Le nouveau variant du Coronavirus est « une bombe à retardement »
Depuis qu’il a été détecté au Royaume-Uni, le variant du coronavirus, nommé VOC 202012/01 n’est pas sans susciter certaines inquiétudes. En cause, sa grande contagiosité et la crainte d’une potentielle flambée épidémique. Selon nos confrères de France Info, ce variant pourrait être une “une bombe à retardement”. On vous en dit plus sur la situation dans l’hexagone.
Identifié en septembre, le variant VOC 202012/01, initialement surnommé B.1.1.7 trouverait son origine dans le sud-est du Royaume-Uni, d’après l’Imperial College de Londres, cité par l’Obs. Il se serait ensuite étendu dans tout le pays et a désormais été détecté dans plusieurs pays du monde, notamment en France.
Un premier cas à Tours
Un homme positif au variant du coronavirus, nommé VOC 202012/01, a été identifié en France le 25 décembre, plus précisément à Tours, selon un communiqué de Santé Publique France. De nationalité française, ce dernier réside habituellement au Royaume-Uni et serait arrivé le 19 décembre de Londres. Il a été pris en charge deux jours plus tard au CHU.
Le patient est toutefois asymptomatique et se porte bien, en étant isolé chez lui, selon cette même source. Une deuxième personne ayant séjourné au Royaume-Uni aurait également été testée positive le 30 décembre, mais la région en question n’a pas été précisée. Une personne revenant de Londres et positive à ce variant a quant à elle été identifiée en Corse.
Pourquoi ce variant inquiète-t-il ?
Comme l’explique l’Obs, tous les virus subissent des mutations, notamment lorsqu’ils se répliquent. Le Sars-CoV-2 en a ainsi subi plusieurs depuis son apparition à Wuhan, mais une majorité d’entre elles seraient sans conséquence. Ces variants modifient alors le virus sensiblement, dont la souche D614G, qui serait, depuis février 2020, la forme dominante du virus. Pour autant, le nouveau variant détecté au Royaume-Uni n’est pas sans susciter quelques craintes. En cause, une plus forte contagiosité que la souche d’origine, indique France Info.
En effet, comme l’a révélé Olivier Véran à RTL ce mardi 5 janvier, “C’est un variant qui nous inquiète et pour lequel nous déployons des moyens logistiques et diagnostiques très importants”. “Nous regardons cela comme le lait sur le feu”, a poursuivi le ministre de la Santé. Martin Hirsch, directeur général de l’AP-HP a également indiqué que « Le variant du Covid-19 circule à Paris et dans la région parisienne ».
Le nombre de cas reste difficile à déterminer
Malgré le fait que sa présence sur le territoire soit reconnue, les chiffres restent difficiles à déterminer de manière précise. Arnaud Fontanet, membre de Conseil scientifique, explique qu’ “Il y a certaines PCR, pas toutes, peut-être 30% de celles qui sont utilisées sur le territoire français, qui vous donnent un signal défectueux en présence de ce variant”. De ce fait, “il faut faire la séquence, car il y a d’autres mutations qui peuvent amener à ce signal défectueux”, poursuit l’expert. Compte tenu de ces conditions, il paraît alors complexe de donner un nombre précis. Selon le ministre de la Santé interrogé à ce sujet le 5 janvier, il y aurait “une dizaine de cas suspectés ou avérés” en France, mais les délais restent indéterminés, ce qui ferait de ce variant “une bombe à retardement”, selon France Info. En effet, Arnaud Fontanet explique que ce variant serait apparu au Royaume-Uni en septembre “pour ne devenir vraiment épidémique qu’en décembre”, ajoutant qu’ “il y a un toujours un délai ».
Une plus grande contagiosité de ce variant
Si la transmissibilité de ce variant semble inquiétante, c’est parce qu’elle dépasserait celle de la souche de départ, indique Arnaud Fontanet, ajoutant que “dès lors, il peut vraiment nous précipiter dans une situation extrêmement complexe vis-à-vis de cette épidémie”. Public Health England, l’institut de santé publique britannique a révélé dans une étude publiée fin décembre que le variant VOC 202012/01 se transmettrait 50% plus facilement chez les patients atteints par ce dernier, les enfants étant également compris dans leurs données. En outre, les cas contacts des personnes positives à ce variant se seraient retrouvés plus facilement infectés par le virus que les cas contacts des malades positifs à la souche classique. Une deuxième étude indique quand à elle que le variant détecté au Royaume-Uni “pourrait être 50 à 74% plus transmissible” que les formes du virus circulant jusqu’à présent, mais certains chercheurs estiment néanmoins que les données manquent encore pour évaluer avec certitude la contagiosité de ce variant, peut-on lire sur l’Obs.
Ce variant est-il plus dangereux ?
Pour l’heure, il semblerait que la virulence de ce variant ne soit pas plus élevée que celle de la souche d’origine. Après les résultats préliminaires de certaines études, les chercheurs considèrent qu’il n’entraînerait pas de formes plus sévères de la maladie que celles que l’on observe habituellement, indique France Info. Le Centre européen de Prévention et de Contrôle des Maladies (ECDC) cité par l’Obs indique également qu’ “Il n’y a aucune information sur le fait que les infections par ces souches soient plus graves”. Pour autant, le risque “en termes d’hospitalisations et de morts est élevé”. Un avis rejoint par Bruno Coignard, directeur des maladies infectieuses. Interrogé par l’AFP, ce dernier indique que “Qui dit plus forte transmissibilité dit éventuellement une beaucoup plus forte incidence, et donc même à létalité égale, une pression sur le système de santé plus importante”.