Enfants, syndromes inflammatoires et Covid-19 : alerte après le déconfinement

Publié le 20 mai 2020

Le virus Covid-19 ne cesse de faire des victimes. Alors que l’on pensait que les enfants étaient majoritairement épargnés par cette maladie ou en tout cas asymptomatiques, on assiste aujourd’hui à l’apparition de plus en plus de nombre de cas d’enfants contaminés qui présentent des complications. En France, 125 cas ont été recensés entre le 1er mars et le 12 mai. 65 enfants ont été placés en réanimation et 25 en unités de soins critiques. Certains enfants touchés par le virus, développent des symptômes proches de la maladie de Kawasaki qui peut être mortelle comme relayé par Le Parisien.

Des cas similaires de la maladie sont apparus en Angleterre et en Italie dont la majorité étaient en âge scolaire et certains avaient moins de 5 ans. Ils étaient en bonne santé avant de tomber malades. Ce fus le cas pour un petit garçon marseillais qui a développé le syndrome de Kawasaki.

Le témoignage d’un père effondré et en colère

Dans un témoignage diffusé par BFMTV, le père de l’enfant âgé de 9 ans, sous le choc et en colère explique comment son fils est décédé par la maladie. Sa femme et lui se sont inquiétés lorsque leur fils a développé une forte fièvre. Et pendant 3 jours, ce dernier mangeait peu, avait des diarrhées et avait des boutons et des plaques rouges sur tout le corps. Le papa a fini par emmener son enfant aux urgences.

Face à ces symptômes, le professeur qui l’avait examiné a diagnostiqué un cas clinique d’une scarlatine. Il a été renvoyé à la maison avec une prescription d’antibiotiques. Mais au retour des urgences, l’état de l’enfant a empiré ; il a commencé à suffoquer et était en détresse respiratoire. Une fois ramené à l’hôpital, la maladie de Kawasaki a été diagnostiquée et il s’est avéré que le petit garçon a été en contact avec le coronavirus alors qu’il était asymptomatique.

Une semaine après, l’enfant décède et selon les médecins, sa mort était due à un manque d’oxygénation de son cerveau.

Syndrome inflammatoire et Covid-19

Il s’agit du premier décès de ce type en France depuis le début de la crise sanitaire, même si c’est une pathologie qui demeure rare. C’est une maladie infantile qui affecte des enfants et qui est à l’origine d’une inflammation des parois des vaisseaux sanguins. Proches de la maladie de Kawasaki, ses symptômes ciblent le cœur et le sang des enfants. Le National Health Service (NHS) au Royaume-Uni a donné une alerte, suivi de l’hôpital Necker AP-HP de Paris, qui s’inquiètent de cette maladie touchant principalement les enfants.

Le professeur Alexandre Belot, rhumatologue et pédiatre à l’hôpital femme mère enfant à Lyon, déclare à la Dépêche : « C’est une alerte que nous prenons très au sérieux en France, nous lançons un signal, il faut être vigilant ». La même alerte a été également lancée par le docteur Isabelle Kone Paut, professeure de rhumatologie pédiatrique à l’hôpital Kremlin-Bicêtre à Paris, qui déclare recevoir de plus en plus de cas d’enfants souffrant de myocardite sévère, présentant des symptômes de la maladie Kawasaki et dont certains ont été testés positifs au Covid-19.

Une maladie inquiétante notamment en période de déconfinement

C’est un phénomène qui taraude les médecins puisque le lien de cette maladie avec le Covid-19 n’est pas établi à 100%. D’après Matt Hancock, ministre anglais de la santé : « C’est une nouvelle maladie qui, selon nous, peut être causée par le coronavirus, nous ne sommes pas sûrs à 100% parce que certaines des personnes qui l’ont contractées n’ont pas été testées positives au Covid-19. Des recherches sont actuellement en cours », déclare-t-il à la radio LBC.

On parle toutefois d’inflammation du muscle cardiaque beaucoup plus sévère que pour un cas de Kawasaki. De plus, la différence concerne l’âge des patients ; ce syndrome inflammatoire affecte dans 68% des cas des enfants âgés de plus de 5 ans, alors que la maladie de Kawasaki concerne des petits de moins de 5 ans. Raison pour laquelle, certains experts parlent de « Kawasaki like ». Selon des spécialistes, il s’agirait d’une réaction post-infectieuse entrainant une réponse immunitaire excessive.

Avec ce phénomène inquiétant, les parents s’interrogent sur la réouverture des écoles durant le déconfinement. A ce sujet, le ministre de la Santé Olivier Véran a rappelé que le Covid-19 touchait peu les enfants et que les cas graves concernaient des enfants présentant des maladies sous-jacentes. Au sujet des nouveaux cas il déclare, « je n’ai pas à ce stade d’éléments médicaux concernant ces enfants en France et en Angleterre pour savoir si eux-mêmes étaient porteurs de maladies sous-jacentes ou non ».