« Laissez-le en paix » 200 médecins dénoncent l’acharnement contre Didier Raoult

Publié le 14 septembre 2020
MAJ le 17 novembre 2024

Récemment visé par une plainte de la Société de pathologie infectieuse de langue française (Spilf), Didier Raoult est accusé de nombreuses infractions au code de déontologie médicale. Pour le soutenir, près de 200 confrères de la région Sud ont signé une tribune parue ce samedi dans le Figaro, appelant à laisser le directeur de l’IHU de Marseille en paix. 

Peu de temps après l’apparition du nouveau coronavirus à Wuhan, Didier Raoult s’est fait connaître des Français, avec des messages rassurants et porteurs d’espoir. Le chercheur a notamment revendiqué l’efficacité de la chloroquine pour combattre le Covid-19. Mais cette opinion n’a pas fait consensus auprès des scientifiques.

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Didier Raoult accusé d’infractions au code de déontologie médicale

Aujourd’hui, Didier Raoult fait l’objet d’une plainte de la Spilf, déposée auprès de l’Ordre des médecins des Bouches-du-Rhône. L’argumentaire publié il y a quelques jours par le Figaro mentionne la promotion de la molécule antipaludique sans fondement scientifique, la diffusion de fausses informations, ou encore un manquement au devoir de confraternité, entre autres infractions.

Les centaines de médecins ayant contribué à ce document indiquent même qu’ ”On peut se demander si ses prises de position très tranchées n’ont pas contribué à nuire au message de santé publique”.

Dans ce sens, des médecins de la région Sud ont tenu à manifester leur soutien au directeur de l’IHU de Marseille, dénonçant un acharnement abusif contre l’infectiologue.

Près de 200 signataires appellent à laisser le chercheur en paix

Dans cette tribune parue le 12 septembre dans les colonnes du Figaro, intitulée « Conseil de l’ordre des médecins, il faut laisser Didier Raoult en paix ! », les confrères du professeur marseillais tiennent à honorer un “immense chercheur de dimension mondiale”, soulignant son aptitude à se montrer “direct, clair et rassurant”. Parmi eux, un soutien de poids : Renaud Muselier, doyen de la faculté de médecine de Marseille, président de l’Ordre régional des médecins de Paca et président de la Région Sud.

Le professeur marseillais a su susciter de l’espoir en temps de pandémie

Pour les signataires de cette tribune, les efforts entrepris par les équipes du Pr Raoult sont considérables, soulignant avoir constasté “l’espoir suscité” par le chercheur. Ils rappellent également le dépistage massif mis en place dès le début de l’épidémie à l’IHU Méditerranée Infection, expliquant que des protocoles similaires ont été instaurés dans d’autres villes comme Nice ou Toulon. “De façon générale, le faible taux de mortalité dans notre région trouve aussi son explication dans la réussite de cette stratégie”, rappellent les médecins de la région Sud.

En outre, ils estiment que Didier Raoult n’a pas enfreint le serment d’Hippocrate, soulignant qu’ “en pleine crise sanitaire, il a appliqué sans réserve notre serment, comme d’ailleurs les principes de la médecine de guerre, celle qui s’applique dans l’urgence vitale de toutes et de tous”.  Ils précisent néanmoins que ce manifeste n’est pas destiné à “affirmer avec certitude que tout ce que dit le professeur Didier Raoult est vrai”, ni “que tout ce que disent ses détracteurs est faux”.

Pour les signataires de cette tribune, il s’agit principalement de reconnaître les effets bénéfiques des initiatives qu’il a pu entreprendre à l’aide de ses collègues sur le terrain.

“L’acharnement contre lui prend une dimension que nous n’acceptons plus”

“La cible, c’est le coronavirus, pas Didier Raoult”, annoncent les signataires de cette tribune en conclusion de leur message. Ces derniers dénoncent un acharnement contre leur confrère, soulignant que “rien ne justifie cette obstination à démolir ce chercheur dont le tort principal est d’être un Marseillais trop souvent en désaccord avec l’opinion dominante à Paris ».

Ils souhaitent également voir cesser la polémique à son sujet, surtout que “la crise sanitaire paraît loin d’être résolue”, rappellent les médecins.