La « charge mentale », le syndrome des femmes épuisées qui doivent penser à tout

Publié le 22 novembre 2018
MAJ le 18 novembre 2024

Avez-vous une idée sur le quotidien d’une femme, partagée entre son foyer et son travail. Les travaux domestiques, les tâches parentales et la profession qu’elle exerce en dehors du foyer constituent le lot de sa charge mentale qu’elle doit subir afin de rendre sa vie conjugale agréable à vivre. On assiste de plus en plus à l’apparition du syndrome des femmes épuisées, qui avouons-le, affecte plus les femmes que les hommes.

L’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), a rapporté en 2010 que les femmes assumaient 64% des travaux domestiques et 71% des tâches parentales au sein des foyers. Entre les repas à préparer, le linge à ranger, et un tas de travaux domestiques à assurer sans oublier le stress du travail qui s’ajoute à la liste, la femme se retrouve fatiguée et souffre d’une charge mentale épuisante.

Qu’est-ce que la charge mentale ?

Selon l’entreprise française de sondage et de marketing d’opinion, IPSOS, 41% des français assimilent la charge mentale à la gestion, l’organisation et la planification des tâches domestiques et parentales, 24 % à une double journée et 13% à une association entre vie professionnelle et vie privée.

Ainsi, cette définition n’est pas bien assimilée par la plupart ; les hommes la ressentent différemment puisqu’ils l’associent à leur stress professionnel, tandis que les femmes la ressentent doublement du fait de devoir penser à tout, d’organiser, de planifier tout ce qui a trait à leur foyer, sans omettre leur réussite professionnelle qui prend une place importante dans leur émancipation.

Jean Claude Kaufmann, sociologue au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), précise que les hommes n’ont pas la même perception de la charge mentale que les femmes puisqu’ils n’ont pas la même manière d’exécuter les tâches quotidiennes ni la même façon de gérer le temps.

Partage des tâches hommes-femmes : égalité ou inégalité ?

L’inégalité des tâches a très peu diminué et on pourrait même dire qu’elle a augmenté au fil des années. Cependant, pour un bon nombre de femmes, ce n’est pas l’inégalité des tâches qui est la plus gênante mais plutôt, le fait d’avoir à penser à tout, à planifier et à superviser toutes les tâches au quotidien. Aussi, la femme se voit attribuer la responsabilité du travail domestique et se retrouve au cœur des activités du foyer qui sont d’une grande ampleur, tandis que l’homme s’entend assister sa femme ou s’attribue des tâches de jardinage ou de bricolage qui peuvent même être assimilées à des hobbies.

La dessinatrice Emma dans son livre Un autre regard, a bien illustré la situation caricaturale de la femme et son état émotionnel face à l’inconscience de l’homme pour prendre part à la charge mentale.

Quelle solution pour une équité dans les tâches ?

La femme avec son besoin de tout contrôler et de tout superviser ne laisse pas parfois une marge de manœuvre à l’homme afin d’exécuter de lui-même les tâches qui devraient lui incomber. Certaines femmes infantilisent leurs conjoints et les limitent à l’exécution, alors qu’elles devraient leur laisser plus de liberté et leur apprendre à se sentir responsables de leur foyer. Pour ce faire, les femmes doivent lâcher prise et pourquoi ne pas s’absenter quelques jours sans rien préparer et inverser les rôles pour une fois. Cela pourrait avoir un retentissement intéressant avec pour résultat, une prise de conscience de la charge mentale qui pèse tant sur toutes les femmes.

Aussi, le lâcher prise est primordial mais l’aide extérieure l’est tout autant. Même si certains foyers et notamment les femmes culpabilisent de ne pas pouvoir assumer entièrement les charges, cette solution pourrait leur apporter une bouffée d’oxygène, les décharger d’un cumul de stress et d’alléger ainsi leur charge mentale.