Coronavirus : un sondage révèle que les Français font plus confiance à Didier Raoult qu’à Olivier Véran, le ministre de la santé

Publié le 3 juin 2020

Au coeur du débat au sujet de l’hydroxychloroquine, le professeur Didier Raoult de l’IHU Méditerranée Infection à Marseille n’a pas fait que des adeptes. Et pour cause, la molécule utilisée dans les traitements antipaludiques est sujette à nombre de controverses, notamment en raison de ses effets secondaires. Désormais, sa prescription est interdite en France pour traiter le nouveau coronavirus. Mais cela n’empêche pas le Pr Raoult de défendre ses positions à son sujet. Dans un entretien avec la chaîne LCI, le médecin va même jusqu’à défier les médias d’évaluer sa crédibilité en comparaison à celle d’Olivier Véran. Un challenge relevé par Capital qui a décidé de prendre le professeur star au mot. 

“Face à l’épidémie de coronavirus, faites-vous plus confiance au professeur Didier Raoult ou au ministre de la Santé Olivier Véran ?” Voici la question posée aux Français dans le cadre d’un sondage exclusif sur le panel propriétaire YouGov France pour Capital. Portant sur un échantillon de 1016 citoyens représentatifs de la population nationale (18 ans et plus), le sondage a été mené sur internet du 27 au 28 mai 2020. En voici les résultats.

30% des Français font plus confiance au Pr Raoult

A l’heure où les affirmations du Pr Raoult au sujet de l’hydroxychloroquine sont remises en question par une étude de la revue The Lancet, l’infectiologue semble tout de même avoir visé juste dans ses propos sur LCI. “Les gens pensent comme moi” a lancé le professeur lors de son interview le 26 mai dernier. Et selon les résultats du sondage relayés par Capital, il n’aurait pas tout à fait tort.

En effet, parmi les sondés, 30% ont révélé avoir plus confiance en Didier Raoult, 20% accordent quant à eux leur confiance au ministre de la Santé et plus d’une personne interrogée sur 3 n’accorde sa confiance ni à l’un, ni à l’autre. Cette dernière portion semble réunir le plus de sondés, peut-être, estime Capital, en raison des erreurs gouvernementales pointées du doigt aux premiers stades de la crise sanitaire ou encore à cause des multiples critiques dont le Pr Raoult a fait l’objet au long de la pandémie.

Plus d’avis défavorables au Pr Raoult à Paris

Si l’infectiologue est une véritable star dans la ville de Marseille où il dirige l’institut hospitalo-universitaire, sa popularité ne semble pas s’étendre dans la région Île-de-France où seuls 23% des Franciliens lui accordent de la crédibilité, à égalité avec le ministre de la Santé. Et pour cause, le professeur excentrique n’épargne pas l’élite parisienne dans ses propos et enregistre donc sans grande surprise son plus haut taux de popularité dans “le quart sud-est de l’Hexagone, où plus d’un tiers (37%) des sondés lui font confiance”, indique Capital.

En outre, son opposition à Olivier Véran dans le cadre de ce sondage n’est pas sans refléter une dimension sociologique importante. En effet, lui qui critique souvent les élites de Paris, les médias et les “médecins de bureau” qui interviennent fréquemment sur les plateaux télévisés, sa côte de popularité est assez basse chez les catégories socioprofessionnelles les plus favorisées en France, connues sous le sigle CSP+. Seuls 24% l’ont “choisi” dans ce sondage, face à 30% qui lui préfèrent Olivier Véran. A l’opposé, les catégories socioprofessionnelles moins favorisées, les personnes privées d’emplois et les retraités ont plus confiance en Didier Raoult qu’en Olivier Véran, avec des taux respectifs de 32% vs 14%, 33% vs 14% et enfin 37% vs 17%.

Un clivage générationnel

Avec 28 années qui séparent les deux hommes au coeur de ce sondage, l’écart entre générations est tangible. Didier Raoult, âgé de 68 ans, en est d’ailleurs conscient. Je ne veux pas être trop dur avec Olivier Véran, j’ai l’âge d’être son père”, a-t-il révélé sur LCI.

Le professeur semble plébiscité par 36% des Français âgés de 55 ans et plus. D’après le sondage YouGov, ces derniers sont plus méfiants d’Olivier Véran (19%), à l’inverse des plus jeunes âgés de 18 à 24 ans qui eux, sont plus favorables au ministre de la Santé. Capital relève par ailleurs que l’infectiologue star de Marseille enregistre son taux de confiance le plus bas (18%) dans cette catégorie d’âge.