Le vaccin anti-Covid-19 de Pfizer a été lancé : voici ce qu’il contient exactement
Après des mois d’attente et une mobilisation conséquente de la communauté scientifique, la campagne de vaccination contre le Covid-19 devrait bientôt débuter en France, après que les autorisations nécessaires soient délivrées. D’après Jean Castex qui s’est exprimé ce 16 décembre, la priorité sera accordée aux vaccins les plus avancés. Parmi eux : celui de l’alliance américano-allemande, Pfizer et BioNTech. Pour en savoir plus à son sujet, Ouest-France a passé en revue ses différents ingrédients.
Déjà utilisé au Royaume-Uni, au Canada ou encore aux Etats-Unis, le vaccin Pfizer/BioNTech pourrait bientôt arriver en Europe. Une réunion extraordinaire du CHMP, le comité en charge d’étudier les dossiers de l’Agence européenne des médicaments (EMA), a été avancée au 21 décembre afin d’émettre un éventuel avis favorable pour l’utilisation du vaccin germano-américain en Europe, indique France Info.
Si son feu vert est octroyé, la Commission européenne devra valider cette décision après avoir consulté les Etats membres, ce qui permettra ensuite de délivrer une autorisation de mise sur le marché. Ainsi, le vaccin anti-Covid de l’alliance Pfizer-BioNTech pourrait arriver plus tôt que prévu. Mais en attendant, que sait-on réellement de ses ingrédients ? Ouest-France les passe en revue.
Du sucre, de l’eau, des matières grasses et un peu de sel
Avec des données disponibles en accès libre via certains sites, tels que celui de l’Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (FDA), il est désormais possible de connaître les ingrédients qui composent le vaccin anti-Covid du tandem Pfizer et BioNTech. Pour autant, ces derniers peuvent paraître très compliqués, notamment si l’on se fie aux noms scientifiques des ingrédients. Dans ce sens, Futura Sciences a révélé ce que ces derniers signifient en langage courant. Voici donc ce que l’on pourrait retrouver dans une petite fiole du vaccin germano-américain.
1. Un principe actif
Cette substance est bien entendu celle qui dispose de propriétés thérapeutiques. Le vaccin Pfizer et BioNTech utilise une technique jusque-là inédite, à savoir celle de l’ARN messager. Ainsi, le patient se verra injecter un “messager” fabriqué en laboratoire, qui transmettra aux cellules des instructions génétiques. L’objectif : déclencher une réponse du système immunitaire après que ce messager se soit inséré dans la machinerie des cellules, afin qu’elles fabriquent elles-mêmes des antigènes spécifiques du coronavirus.
Une fois cette opération réussie, les antigènes seront libérés et livrés au système immunitaire. Ce dernier pourra alors produire des anticorps qui vont monter la garde. Capables de reconnaître le virus, ils seront donc à même de le neutraliser en cas d’infection. A noter qu’une fois que l’ARN messager est lu, ce dernier est rapidement éliminé. Ainsi et contrairement à ce que certaines fake news ont pu indiquer, ce dernier ne modifie en aucun cas notre ADN.
2. Des lipides
Nécessaires à l’injection de ce code génétique dans l’organisme, les lipides et les matières grasses sont utilisés pour favoriser sa pénétration dans les cellules, explique Futura Sciences. En effet, utilisé tel quel, il serait détruit sur le champ dans le milieu extracellulaire. En outre, ce seraient ces matières grasses qui octroient cet aspect blanc ou blanc cassé au liquide du vaccin, note Ouest-France.
3. Du sucre, du sel et de l’eau
Le saccharose, à savoir du sucre, est utilisé ici pour deux raisons distinctes. D’une part, il sert de conservateur, d’autre part, il permet d’éviter aux nanoparticules du vaccin de se coller entre elles pendant le processus de congélation. Le sel quant à lui, est présent sous quatre formes différentes dans ce vaccin. L’une d’entre elles étant le chlorure de sodium, autrement dit, le sel de cuisine. Cela permet d’équilibrer l’alcalinité ou la salinité (pH) de la solution, afin qu’elle ressemble le plus possible à celle de notre corps. Le principe est simple, veiller à ce que le vaccin soit accepté par notre organisme. Enfin, l’eau est utilisée pour lier le tout.
Quand sera-t-il disponible en France ?
Selon des sources proches du dossier citées par Les Echos, 2 millions de doses du vaccin Pfizer/BioNTech pourraient être disponibles en début d’année si la décision de l’Agence européenne des médicaments est positive. Le groupe français Delpharm compte quant à lui produire des flacons multidoses du vaccin développé par Pfizer et BioNTech sur son site de Saint-Rémy-sur-Avre, mais cette procédure ne devrait pas débuter avant avril 2021. Ainsi, les doses prévues pour début janvier devraient provenir d’autres sources.
La campagne de vaccination prévue en France se déroulera en 3 phases, d’après les indications du gouvernement. La première, concernera les résidents des Ehpad, des personnes à risque face à la maladie. Aux mois de février-mars, 14 millions de personnes supplémentaires – celles avec un facteur risque lié à l’âge, une pathologie chronique et certains professionnels de santé – devraient également être vaccinées par étapes grâce aux vaccins développés par AstraZeneca et Moderna. Une décision de l’EMA sur ce dernier est attendue au plus tard le 12 janvier 2021. Enfin et selon les doses disponibles, la campagne de vaccination devrait être étendue au grand public.