Comment tomber enceinte, même si vous avez plus de 40 ans

Publié le 10 décembre 2020
MAJ le 19 novembre 2024

Le chemin vers la conception d’un enfant n’est pas toujours synonyme d’un long fleuve tranquille. Et la tâche devient d’autant plus ardue à mesure que les années passent. Interrogés par le Journal des Femmes, le Dr. Mikaël Agopiantz, gynécologue, et le Dr Martine Depondt-Gadet, médecin acupuncteur, nous éclairent quant aux bonnes pratiques à adopter afin de maximiser les chances de tomber enceinte, notamment après l’âge de 40 ans. 

Semé d’embûches pour certains couples, le rêve de concevoir un enfant et de tomber enceinte peut se transformer en véritable parcours du combattant. Des problèmes d’infertilité, pouvant être liés à une mauvaise hygiène de vie, aux inévitables effets de l’âge, le Dr Agopiantz et le Dr Depondt-Gadet font le point sur les bons conseils à suivre.

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La grossesse au-delà de 40 ans – Source : Mom Junction

Accroître ses chances de tomber enceinte : les facteurs déterminants

Dans le cadre d’un projet de grossesse, Dame nature peut se montrer quelque peu capricieuse. Comprendre les facteurs qui entrent en jeu dans ce projet de vie permet d’agir de manière proactive, et ainsi mettre toutes les chances de son côté. Car la « capacité fertile » dépend de plusieurs variables, comme la génétique, l’âge, ou encore l’hygiène de vie… certaines raisons peuvent être parfois étonnantes. Il faut donc agir sur les facteurs « modifiables » :

1.Calculer sa période d’ovulation

Effectivement le « timing » joue en votre faveur. Donnée capitale pour permettre de traquer le bon moment de fécondation, il s’agit là de la date la plus propice pour un rapport sexuel. Le Dr. Mikaël Agopiantz explique que le cycle d’ovulation peut être variable d’une femme à l’autre, pouvant aller d’environ 14 jours après le premier jour des règles, pour une femme au cycle régulier, jusqu’à son absence totale pour les cas extrêmes de règles irrégulières. Le moyen le plus sûr de traquer la date exacte, est d’utiliser un test d’ovulation, vendu dans le commerce.

2.Conserver un poids normal

En effet, ce dernier peut avoir une grande incidence sur la fertilité. Le Dr. Julien Lepage, médecin gynécologue-obstétricien spécialiste de l’infertilité à l’hôpital Bichat (Paris), indique qu’il n’existe pas de poids idéal pour concevoir, mais plutôt d’avoir un Indice de Masse Corporelle (poids/taille²) normal, le cas échéant, il pourrait y avoir des complications.

3.Combattre le stress

Une étude américaine avait démontré, après avoir mesuré les effets du stress sur un échantillon de femmes, que les participantes avec des niveaux élevés d’alpha-amylase, un biomarqueur de stress, étaient 29% moins susceptibles de tomber enceinte. En outre, ces femmes auraient également deux fois plus de risque d’être qualifiées comme infertiles, c’est-à-dire, ne pas réussir à concevoir durant plus de 12 mois consécutifs. Le stress pouvant engendrer de nombreuses répercussions observables sur le corps.

4.Éviter toute intoxication, que ce soit due au tabac ou à l’alcool.

Selon une étude, les produits chimiques présents dans les cigarettes ont pour effet de diminuer la fertilité. Un avis rejoint par l’Inserm qui indique que le tabagisme chez l’adulte est lié à des délais plus importants pour réussir à obtenir une grossesse. L’intoxication alcoolique chronique serait également en cause dans les problèmes de fertilité masculine. A cet effet, le Dr Depondt-Gadet rappelle que l’hygiène de vie joue un rôle important sur la santé et la fécondité.

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Grossesse après 40 ans – Source : Healthline

Grossesse après 40 ans, comment augmenter ses chances de tomber enceinte ?

Plus une femme avance dans l’âge, plus ses chances de concevoir sont amoindries. La raison principale ? L’aspect qualitatif et quantitatif des ovules.

Le Dr. Agopiantz reconnaît que, au niveau quantitatif, le nombre d’ovules viables diminue considérablement au fil des années. Quant à l’aspect qualitatif, il affirme que près de 1/3 des ovules présentent des anomalies des chromosomes, ce qui affecte le processus de fécondation, et augmente par la même occasion les risques de fausse-couche.

Comment pallier cette situation ? Il faut, dans ce cas de figure, agir au plus vite sur les variables modifiables citées précédemment : revenir à un indice de masse corporelle normal, équilibrer son alimentation, agir sur le stress et finalement supprimer tout produit toxique, tel que le tabac ou encore l’alcool. Ces conseils, prodigués par le spécialiste, sont applicables aux deux partenaires.

Un autre aspect à prendre en considération est l’éventuelle carence vitaminique, qui est plus fréquente chez les femmes de plus de 40 ans (plus précisément en vitamine B9, B12 et D). Surveiller le fonctionnement thyroïdien à l’aide d’un dosage de TSH et envisager une substitution si nécessaire peut également faire l’objet d’une discussion avec son médecin traitant.

Dans le cas où les efforts fournis ne sont pas productifs au bout de 6 mois, le Dr. Agopiantz recommande de se tourner vers la PMA (procréation médicalement assistée).