« Ils ont pris ma maison » Cet homme de 88 ans est chassé de chez lui par 4 squatteurs
A 88 ans, Roland a été chassé de chez lui par 4 squatteurs. Aujourd’hui, cette affaire a divisé les habitants de Toulouse. Découvrez l’histoire qui a créé de vives tensions dans la ville entre ceux qui défendent les occupants illégitimes et le propriétaire.
Relayé par nos confrères de France 3 Occitanie, ce cas a ému les habitants de Toulouse. Et pour cause, un octogénaire a été chassé de sa maison par des squatteurs. Cette affaire a été sujette à de vives polémiques.
Des Toulousains ont soutenu Roland
Depuis septembre, la maison de Roland, un homme de 88 ans est habitée par 4 squatteurs. Mardi 9 février, des Toulousains ont été émus par sa situation et ont essayé de convaincre les occupants de quitter ce logement. Alors que l’homme a trouvé du soutien, d’autres personnes ont défendu ceux qui restaient illégalement à ce domicile. Une division qui a créé de vifs conflits entre les deux groupes. Maxime Boyer, l’adjoint au maire de Toulouse, faisait partie des soutiens de l’octogénaire. « J’apporte mon soutien moral et politique à l’égard de la victime qui vit des moments compliqués » déclare l’élu. La précarité peut être dévastatrice. Cela a été le cas pour cette femme qui a sauté d’un pont avec son fils.
« Ils ont pris ma maison »
La situation de Roland a ému les Toulousains qui ont essayé de l’aider en délogeant les squatteurs. C’est grâce aux réseaux sociaux que l’octogénaire a pu bénéficier de cette solidarité. Il subit cette situation depuis septembre, mois où il n’a plus pu accéder à sa maison. Depuis, les squatteurs ont changé les serrures et le propriétaire ne pourra récupérer ce bien qu’en hiver. L’homme de 88 ans comptait le vendre pour payer son logement dans la maison de retraite où réside sa femme. Roland s’indigne : « Ils m’ont pris ma maison, celle où j’ai grandi et fondé ma famille ».
« Si on est là, c’est pour faire ouvrir les yeux à la justice »
Luc, le fondateur du groupe de soutien pour cet octogénaire est mobilisé pour résoudre cette situation. Il explique qu’il ne souhaite pas créer des tensions mais surtout pour soutenir Roland. Le militant indique qu’il ne souhaite pas s’opposer aux squatteurs mais qu’il veut simplement faire valoir les droits de l’homme sans toit. « Si on est là c’est pour faire ouvrir les yeux à la justice, elle donne droit à des personnes qui ne sont pas dans leur droit » déclare le défendeur de l’homme de 88 ans. Des mouvements plus vindicatifs ont tenté d’aider ce dernier. L’hiver peut être une rude période pour les sans-abri. Pour résoudre cette situation, cet homme a construit des cabanes pour eux.
Certains veulent intervenir pour expulser les squatteurs
La solidarité pour Roland est également très vive sur la toile. Des internautes invitent à une action pour expulser les 4 squatteurs qui empêche l’octogénaire de vendre sa maison. L’influenceur Bassem Braiki a lancé un hashtag #opérationtoulouse pour inviter les autres à surveiller ce domicile afin d’aider le propriétaire. De vifs échanges ont divisé les défenseurs de Roland et ceux qui, au contraire, soutiennent les occupants. « Je travaille, je paye un loyer, je ne vais pas habiter chez les gens » crie une femme à travers la grille de la résidence.
« Ne lui volez pas sa maison »
Si la femme était indignée pour la situation de cet homme de 88 ans, un jeune homme se veut plus ouvert au dialogue. Aux journalistes de France 3, il explique qu’il est plus compréhensif quant au sort des personnes en situation de précarité. Il adresse aux occupants un message près de la maison de Roland. « Les salaires sont bas et c’est difficile de payer un loyer, mais squatter la maison de ce vieux monsieur, non ! Ne lui volez pas sa maison, il veut la vendre pour rejoindre sa femme, il y’a d’autres appartements en ville qui sont vides, pourquoi chez ce papi ? » leur lance-t-il à travers la grille. Comme ce jeune homme, cet anonyme comprend la détresse de ceux qui souffrent de pauvreté. Il donne son tee-shirt à un sans-abri mourant de froid.
« Il faudrait que la législation soit un peu plus facilitante »
Parmi les personnes mobilisées devant la maison de Roland, Jeremy dit comprendre la situation des squatteurs. « La fin justifie les moyens. Ils sont victimes eux aussi et s’ils en arrivent là à mon avis c’est parce qu’ils n’ont pas le choix » déclare-t-il. Il ajoute également qu’on ne leur donne pas toujours les moyens d’avoir un logement. Il nuance : « Peut-être aussi qu’ils ne se donnent pas les moyens. Ils s’offrent un confort au détriment d’une personne âgée, ce n’est pas cool non plus ». Maxime Boyer souhaite quant à lui un support de la justice. « Il faudrait que la législation soit un peu plus facilitante. C’est la volonté de Jean-Luc Moudenc [ndlr : maire de Toulouse] de mobiliser l’ensemble des partenaires et d’essayer de résoudre ce problème »