Des extrémistes religieux attaquent un médecin qui faisait avorter une petite fille de 10 ans victime de viol
A 10 ans, cette petite fille a été violée par son propre oncle et est tombée enceinte. Découvrez l’histoire de cette victime qui devait se faire avorter. L’équipe médicale a été attaquée par des extrémistes qui voulaient empêcher cette intervention.
Relayé par nos confrères de la BBC, le cas de cette fille violée par son oncle a ému le Brésil. Et pour cause, elle a été agressée sexuellement à l’âge de 10 ans et a vu ses données partagées en ligne pour empêcher son avortement.
Les informations de la victime ont été publiées
Le Brésil s’est indigné du sort d’une petite fille tombée enceinte suite à un viol perpétré par son oncle. Les détails de cette victime ont été publiés en ligne par une militante anti-avortement qui voulait l’empêcher d’interrompre sa grossesse. Suite à cela, plusieurs activistes se sont rassemblées devant l’hôpital où devait avoir lieu cette intervention.
Les militants ont tenté d’empêcher l’avortement
Suite à la révélation des données personnelles de la victime sur les réseaux sociaux dont Facebook, le juge a donné à ces plateformes 24 heures pour supprimer ces informations. A défaut, la sanction serait de 7570 euros par jour. Si le Brésil ne légalise par l’avortement, il existe des exceptions en cas de viol, lors d’une mise en danger de la vie de la mère ou lors d’une anencéphalie, une anomalie congénitale du système nerveux. Pour autant, le gouvernement a soutenu la fillette victime d’inceste.
Les activistes ont tenté de rentrer de force dans l’hôpital
Malgré l’autorisation de la fillette d’avorter, les activistes anti-avortement ont tenté de l’en empêcher. Ces derniers ont organisé une manifestation devant l’hôpital. Ils ont crié après les membres de l’équipe du lieu et les ont traités de « tueurs ». Les militants ont tenté de pénétrer dans le bâtiment mais la police a dispersé la foule. Pour l’éviter, la fille de 10 ans a été introduite clandestinement en étant cachée dans le coffre d’une voiture. L’établissement l’a fait entrer par une porte latérale.
Qui est la militante à l’origine de la fuite d’informations ?
Katy Watson, correspondante de nos confrères en Amérique du Sud aurait trouvé la personne activiste anti-avortement qui a fait fuité les informations personnelles de la fille. Son nom serait Sara Giromini, une militante d’extrême droite connue sous le pseudonyme de Sara Winter. Des experts juridiques l’ont accusée d’incitation à la violence. La femme est l’une des dirigeantes d’un goupe armé qui soutient le président Bolsonaro. Elle a été emprisonnée en juin 2020 pour l’initiation d’ « actions anti-démocratiques » dans la capitale.
La victime soutenue par des militantes pro-choix
Citée par The Guardian, Paula Viana, une militante pro-choix a accompagné la victime à partir de l’aéroport. Selon Paula, elle aurait été prévenue que des activistes anti-avortement se rendrait sur les lieux. « C’est tout simplement incroyable que cela se passe au Brésil, cette partie de la population croit vraiment que l’avortement est pire que le viol » s’indigne la femme membre d’une association du droit des femmes. Elle dit ne pas être surprise de ce type de regroupement car selon elle, le président soutient « ces manifestations de haine ».
Des féministes révoltées devant l’hôpital
L’information selon laquelle des activistes anti-avortement tentaient d’empêcher cette interruption de grossesse a révolté les féministes de Recife. Des militantes se sont donc rendues à l’hôpital pour la soutenir et réclamer son droit à l’avortement dans le cas d’un inceste. Une des membres de Forum de Mulheres de Pernambuco, une association qui lutte pour le droit des femmes a demandé du renfort. Elle raconte qu’à la fin il y’avait plus de 150 personnes devant l’hôpital de toutes orientations sexuelles et âges. « Quand nous avons regardé les autres, c’était pour la plupart de vieux hommes blancs en costume avec seulement quelques femmes parmi eux » raconte-t-elle.
Quelles sont les conséquences de l’inceste ?
Défini comme une agression à caractère sexuel perpétrée au sein d’une famille, l’inceste fait de nombreuses victimes dans plusieurs pays du monde. Avec de lourdes conséquences psychologiques, cet acte peut se manifester sous forme psychique, dans un climat incestueux, ou encore sous forme d’attouchements, qu’ils impliquent ou non une pénétration. Interrogée par nos confrères de Santé Magazine, Cathy Milard, directrice de l’association SOS inceste et violences sexuelles explique que cet acte peut entraîner une destruction identitaire sur le plan psychique et physique. Entre ignorance et loyauté, la personne peut avoir du mal à comprendre la gravité de la situation et passer sous silence les abus dont elle est victime. Parmi les conséquences que l’experte cite, on retrouve un sentiment de honte ou de trahison, un brouillard et une perte de repères, des comportements auto-destructeurs ou encore des répercussions psychosomatiques. Dans ce sens, Homayra Sellier, présidente de l’ONG « Innocence en danger » met en avant l’importance d’un travail de résilience, du soutien des proches et de la libération de la parole à travers l’intervention et l’accompagnement de professionnels formés à ces psycho-traumatismes.