« Le comportement des Français n’est pas la cause de la deuxième vague épidémique » affirme Didier Raoult
À l’heure où la France est confrontée à une deuxième vague de Covid-19, Philippe Douste-Blazy, ex-ministre de la Santé était l’invité de Laurent Ruquier pour présenter son nouvel ouvrage, préfacé par Didier Raoult sur l’émission “On est en direct” sur France 2. A cette occasion, l’animateur s’est rendu à Marseille pour un entretien avec le directeur de l’IHU au sujet de l’épidémie. Encore une fois, le professeur n’a pas eu sa langue dans sa poche. Pleins feux sur ses propos relayés par nos confrères de RTL.
Lors de cette interview avec Laurent Ruquier, l’infectiologue controversé révèle que la recrudescence des cas sur le territoire ne serait pas liée au comportement des citoyens mais plutôt à l’ouverture des frontières. Il commente également le coup de colère d’Olivier Véran ce 3 novembre à l’Assemblée nationale.
Le comportement des Français ne serait pas à blâmer
Avec pas moins d’1,7 millions de cas de contamination et plus de 40 000 décès sur son territoire, la France est désormais confrontée à une deuxième vague brutale du virus. Pour autant, ce ne serait pas le comportement des citoyens qui en serait la cause, selon le Pr Raoult, mais plutôt la réouverture des frontières, rapporte RTL.
Interrogé par Laurent Ruquier à Marseille, l’infectiologue explique que “La mesure qui était raisonnable pour éviter une deuxième épidémie, c’était de fermer les frontières ». Il ajoute par ailleurs qu’ “À partir du moment où on a ouvert nos frontières, des centaines de milliers de personnes sont arrivées en France avec des virus nouveaux, des virus qui avaient des évolutions différentes”, ce qui pour l’infectiologue n’est pas “une bonne nouvelle pour le vaccin”, car ces “virus nouveaux” peuvent causer une seconde infection, explique-t-il à l’animateur.
“Il faut revenir sur terre”
Didier Raoult revient également sur le coup de colère d’Olivier Véran devant l’Assemblée nationale. En effet, le mardi 3 novembre, le ministre de la Santé n’avait pas réussi à conserver son calme lors de l’examen du projet de loi sur la prolongation de l’état d’urgence sanitaire, indique La Dépêche. Il avait évoqué le cas d’un jeune homme d’une vingtaine d’années en réanimation et raconté le quotidien du personnel soignant. Face à des députés agités, il avait finit par lancer : “C’est ça la réalité ! Si vous ne voulez pas l’entendre, sortez d’ici !” Deux jours plus tard, Olivier Véran s’est à nouveau exprimé, regrettant d’avoir perdu son calme.
A ce sujet, l’infectiologue a dénoncé une dramatisation de la situation en indiquant que ce sont surtout les personnes âgées qui sont touchées. « Ce n’est pas la peine de délirer avec l’émotion, moi aussi je peux vous foutre la trouille tous les jours” a martelé le patron de l’IHU avant de déclarer : “Vous montrez une image terrible et tout le monde s’affole”. Selon lui, ces cas concernant des jeunes sont loin d’être généralisés. « Nous avons eu, ici à l’IHU, trois personnes de moins de 60 ans qui sont mortes. Elles avaient 58, 59 et 59 ans », indique le professeur, précisant en outre que 50% des décès liés au Covid-19 touchent des individus de plus de 85 ans et que 70% auraient plus de 80 ans.
Le lavage des mains, plus important que le port du masque ?
Pour Didier Raoult, le premier vecteur de transmission du virus Sars-CoV-2, ce sont les mains. « La contamination des infections respiratoires se fait majoritairement par les mains. Si vous toussez c’est extrêmement faible », indique l’infectiologue. A ses yeux, se laver régulièrement les mains serait donc plus important que de porter un masque. Une mesure qui, selon lui, ne serait efficace que chez les soignants car ils sont en contact étroit avec les patients.
Rappelons toutefois que sur sa page Infos Covid-19, le gouvernement français appelle à porter le masque en complément des gestes barrières pour ajouter une protection physique au contact d’autres personnes.