Coronavirus : Des voisins tuent le chien et le chat d’une infirmière en charge de patients malades pour la pousser à quitter le quartier
Dans un monde où l’individualisme prend le dessus sur l’empathie et la générosité, certains font preuve d’actes inhumains en vue de privilégier leurs propres intérêts. Dans cette pandémie actuelle, la circulation active du nouveau coronavirus dans la plupart des territoires du monde a fait naître une peur démesurée chez certains. Face à cette menace, les réactions divergent mais sont souvent motivées par un seul but : se protéger soi-même et protéger ses proches. Dans un témoignage choquant publié par la chaîne El Doce, une infirmière à Santa Fe a vécu une expérience effroyable lorsque ses voisins ont tué ses animaux de compagnie pour l’inciter à quitter le quartier.
Depuis quelques mois, le quotidien est rythmé par la peur et l’angoisse. Alors que plusieurs personnes ont succombé au Covid-19, la prudence reste de mise. Au début de la crise, nombreux semblaient convaincus que la maladie était similaire à une grippe, et qu’elle ne pouvait être fatale que dans des cas spécifiques.
Pourtant, aujourd’hui, il a été prouvé que nul n’était à l’abri du virus et que selon les capacités immunitaires de chacun, ses conséquences pouvaient être plus ou moins sévères.
Toutefois, dans un climat anxiogène, la solidarité et l’empathie sont de rigueur. Daniela, une infirmière de 41 ans, a subi un choc considérable suite au comportement inhumain de ses voisins.
Un meurtre accablant
Les professionnels de la santé sont en première ligne dans la lutte acharnée contre le coronavirus. Tous les jours, ils risquent leur propre vie en tentant de soigner et d’épauler les personnes qui souffrent de la maladie.
Daniela, une infirmière dévouée à sa fonction, travaillait quotidiennement entourée de patients atteints du Covid-19. Si elle ne semblait pas s’en plaindre, pour ses voisins, il s’agissait d’une menace potentielle. En effet, ces derniers craignaient que la femme ne contracte l’infection et ne les contamine par la suite.
De ce fait, ils ont d’abord mis une pancarte devant sa maison, en y inscrivant “partez, vous allez tous nous infecter”. Daniela pensait qu’il ne s’agissait que d’une simple plaisanterie. La femme, qui a toujours eu de bonnes relations avec son voisinage, ne se doutait pas une seconde de ce qui allait se passer.
Un jour, alors qu’elle rentrait du travail, elle a découvert son chien sans vie. Dévastée, elle s’est ensuite retrouvée nez à nez avec son chat à l’agonie.
Ce dernier aurait mangé de la viande dans laquelle se trouvait des bouts de verre. L’infirmière, qui a consacré sa vie à aider les gens malades, a été choquée de constater que ses propres voisins étaient capables d’autant de cruauté. “Ce qu’ils ont fait est très douloureux”, a-t-elle confié. “Je suis infirmière en soins palliatifs et je travaille avec des patients Covid.
Toute ma vie, j’ai aidé mes voisins quand ils avaient besoin de quelque chose, plus d’une fois ils m’ont réveillée pour mesurer leur tension ou pour leur faire une injection”, révèle-t-elle. La femme a expliqué que le chat a souffert pendant un jour et demi avant de s’éteindre, tandis que le chien est décédé sur le coup.
La peur du coronavirus influence les relations humaines
En France, l’épidémie actuelle a fait émerger certains comportements sociaux inhabituels. Au début de la crise sanitaire, le ministre de la santé Olivier Véran avait invité la population à adopter de nouvelles habitudes pour freiner la transmission du virus.
“Je pense qu’à la fin de la semaine, les Parisiennes et les Parisiens auront pris l’habitude de ne plus se serrer la main, de se taper le coude ou de se taper le pied, et de sourire”, avait-il annoncé le 1er mars. Mais si ces recommandations sont légitimes, d’autres comportements peuvent en revanche, sembler démesurés.
La psychose qui a rythmé ce quotidien s’est accompagnée d’une stigmatisation, en particulier à l’égard des Asiatiques, mais aussi d’une peur exacerbée de l’autre. Par crainte de souffrir de la maladie, l’individualisme de chacun s’est éveillé.
Patrick Rateau, professeur de psychologie sociale à l’université de Nîmes, a expliqué que la stigmatisation émanait d’un “besoin naturel ou inné : on recherche un coupable”. Si la prudence reste nécessaire pour se protéger, penser à l’autre est primordial pour créer un climat de paix et de sérénité.