Le Favipiravir, un médicament pour combattre la Covid-19
C’est l’espoir des experts qui travaillent activement sur un traitement contre le Covid-19. Le laboratoire Pfizer notamment a récemment lancé des essais cliniques de phase 1 pour évaluer la sécurité et la tolérance du PF-07321332, un médicament oral qui contient un antiviral. Au Royaume-Uni, l’essai GETAFIX teste le Favipiravir, un médicament sous forme de pilule pour combattre l’infection au virus.
Depuis la mise au point des vaccins, certains traitements contre le Covid-19 font l’objet d’évaluations, dans l’espoir de trouver une solution efficace dans les prochains mois. Interrogé par le média britannique The Mirror, le Pr Kevin Blyth, de l’université de Glasgow, livre ses estimations à ce sujet.
“Un énorme pas en avant si les traitements fonctionnent”
Boris Johnson, premier ministre britannique a annoncé que le Royaume-Uni visait à identifier des traitements accessibles à toute personne testée positive au virus ou exposée à une personne contaminée. Pour l’heure, l’antiviral étudié pour les formes modérées de la maladie est le Favipiravir, un médicament développé au Japon en 2014, dont les résultats contre le Covid-19 sont attendus dans les six prochains mois. L’essai GETAFIX tente de mesurer s’il prévient la sévérité de l’infection grâce à un système de notation allant de 1 à 10. S’il venait à être efficace, il pourrait être distribué par le NHS, le système de santé publique chez nos voisins d’outre-Manche.
Pour le Pr Blyth, il pourrait s’agir d’un “énorme pas en avant” si ces traitements s’avèrent concluants. “Vous n’aurez plus d’hôpitaux soumis à une pression énorme car les patients ne viennent plus à l’hôpital”, estime l’expert. De plus, ces antiviraux pourraient potentiellement “réduire le risque de propagation et de flambées épidémiques”, ajoute-t-il.
De manière hypothétique, ils agiraient en “tuant” le virus dans le corps s’ils sont pris rapidement après un résultat positif au Covid. Éventuellement, “les services normaux peuvent fonctionner et vous n’avez pas besoin de confinement ou de mesures de contrôle drastiques”, indique le professeur. Dans ce sens, les chercheurs invitent des volontaires vivant dans la région de Glasgow à se présenter dès l’apparition des premiers symptômes. Un essai clinique portant sur le même médicament se déroule à Londres.
Pfizer évalue l’efficacité d’une pilule contre le Covid-19
Après la mise au point de son vaccin, le géant pharmaceutique passe aux essais cliniques sur un antiviral nommé PF-07321332. Lancés à l’Unité de recherche clinique de Bruxelles, en Belgique, et à l’Unité de recherche clinique de New Haven, aux États-Unis, ces derniers visent à tester son efficacité contre les formes graves du Covid-19. Mikael Dolsten, directeur de recherche chez Pfizer a révélé dans un communiqué du 23 mars que cet antiviral a été conçu “comme une thérapie orale potentielle qui pourrait être prescrite dès les premiers signes d’infection”, sans que le patient ne soit impérativement hospitalisé ou admis en soins intensifs. En parallèle, les patients hospitalisés pourraient avoir une nouvelle option de traitement : un antiviral administré par voie intraveineuse.
Début avril, David Lepoittevin, porte-parole de Pfizer France a révélé au Parisien que ces deux médicaments candidats sont toujours à “une phase très précoce de leurs développements”. Pour autant, les résultats encourageants de la forme orale obtenus in vitro auraient poussé le laboratoire a accéléré le lancement d’une étude clinique pour tester la dose et la tolérance de ce traitement sur des adultes sains. Quant à l’antiviral intraveineux, ce dernier fait aussi l’objet “d’un essai clinique chez des participants atteints de Covid-19 et hospitalisés”, a-t-il confié.
Un traitement accessible d’ici la fin de l’année ?
Testé in-vitro et sur les animaux, le médicament oral de Pfizer fait désormais l’objet d’une première phase d’essais cliniques sur l’Homme, révèlent nos confrères de Pourquoi Docteur dans un article daté du 1er mai. L’objectif : vérifier sa tolérance chez les participants. Pour y parvenir, 60 personnes en bonne santé de 18 à 60 ans ont été recrutées aux Etats-Unis et en Belgique. Si les résultats venaient à s’avérer concluants, le PF-07321332 pourra passer aux prochaines phases (2 et 3) pour confirmer son efficacité et sa sûreté. Enfin, les autorités sanitaires devront autoriser son utilisation. Dans un entretien accordé à CNBC, le PDG du laboratoire Pfizer a révélé que si son efficacité est avérée et validée, il pourrait être disponible d’ici fin 2021.