Coronavirus : Les hommes chauves sont-ils plus à risque comme l’affirme une étude scientifique ?

Publié le 10 juin 2020

Depuis son apparition en Décembre dernier, le coronavirus s’est répandu dans plus de 196 pays et territoires du monde. Ce dimanche 7 juin, la barre des 400 000 décès liés à la Covid-19 a été franchie, montrant bien que malgré l’assouplissement des mesures de confinement dans la plupart des pays, le virus circule activement. En quelques mois et grâce à une mobilisation sans précédent, les chercheurs ont pu découvrir de nombreuses informations concernant le Sars-CoV-2. Mais des zones d’ombre persistent encore à ce jour et le virus ne semble pas avoir livré tous ses secrets. Dernièrement, une étude menée par le professeur Wambier et relayée par The Telegraph a conclu que les hommes atteints d’alopécie pourraient être des sujets à risque face à l’infection virale. Éclairages.

Bien que la crise sanitaire semble contrôlée en France, avec un nombre d’hospitalisations et d’admission en réanimation en baisse, la prudence reste de mise. L’Europe continue de mener son déconfinement progressif, tout en faisant appel à la vigilance des citoyens et au respect des gestes barrières. Parallèlement, les études scientifiques se poursuivent pour garantir à tous une meilleure connaissance de ce nouveau coronavirus.

Les hommes chauves : des sujets à risque face au coronavirus ? 

Sont considérées comme personnes à risque face à la Covid-19 celles qui ont plus de 60 ans et celles qui souffrent de comorbidités. Ainsi, les patients âgées ou ceux qui sont atteints de maladies cardiovasculaires, d’insuffisance rénale, de diabète, d’hypertension, de maladies respiratoires chroniques, de VIH ou encore de cancer peuvent présenter des formes graves de la maladie. La question de la sévérité selon le genre a été abordée depuis le début de l’épidémie et il semblerait que les hommes soient plus touchés que les femmes.

Selon le Dr Philipp Goulder, expert en immunologie à l’Université d’Oxford, “la réponse immunitaire tout au long de la vie aux vaccins et aux infections est généralement plus efficace chez les femmes que chez les hommes”. Cela peut être dû au fait que les femmes portent deux chromosomes X, contre un seul pour l’homme. En sus, la population masculine étant plus concernée par le tabagisme, elle reste vulnérable face aux infections des voies respiratoires.

Des essais scientifiques dirigés par le professeur Wambier en Espagne ont montré que l’alopécie chez l’homme était corrélée à un risque plus élevé de formes graves de la Covid-19. “Nous pensons que les androgènes et les hormones mâles sont définitivement la porte d’entrée du virus dans nos cellules”, explique le chercheur. L’étude, loin de faire consensus, a été publiée dans le Journal of the American Academy of Dermatology. Selon les chiffres avancés par le professeur Wambier, 79% des hommes hospitalisés pour l’infection virale à Madrid avaient une calvitie.

Des études qui présentent des limites

D’après un rapport de l’Agence nationale de santé publique repris par la revue Science et Avenir, 60% des malades de Covid-19 sont des hommes. Ces derniers représentent également 70% des décès. Jean-Charles Guéry, chercheur à l’Inserm, explique que “plusieurs éléments pourraient expliquer cela. Certains seraient liés au mode de vie. Par exemple, en Chine, les hommes fument plus que les femmes et ont aussi un taux plus élevé de diabète de type 2 et d’hypertension artérielle. D’autres facteurs seraient d’ordre biologique, les femmes développant des réponses immunitaires de plus forte amplitude et de meilleure qualité que les hommes en réponse à des infections virales ou aux vaccins”. Aussi, il semblerait que les œstrogènes puissent avoir un effet protecteur face au Sars-Cov-2, indique le 20 minutes. Cependant, l’hypothèse selon laquelle l’alopécie est un facteur de risque supplémentaire reste incertaine. En effet, des données supplémentaires sont nécessaires afin de connaître la présence, ou non, de comorbidités des patients soumis à l’étude. Par ailleurs, certains facteurs reflétant le mode de vie des personnes atteintes de la maladie peuvent justifier les chiffres obtenus. Le tabagisme, le surpoids ou encore la sédentarité influencent également les résultats. De ce fait, plus de preuves scientifiques sont requises afin de pouvoir valider la corrélation entre la chute de cheveux chez l’homme et le Sars-Cov-2.