Coronavirus : Un médicament pour l’arthrite à soulagé 95% des patients gravement malades d’après une étude
Alors que le monde attend impatiemment un traitement validé pour mettre fin à la pandémie du coronavirus, les efforts de part et d’autre du globe se multiplient pour sauver les milliers de vies affectées. En Chine, NBC News révèle qu’un premier essai clinique de taille modeste aurait permis d’améliorer la condition de 95% des patients gravement malades, grâce à l’utilisation d’un médicament anti-inflammatoire initialement destiné à traiter l’arthrite. Ce même médicament a été autorisé en Chine pour lutter contre les complications de la maladie, a informé Reuters un peu plus tôt ce mois-ci.
Les scientifiques sont constamment à la recherche de nouveaux procédés pour faire face à cette crise sanitaire. En cause, plus de 500 000 contaminations à travers le monde, entraînant des milliers de décès dans les quatre coins de la planète. Si les chercheurs oeuvrent à développer un nouveau traitement ou vaccin pour remédier au nouveau coronavirus, d’autres n’excluent pas des pistes de médicaments existant déjà sur le marché. A cet effet, la Chine a autorisé l’utilisation de l’Actemra, un médicament anti-inflammatoire contre l’arthrite, pour remédier aux complications de la maladie.
Un premier essai clinique
De taille très modeste, un premier essai clinique aurait démontré que sur 20 patients atteints du Covid-19 avec des symptômes sévères, 19 d’entre eux auraient été autorisés à quitter l’hôpital après deux semaines, et le dernier aurait vu son état s’améliorer, selon la Commission nationale de santé en Chine.
Déjà validé pour traiter la polyarthrite rhumatoïde, le Tocilizumab, nom générique de l’Actemra, suscite aujourd’hui de nombreuses interrogations quant à son effet sur les symptômes liés à une infection virale due au Covid-19. Selon Reuters, la Chine espère que des médicaments déjà disponibles pourraient mettre un frein à ce que l’on appelle le Syndrome de libération de cytokines, une réaction excessive du système immunitaire qui serait un facteur majeur expliquant la mort et la défaillance dramatique des organes de certains patients atteints par le coronavirus.
Une nouvelle piste pour la Chine
Dans ce sens, l’Actemra, qui est validé aux Etats-Unis depuis 2010 pour le traitement de la polyarthrite rhumatoïde pourrait s’avérer efficace. Comme l’explique l’agence de presse, le médicament inhibe les niveaux élevés de l’interleukine 6 (IL-6), une cytokine impliquée dans l’inflammation aigüe. Suite à l’autorisation de la Commission nationale de la santé en Chine, ce dernier pourra donc être utilisé pour traiter les patients souffrant de troubles pulmonaires sévères et de niveaux élevés d’interleukine 6.
Des chercheurs indépendants seraient actuellement en train de tester l’efficacité de ce médicament. L’essai clinique pourrait porter sur 188 patients atteints du coronavirus et pourrait durer jusqu’au 10 mai. L’entreprise Roche, qui aurait fourni des quantités importantes d’Actemra à la Chine en février, a déclaré qu’en plus de juger de son efficacité, l’essai évaluerait sa sûreté pour les malades souffrant du syndrome de libération des cytokines. Il a également été précisé qu’il n’existait à ce jour, aucune donnée provenant d’essais cliniques publiés concernant l’efficacité et la sûreté de ce médicament contre le virus.
Des tests en Italie
En Italie, Fox 10 rapporte également que des patients auraient été traités à l’Actemra. Selon le Dr Paolo Ascierto, directeur de la clinique d’immunologie à l’institut Pascale à Naples, trois des six patients traités auraient subi une amélioration significative de leur inflammation pulmonaire, et l’un d’entre eux serait mort peu de temps après la prise du médicament. Le médecin souligne que ce traitement combattrait l’inflammation due à la pneumonie chez les patients atteints du coronavirus mais qu’il ne cible pas le virus en lui-même. L’AIFA, l’agence italienne de pharmacie “autorise l’usage compassionnel du médicament, étant donné qu’il n’est officiellement approuvé dans le pays que pour les maladies auto-immunes”, peut-on lire sur le site du média américain.
Rappelons que l’automédication est fortement déconseillée durant cette épidémie, au risque d’entraîner des conséquences dangereuses, voire mortelles. Toute information partagée sur les médias concernant des essais cliniques relève du domaine scientifique et hospitalier et ne doit pas être considérée comme une solution personnelle face au Covid-19. Seules les recommandations officielles des autorités sanitaires sont à suivre durant cette période.