Coronavirus : voici comment enlacer ses proches sans risques pendant cette pandémie

Publié le 9 juin 2020
MAJ le 17 novembre 2024

A l’heure où les cas de contamination au coronavirus ont dépassé la barre des six millions, le monde entier se pose des questions concernant un retour à la vie normale. Et pour cause, bien que de nombreux pays aient entamé un processus de déconfinement, les mesures de distanciation sociale sont toujours de rigueur, de même que les gestes dits barrières pour protéger sa santé et celle de ses proches. Désormais, le contact physique se fait plus restreint, limitant les câlins et les marques d’affection que nous démontrions volontiers avant la pandémie. Pour trouver un moyen de conserver certains gestes de tendresse, nos confrères du New York Times ont fait appel à des experts. Voici leurs recommandations pour se faire des câlins à l’heure du coronavirus. 

Face aux conséquences d’une pandémie à laquelle personne n’était préparé, nombre d’entre nous ont été contraints de limiter ou de modifier la nature de leurs interactions avec leurs proches.  Et les raisons qui justifient ces précautions ne manquent pas. La plus importante étant le risque de transmission du virus Sars-CoV-2 par des gouttelettes lors d’un éternuement, d’une toux ou par le biais de la parole. A cet effet, il est recommandé depuis son apparition de maintenir une distance d’au moins un mètre avec d’autres personnes et ce, pour prévenir une éventuelle transmission du virus en cas d’infection.

Les câlins: un impact sur le bien-être

Pour autant, bien que ces mesures s’avèrent essentielles, leur impact sur le plan psychologique reste réel. En effet, et comme le soulignent nos confrères américains, les marques d’affection physique réduisent le stress en agissant sur le système nerveux sympathique. Des études auraient même démontré que le seul fait de tenir la main à un être cher réduit la souffrance ressentie pendant un choc électrique.

Interrogée par le New York times, Johannes Eichstaedt, professeure en psychologie à l’université de Stanford l’explique ainsi: “Les êtres humains ont des voies cérébrales spécifiquement dédiées à détecter un toucher affectueux. C’est grâce à cela que nos systèmes biologiques communiquent pour faire savoir que nous sommes en sécurité, que nous sommes aimés et que nous ne sommes pas seuls”.

Le paradoxe semble alors évident. Câliner ses proches est un besoin, mais à l’heure où la pandémie persiste, comment y parvenir sans mettre sa santé en danger ?

Des précautions à prendre

Pour trouver une réponse à cette question, le quotidien a interrogé de nombreux experts dont Linsey Marr, spécialiste en aérosols à Virginia Tech. En se basant sur les modèles mathématiques d’une étude menée à Hong Kong, celle-ci estime que le risque d’exposition pendant un câlin très court est “étonnamment bas”. Et elle justifie cet argument en soulignant qu’en dépit des estimations, nous ne connaissons pas la dose exacte nécessaire pour être infecté par le nouveau coronavirus.

Le Dr Julia Marcus, épidémiologiste spécialisée en maladies infectieuses et professeure adjointe à l’université d’Harvard relève quant à elle que le défi est de taille et qu’il est important de fournir des alternatives à la population tant que la pandémie persiste. “Il y a un réel challenge pour les personnes âgées qui s’inquiètent de ne plus pouvoir toucher ou être en contact avec leur famille pour le reste de leur vie”, explique le Dr Marcus. “S’assurer que les câlins soient brefs est particulièrement important car le risque de transmission augmente à mesure que le contact se prolonge” précise la spécialiste.

Au vu du flou qui subsiste encore sur le sujet, le plus prudent reste donc d’éviter les câlins. Mais si une personne se trouve dans une situation où elle en a réellement besoin, certaines mesures de précaution sont indispensables. Parmi elles: le port du masque, éviter de toucher l’autre avec son visage ou son masque, s’abstenir si la personne tousse ou qu’elle présente des symptômes, privilégier les câlins à l’extérieur et surtout, s’assurer que le câlin soit bref. Par ailleurs, il est indispensable de ne pas parler ou tousser pendant que l’on enlace un proche. Une fois le câlin terminé, il est conseillé de s’éloigner très rapidement pour rétablir une distance de sécurité entre les deux personnes et éviter de respirer face au visage de l’autre, en plus d’aller se laver immédiatement les mains.

Certaines positions sont également à éviter ou à privilégier pour minimiser les risques. Le New York Times les passe en revue en se basant sur les conseils des experts interrogés:

1. Eviter les câlins en se tenant face à face

eviter calin face a face

2.Éviter de coller les joues dans la même direction

eviter coller les joues

3.Tourner la tête dans des sens opposés

tourner la tete sens oppose

4.Autoriser les enfants à vous enlacer au niveau des genoux ou de la taille

autoriser enfants calin niveau taille ou genou

5.Embrasser ses petits-enfants à l’arrière de la tête

embrasser enfants arriere de la tete