De plus en plus de mères fêtes les premières règles de leurs filles
Souvent banalisée, la période des premières règles d’une jeune fille est pourtant difficile lorsqu’elle n’y est pas préparée. Pour rendre cette période également appelée “ménarche” moins avilissante, des mères se mettent à célébrer l’arrivée des règles chez leurs filles, une pratique inspirée du néopaganisme à travers des rites marquant l’accession au statut d’adultes. “Célébrations de la première lune” , “cérémonies du premier sang”, “rites de ménarche” ou encore “fêtes rouges”, sont autant d’appellations données à une seule et même fête, dont le but est de reconnecter le corps et le soi, selon l’Express. Zoom sur ces cérémonies particulières !
Nos confrères rapportent le témoignage d’une jeune fille de 11 ans, pour le moins révélateur : « C’était le jour de mes 11 ans. Personne ne m’avait préparée, j’ai pleuré, ma mère était morte de rire. Elle a banalisé la situation.”. C’est ce que plusieurs filles ressentent à l’arrivée des premières règles : la honte. Plus tard, à l’âge adulte, 73% cachent leurs protections hygiéniques, et par là même, ces femmes restent discrètes au sujet d’un phénomène supposé être des plus naturels.
Aujourd’hui, de nombreuses personnes tentent de briser les tabous entourant la vie de la femme. C’est pour cette raison que les fêtes rouges semblent aux mères de famille comme une bonne façon de rendre plus gai le passage de leur petite fille à l’âge de la maturité et de la féminité.
Célébrer les premières règles pour marquer le passage à la vie adulte
La fête des quinze ans chez les jeunes filles est déjà pratiquée dans d’autres cultures, sans qu’elle ne soit relative à la puberté. Parfois les rites peuvent être violents : par exemple, dans certains pays, la coutume voudrait que la jeune fille soit giflée afin qu’elle transfère la douleur qu’elle peut ressentir au niveau de son ventre.
Aujourd’hui, ce que les mères veulent instaurer, c’est une célébration à proprement parler, à condition que la jeune adolescente soit d’accord et qu’elle soit prédisposée à ce que la lumière soit mise sur elle pendant toute la fête.
Cela peut être une journée ou une soirée à passer en famille, entre femmes ou avec les amies proches. La fête est souvent accompagnée de chants, de danse et de discours afin de marquer la fin de la période d’enfance. Les femmes ayant déjà expérimenté ce passage à l’âge adulte peuvent également donner des conseils : par exemple sur les façons de soulager les douleurs des menstruations, ou encore différentes astuces naturelles.
L’occasion de sensibiliser la jeune fille
Une telle fête est également un moment de partage et de sensibilisation. Les jeunes filles doivent prendre conscience que leur corps leur appartient, et qu’elles sont libres de leur choix. Entrant d’emblée dans le monde des femmes, elles doivent y être préparées. Catherine Bergeret-Amselek, psychologue, déclare à nos confrères du Figaro que le rite de passage à l’âge adulte dépend grandement de la personnalité de l’adolescente. Pudique, ou extravagante, elle pourrait privilégier respectivement la discrétion ou une grande fête.
Cependant, quel que soit le caractère de ces filles pubères, la spécialiste tient à alerter de l’importance des mots que les mères utilisent : “Il faut lui dire la fierté d’être une femme.” Certaines expressions sont à éviter, telles que : « Attention aux hommes maintenant », ou « Ah là là, déjà ? Tu ne vas pas rigoler », car l’objectif n’est pas de leur faire peur ou de les dévaloriser.
La psychologue souligne également qu’il arrive que le début des règles soit source de conflits entre une mère qui entre en ménopause et sa fille.