrente, perturbant ainsi le développement des victimes. Dans un témoignage glaçant paru sur le média The Sun, une jeune fille de 13 ans décède en donnant naissance à l’enfant de son père.
L’inceste entraîne de lourdes conséquences physiques et psychologiques chez les victimes. Que le viol soit commis par un parent, un oncle, une tante ou un(e) cousin(e), l’enfant subit un traumatisme qui peut être dévastateur.
Une adolescente maltraitée par son père pendant 4 ans
Luana Ketlen, 13 ans, a été victime de violences sexuelles pendant près de quatre ans. Le malfrat n’est autre que son père, Tom Faba, âgé de 36 ans. Un jour, la fillette a ressenti d’intenses douleurs abdominales qui l’ont contrainte à être transportée en urgence dans un hôpital public à Coari, au Brésil.
C’est là que les médecins ont découvert qu’elle était enceinte de sept mois. Après avoir diagnostiqué une anémie sévère, ces derniers ont décidé de provoquer l’accouchement.
Fort heureusement, le travail s’est bien déroulé et un petit garçon est né. Mais l’état de santé de la mère s’était considérablement dégradé. Les médecins ont remarqué que la fille avait un œdème pulmonaire, une pression artérielle très basse et qu’elle souffrait d’une cirrhose du foie. Luana a alors été placée dans une ambulance aérienne, en direction d’un hôpital spécialisé. Mais la jeune fille a succombé à ses maux et est décédée en cours de route. Le père, Tom Faba, a pris la fuite après avoir pris connaissance de la mort de sa fille. Mais les services de police l’ont retrouvé et ont effectué leur enquête. Ils ont alors découvert que Luana a été violée par son père et que ce dernier a menacé de la tuer si elle parlait de cet abus.
Des abus sexuels passés sous silence
Alors que le corps de Luana changeait progressivement au fil de la grossesse, elle refusait de parler de ce qu’elle avait subi. Sa tante avait insisté pour connaître l’identité du père, et c’est là que la fille se serait confié. Mais la mère de Luana ne pouvait y croire et a remis en doute les allégations de sa fille. « Des membres de la famille ont tenté d’intervenir et de protéger l’enfant en alertant les services sociaux », a précisé José Berradas, chef de la police locale. Malheureusement, lorsque la vérité a éclaté, c’était trop tard. « Avant qu’il ne puisse être exécuté, la santé de Luana s’est détériorée et elle est décédée peu de temps après l’accouchement », a expliqué le chef des autorités. À présent, Tom Faba est accusé de maltraitance et d’homicide involontaire. Néanmoins, le bébé prématuré issu de ce viol meurtrier se portait bien et les autorités n’ont pas encore déterminé qui aura la garde du garçon.
Pourquoi les victimes de viol gardent-elles souvent le silence ?
Lorsqu’un enfant subit un abus sexuel, il semble privilégier le silence à la parole, en sachant que rien ne changera s’il n’en parle pas. Muriel Salmona, psychiatre et présidente de l’association Mémoire traumatique et victimologie, a expliqué que « le silence leur est d’abord imposé par leur bourreau ». Souvent, les enfants sont considérés comme une cible vulnérable, qui ne peut refuser d’obtempérer même quand la situation s’avère difficile. « Il est facile de les manipuler, de les menacer et de les contraindre au mutisme », explique l’experte.
En outre, lorsqu’ils se taisent et refoulent toutes les émotions douloureuses qui accompagnent un abus sexuel, les enfants ont l’impression de se protéger. Ils s’arment d’une carapace qui les préserve du regard et du jugement de l’autre. Parfois, les victimes de viol subissent une véritable amnésie qui peut durer plus ou moins longtemps. En réalité, le cortex cérébral peut se déconnecter pour permettre à l’enfant de poursuivre sa vie sans garder ce souvenir douloureux. Enfin, la culpabilité peut pousser à un enfant à garder le silence. Parfois, l’enfant a l’impression d’avoir une part de responsabilité et n’ose pas parler des événements atroces qui ont eu lieu.