BioNTech aurait développé un vaccin potentiel contre la sclérose en plaques
Après sa collaboration avec Pfizer pour le vaccin anti-Covid-19, le laboratoire allemand BioNTech fait à nouveau parler de lui pour une avancée potentiellement majeure dans le domaine des maladies auto-immunes. Selon le Dailymail et un communiqué de Fiercepharma, les chercheurs auraient mené des essais sur des souris en testant un vaccin utilisant la technique de l’ARN messager pour traiter la sclérose en plaques. La recherche est toujours à un stade expérimental et n’a pas encore démontré son efficacité sur l’Homme.
L’étude en question est parue le 8 janvier dans la revue Science. Selon Ugur Sahin, cofondateur et PDG du laboratoire BioNTech, cette recherche aurait démontré qu’un vaccin à ARN messager, la même technique utilisée dans le vaccin développé contre le coronavirus, pourrait potentiellement s’avérer efficace dans le cadre de la sclérose en plaques. On vous en dit plus.
Un essai testant l’efficacité de l’ARN messager sur des souris
D’après le Dailymail, l’équipe du Dr Sahin aurait administré le vaccin à des souris ayant ce que l’on appelle l’encéphalomyélite auto-immune expérimentale, à savoir un modèle animal de sclérose en plaques. Selon un communiqué publié sur Fiercepharma, un site américain spécialisé, l’injection aurait permis d’améliorer les symptômes chez les rongeurs malades et aurait prévenu la progression de la maladie chez ceux qui en démontraient des signes précoces.
L’équipe note en effet que l’administration du vaccin à ARN messager chez des souris ayant démontré des symptômes tels qu’une paralysie de la queue aurait permis de prévenir l’évolution de cette pathologie et aurait restauré les fonctions motrices. Chez le groupe contrôle en revanche, les rongeurs auraient ressenti les symptômes habituels de la maladie. Une avancée prometteuse donc, mais dont l’efficacité reste à confirmer par des études plus approfondies et des essais concluants sur l’Homme.
Qu’est-ce que la sclérose en plaques ?
La sclérose en plaques (SEP) est ce que l’on appelle une maladie auto-immune. Le dysfonctionnement du système immunitaire impacte alors le système nerveux central qui peut pâtir de perturbations cognitives, motrices, visuelles, sensitives ou encore sphinctériennes. Cela se produit lorsque les mécanismes de défense qui doivent normalement protéger l’individu d’agressions extérieures se retournent contre ses propres cellules et les attaquent pour des raisons qui sont encore difficiles à déterminer. Selon une publication de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), les mécanismes impliqués dans ce processus attaquent la membrane biologique qui entoure les axones dans notre système nerveux central, ce qui peut engendrer des lésions que l’on appelle “plaques”.
En France, l’Inserm révèle qu’elle toucherait 110 000 personnes et qu’elle représente chez les jeunes adultes la première cause de handicap sévère non traumatique. À mesure que la maladie progresse, les troubles occasionnés peuvent évoluer et engendrer un handicap irréversible. On estime par ailleurs que les premiers symptômes peuvent apparaître en moyenne vers l’âge de 30 ans. Les femmes seraient par ailleurs plus touchées que les hommes lorsqu’il s’agit de la forme rémittente de la maladie, qui serait la plus fréquente et représenterait 85% des malades.
La deuxième, moins courante, ne toucherait que 15% des cas. Connue sous le nom de forme progressive d’emblée, elle se manifesterait généralement après 40 ans et toucherait autant les hommes que les femmes.
Sclérose en plaques : symptômes à connaître
L’évolution et l’expression des symptômes de la sclérose en plaques varie grandement selon les patients, note l’Inserm. Ces derniers se modifient également chez la personne au cours de sa vie et dépendent généralement de la zone de la moelle épinière ou du cerveau atteinte par ces lésions. Les signes de la sclérose en plaques peuvent alors impliquer, qu’ils soient isolés ou non :
- Des perturbations sexuelles et urinaires
- Des troubles visuels, notamment une diminution de l’acuité visuelle ou une vision double
- Des vertiges ou des troubles de la coordination et de l’équilibre
- Des perturbations sensitives telles que des douleurs, des fourmillements ou un engourdissement
- Une faiblesse musculaire qui induit des troubles moteurs pouvant affecter les membres inférieurs et/ou supérieurs
- Des troubles cognitifs, notamment des difficultés de mémoire, d’attention ou de concentration
Par ailleurs, les facteurs de risque de la maladie restent encore difficiles à déterminer. L’Inserm révèle que la sclérose en plaques n’est pas une pathologie héréditaire. Toutefois, son développement peut être favorisé par certains facteurs génétiques, sous l’influence de facteurs environnementaux.