Jean-Pierre Pernaut menacé par le gouvernement suite à son « coup de gueule » au JT de TF1 ?
Jean-Pierre Pernaut a récemment défrayé la chronique. Afin de respecter les mesures de confinement, le journaliste emblématique de TF1 présente le JT depuis son domicile. Sauf que vendredi 24 avril, le présentateur a poussé un « coup de gueule » en fin de journal. La raison ? une multitude d’informations qui selon lui se contredisent concernant le déconfinement. Mais ces propos ont fait l’objet d’une rumeur largement partagée. A en croire certaines publications sur les réseaux sociaux, Nicole Belloubet, ministre de la justice, aurait menacé Jean-Pierre Pernaut de « sanction pénale » suite à ses déclarations. Dans sa rubrique fact-checking, l’AFP démêle le vrai du faux.
Le journaliste vedette de la première chaine a fait part de son courroux en direct vendredi dernier. Jean-Pierre Pernault s’est plaint de l’incohérence des déclarations gouvernementales au sujet du déconfinement et a dénoncé un manque de contrôle quant au respect des mesures de protection. « Dans une ville à côté de chez moi, un monde fou sur les trottoirs ! Des adultes, des enfants qui jouent, plein de monde, sans maques, sans contrôles » s’étonne-t-il. Et d’ajouter avec surprise : « Quel contraste avec les reportages où l’on nous montre des PV infligés à des gens qui se promènent seuls sur une plage ou en montagne ou en forêt, alors qu’il n’y a aucun risque dans les régions où il n’y a pas le virus ! ».
Des millions de partages
Les déclarations de Jean-Pierre Pernault ont été partagées des millions de fois, indique le Dauphiné. Après avoir critiqué en direct les mesures prises par le gouvernement en ces temps de crise sanitaire, les internautes ont manifesté leur soutien au présentateur. Parmi eux, Jean Marie Bigard qui s’est exprimé dans une vidéo publiée sur son compte Twitter. « Mon Jean-Pierre, j’ai vu ton coup de gueule c’est génial ! Jean-Pierre t’es un tueur », a lancé l’humoriste sur le réseau à l’oiseau bleu.
— StockCryptotrader (@stockbtctrader) April 24, 2020
« C’est inadmissible »
Suite à cela, une autre déclaration a également été massivement partagée. Si l’on en croit certains internautes, Jean-Pierre Pernault pourrait faire l’objet de poursuites pour avoir donné son avis. La source de l’information ? Un Tweet du compte Le Journal de l’Elysée.
ALERTE INFO : Pour @NBelloubet les propos de Jean-Pierre Pernaut peuvent « faire l’objet d’une sanction pénale. »
« Il est inadmissible qu’en France un présentateur télé puisse impunément critiquer le pouvoir en place. » déclare la Ministre de la Justice. pic.twitter.com/9mZ6V6NwWK
— Le Journal de l’Elysée ᵖᵃʳᵒᵈᶦᵉ (@JournalElysee) April 24, 2020
Cette déclaration attribuée à la ministre de la justice laisserait donc penser que le journaliste phare de TF1 pourrait « faire l’objet d’une sanction pénale ». « Il est inadmissible qu’en France un présentateur télé puisse impunément critiquer le pouvoir en place » aurait déclaré la garde des sceaux. Il n’en fallait pas plus pour enflammer la toile. De nombreux utilisateurs se sont indignés et ont dénoncé une censure de la « liberté d’expression ». Une pétition « Soutien à Jean Pierre Pernaut ! Non à une sanction ! » a même été lancée et à recueilli près de 48 000 signatures.
« Un compte TRES parodique »
Le problème c’est qu’il suffit de regarder d’un peu plus près pour comprendre que le Journal de l’Elysée ne publie pas des informations à prendre au premier degré. Le compte Twitter se présente dans sa biographie comme « un compte TRES parodique ». Il ne s’agit donc que d’une satire détournée à des fins de désinformation. Contacté par l’AFP, son créateur qui se décrit comme un « citoyen attentif » assure que le but n’est pas de publier des fake news mais de « dénoncer et rire de la parole public » qui est selon lui « souvent absurde, parfois méprisante et décalée de la réalité ». Il se dit d’ailleurs étonné que la fausse déclaration de Nicole Belloubet ait pris autant d’ampleur. Pour lui, « cela traduit une illusion que peuvent avoir certaines personnes de la situation politique actuelle en France ».