Covid-19 : le président du Conseil scientifique redoute une deuxième vague au mois d’octobre
Alors que la France est déconfinée depuis le 11 mai, certains redoutent la résurgence du nouveau coronavirus. Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique prend la parole pour dévoiler trois scénarios qu’il juge possible à l’automne. Au micro de BFMTV-RMC ce mardi 22 juillet, le professeur de médecine spécialisé en immunologie révèle que selon lui, une deuxième vague à l’automne est l’hypothèse “la plus probable”.
Il y a quelques semaines, vers la fin du mois de juin, les treize membres du Conseil scientifique ont transmis une note officielle au gouvernement pour le mettre en garde sur les risques d’un rebond important, voire une seconde vague épidémique dans le pays. Ils se sont appuyés sur l’expérience des pandémies grippales, la dynamique de l’épidémie dans d’autres régions du monde ainsi que le taux d’immunité collective considéré faible.
Dans ce contexte, Jean-François Delfraissy révélait que le message principal du Conseil était “la préparation pour lutter contre l’impréparation”. Aujourd’hui encore, il détaille plusieurs scénarios qu’il juge plausibles quant à l’épidémie de coronavirus en France.
Trois hypothèses
La première, selon le Dr Delfraissy, est que le virus rentre dans l’hémisphère nord, à l’automne ou en hiver, est qu’il disparaît. La deuxième, qu’il juge plus probable, est une “vraie deuxième vague”. Et enfin, la troisième est une hypothèse “rarement évoquée”, bien qu’elle représente également une possibilité. Ce serait le retour du virus et que l’on “rentre dans une sorte de Covid chronique”. Cela signifierait que ce dernier circule pendant environ une année “mais avec beaucoup moins d’intensité”, explique le président du Conseil en direct sur RMC.
Il révèle néanmoins que l’hypothèse la plus probable demeure la deuxième vague. Face aux scénarios qui se présentent à l’heure actuelle, Jean-François Delfraissy redoute un “vrai retour du virus, arrivant du sud, pour la période d’octobre-novembre-décembre”.
Un relâchement des précautions et de la distanciation
Dans la première partie de l’émission, il avoue que les experts sont frappés par le relâchement des citoyens. En faisant référence au port du masque devenu obligatoire dans les lieux clos sous peine d’une amende de 135 euros, il révèle que les Français ont perdu les grandes notions de précaution et de distanciation sociale. S’il admet comprendre que tout le monde a besoin de “souffler un peu” pendant la période estivale et notamment après la phase difficile que le pays vient de traverser, il insiste sur le fait que “nous possédons notre avenir”, en particulier dans cette période de fin juillet et du mois d’août. Selon le médecin, ce sont nos comportements qui conditionneront le futur du pays face à l’épidémie afin que celle-ci puisse être “un peu gérée avec un virus qui continue de circuler ».
“L’épidémie n’a jamais cessé en France, c’est là où est l’ambiguïté”, détaille Jean-François Delfraissy. En effet, si le confinement a fait diminuer de manière très importante la circulation du virus, l’expert rappelle que ce dernier n’en est pas moins toujours présent en France. “On est dans quelque chose de fragile, il faut que les Français comprennent que rien n’est gagné”, avertit le président du Conseil.
Quelles sont les mesures à respecter pour se protéger du Covid-19?
Face au risque toujours présent de la maladie du Covid-19, il est donc plus que jamais nécessaire de s’en tenir aux recommandations des autorités sanitaires. Désormais et selon le site du Ministère des Solidarités et de la Santé, le port du masque grand public est obligatoire pour toute personne de 11 ans et plus dans les lieux publics clos. Mais cela ne suffit pas, comme le met également en exergue le Pr Delfraissy. Cette mesure doit impérativement être accompagnée par les gestes barrières préconisés pour se protéger de manière optimale contre le virus. Ces derniers impliquent de :
- Se laver fréquemment les mains à l’eau et au savon ou utiliser un gel hydroalcoolique
- Tousser ou éternuer dans le pli du coude ou dans un mouchoir à usage unique
- Éviter de se toucher le visage (yeux, nez, bouche)
- Respecter la distanciation sociale (au moins un mètre)
- Se saluer de loin, éviter les embrassades