Covid-19 – Une contrôleuse de train décédé du coronavirus après qu’un passager affirmant être malade lui ait craché dessus

Publié le 15 mai 2020
MAJ le 17 novembre 2024

À l’heure où de nombreux pays sont en cours de déconfinement, certaines histoires viennent nous rappeler que le danger peut également émaner d’attitudes irresponsables et dangereuses. C’est notamment le cas au Royaume-Uni où une contrôleuse de train est morte du Covid-19 après s’être fait cracher dessus par un passager affirmant être contaminé par le virus. Âgée de 47 ans seulement, Belly Mujinga est décédée ce 5 avril des suites de la maladie. L’information a été relayée par nos confrères du Parisien.

L’agression se serait produite le 22 mars et visait Belly Mujinga et sa collègue. Une personne non identifiée et affirmant être infectée par le coronavirus l’aurait délibérément ciblée en lui crachant dessus à la gare de Victoria, dans la ville de Londres. La victime ne tardera pas à ressentir les premiers symptômes, et finira malheureusement par succomber au Covid-19.

Belly Mujinga

La peur de ressortir dans le hall

Selon les informations partagées par le syndicat TSSA dans un communiqué, les faits se seraient déroulés dans le hall de la gare londonienne, près d’un guichet. Un passager aurait craché sur la victime et sa collègue, en leur toussant dessus et en révélant être porteur du virus.

Toujours selon cette même source, les deux femmes sous le choc de cette agression auraient rapporté les faits au bureau de la billetterie et auraient appelé à une intervention des autorités. Belly Mujinga aurait demandé à ne pas ressortir dans le hall en révélant avoir peur pour sa vie, sachant qu’elle souffrait d’autres problèmes de santé. Mais le syndicat révèle que la direction manquait de personnel et aurait donc renvoyé les deux femmes à l’extérieur pour poursuivre leur travail. L’association révèle également que ces dernières ne disposaient pas de masques de protection.

Des symptômes du Covid-19 suite à l’agression

Quelques jours après s’être faite attaquée, Belly Mujinga a commencé à développer des symptômes du coronavirus. Ces derniers se sont confirmés suite à un examen médical durant lequel son médecin lui a prescrit un arrêt maladie, signalant que la femme souffrait de troubles respiratoires. D’après le site de Jean Marc Morandini, la victime souffrait de sarcoïdose, une maladie qui touche essentiellement les poumons. Le syndicat révèle que Belly se rendait régulièrement à l’hôpital en raison de son état de santé.

Une aggravation de son état le 2 avril

Suite à cette contamination, l’état de Belly s’est fortement aggravé, nécessitant une prise en charge médicale et une mise sous respirateur. La femme aurait été conduite en urgence à l’hôpital le 2 avril. Malheureusement, l’intervention des médecins ne pourra pas la sauver puisque Belly Mujinga finira par décéder 3 jours plus tard, laissant derrière elle une petite fille de 11 ans ainsi que son époux. Ce dernier l’aurait vue pour la dernière fois lorsqu’elle a été emmenée par l’ambulance.

Une famille et des collègues en deuil

Les funérailles qui ont tenu place le 29 avril se sont déroulées en petit comité. Selon le communiqué du TSSA, seules 10 personnes ont été autorisées à être présentes pour faire leurs adieux à la défunte. Manuel Cortes, secrétaire général du TSSA a déploré la perte de sa collègue. “Nous sommes choqués et dévastés par la mort de Belly. Elle fait partie d’une trop longue liste d’employés en première ligne qui ont perdu la vie à cause du coronavirus (…) Malheureusement, la famille de Belly ne représente qu’un exemple des nombreuses familles ayant subi la même tragédie, où des enfants ont vu leurs parents leur être arrachés” a-t-il déclaré.

Une enquête menée en interne

Selon le syndicat, “il y a de sérieuses questions concernant sa mort. Celle-ci n’était pas inévitable”. En effet, les circonstances ayant mené à sa contamination sont déplorables et Southern Railway, la compagnie employant la victime a lancé une enquête interne et a annoncé prendre l’affaire “très au sérieux”. Par ailleurs, Manuel Cortes aurait demandé à ce que le gouvernement verse une indemnisation aux familles des employés décédés suite au Covid-19.

Les travailleurs en première ligne

Depuis le début de la pandémie, de nombreux travailleurs se sont mobilisés pour contribuer à la gestion de cette crise sanitaire d’envergure. Professionnels de santé, employés de supermarché, policiers, autant de secteurs et de professions qui se sont retrouvés en première ligne de la lutte contre le Covid-19, au détriment des risques que cela peut impliquer pour leur propre santé ou encore celle de leur famille.

Pour leur rendre hommage, le gouvernement français a annoncé que le 14 juillet servirait à manifester “une reconnaissance symbolique envers tous ceux qui se sont mobilisés dans la lutte contre le Covid-19” peut-on lire sur BFM TV.  Sibeth Ndiaye a par ailleurs révélé que la médaille d’honneur des épidémies créée suite à l’épidémie de choléra serait prochainement réactivée par décret. Selon la porte-parole du gouvernement, cette mesure sera mise en place “afin de récompenser les personnes qui se sont dévouées pendant la crise du Covid-19. Elle pourra être décernée à titre individuel ou collectif ».