Coronavirus : Pourquoi le confinement dans sa forme actuelle pourrait être insuffisant

Publié le 4 novembre 2020

Malgré le reconfinement instauré pour endiguer la propagation du Covid-19, certains redoutent une recrudescence des cas contaminés notamment en période de fin d’année et des fêtes de Noël. Pour sa part, le Conseil scientifique estime que la durée du confinement risque d’être insuffisante pour arriver à bout du virus.

Avec un bilan épidémiologique quotidien allant jusqu’à plus de 50 000 cas confirmés et de plus 400 décès, comme indiqué par Santé Publique Francele gouvernement a de nouveau instauré le confinement sur tout le territoire français. Ce reconfinement annoncé par le Président Emmanuel Macron, a pris effet le vendredi 30 octobre et se poursuivra jusqu’au 1er décembre. Date à laquelle il est censé prendre fin. Toutefois, alors que le confinement vient à peine de commencer, son efficacité et sa durée sont d’ores et déjà remises en question, comme le rapporte BFMTV.

La durée du nouveau confinement serait-elle insuffisante ?

A cette question, l’épidémiologiste Arnaud Fontanet, membre du Conseil scientifique, invité du Grand Jury RTL, Le Figaro, LCI, estime que la circulation du virus sera encore importante à Noël. « Si le confinement fonctionne bien (…) selon les régions françaises, on s’attend à un mois avec une baisse de 65 à 85% des infections. Il faudrait deux mois pour baisser de 80 à 90%. On arrive donc dans la période de Noël » explique-t-il, en estimant que « certaines mesures pourraient être relâchées mais la circulation du virus sera encore importante à Noël ».

Par sa déclaration, l’épidémiologiste ne fait que corroborer les mises en garde réitérées par le ministre de la Santé Olivier Véran : « Noël ne sera pas une fête normale ». En effet, et comme le préconise Vittoria Colizza, spécialiste en modélisation des maladies infectieuses à l’Inserm, les effets du confinement ne donneront pas un résultat probant avant les fêtes de Noël. « Quatre semaines de confinement ne suffiront pas à passer Noël comme si de rien n’était », explique-t-elle de son côté au journal Le Figaro.

Selon les dernières estimations de l’Institut Pasteur, si le reconfinement engendre un ralentissement de l’épidémie à l’instar de celui instauré au printemps dernier, le nombre de contamination pourrait arriver à 6000 cas. Toutefois, le reconfinement appliqué depuis le 30 octobre est plus allégé que le premier, puisque les écoles, collèges et lycées demeureront ouverts et les services publics continueront à fonctionner à l’exception des commerces jugées « non essentiels ».

A ce sujet, BFMTV a pu consulter le Conseil scientifique en date du 26 octobre, avant la date prévue du reconfinement. Ce dernier avait fait état de « l’hypothèse d’une sortie de deuxième vague en fin d’année ou début d’année 2021 ». Pire encore, ce dernier redoute l’arrivée de « plusieurs vagues successives durant la fin de l’hiver et l’arrivée du printemps 2021 ». Notant que cette recrudescence du virus serait tributaire d’un certain nombre de facteurs comme l’état du climat et l’efficacité de la stratégie de dépistage « Tester, Tracer, Isoler ».

Par ailleurs, au vu de ces nouvelles restrictions relatives au reconfinement, le Conseil scientifique juge ces dernières insuffisantes. « Ce type de confinement aura un impact moindre sur la circulation virale », explique-t-il. En poursuivant : « L’obtention d’un effet équivalent à un confinement classique sera plus long car il sera à l’origine d’une diminution des contacts mécaniquement moindre que lors d’un confinement classique ». Il ajoute ainsi « L’intérêt des mesures tout juste mises en œuvre est qu’il limite l’impact économique et sociétale ».

Doit-on minimiser l’importance du reconfinement ?

A ce sujet, William Dab, ancien directeur de la Santé a déclaré à l’antenne de BFMTV, qu’il n’est pas question de minimiser l’importance du reconfinement. « On ne peut pas dire que ça ne sert à rien » déclare-t-il. Et d’ajouter « Tout ce qui permet de ralentir la circulation du virus sert à quelque chose », en estimant que c’est ce qui risque de se produire avec un reconfinement moins sévère.