Le vaccin AstraZeneca est-il dangereux pour la santé ?

Publié le 1 avril 2021

Le vaccin du laboratoire AstraZeneca a été suspendu temporairement dans de nombreux pays européens, notamment en France. Pour cause, des cas de coagulation intravasculaire disséminée et de thrombophlébite cérébrale entraînant dans certains cas la mort. Si le lien de cause à effet n’a pas été avéré, le vaccin du groupe suédo-britannique fait l’objet de polémique. Est-il réellement dangereux pour la santé ? Eléments de réponse.

Interrogée par France culture le 24 mars dernier, Bénédicte Lebrun-Vignes, pharmacologue, dermatologue et responsable du Centre Régional de Pharmacovigilance des sites hospitaliers Pitié-Salpêtrière Saint-Antoine, apporte des éléments de réponses sur la potentielle dangerosité du vaccin AstraZeneca. Si l’Agence européenne des médicaments l’a jugé « sûr et efficace » il y a encore quelques semaines, le sérum a du plomb dans l’aile.

Quels sont les effets secondaires du vaccin AstraZeneca ?

En Mai dernier, AstraZeneca s’était engagé à produire en masse leur vaccin contre le coronavirus. Lors des essais cliniques, la majorité des effets secondaires observés ont été des syndromes pseudo-grippaux. Des douleurs au point d’injection, des maux de tête et une fatigue ont également été rapportés. Des effets indésirables qui surviennent généralement dans les premiers jours après l’administration du vaccin et « disparaissent rapidement » précise, dans un entretien avec le Journal des Femmes, le Pr Gabriel Thabut, directeur des affaires médicales chez AstraZeneca. Le 29 mars, l’ANSM a confirmé un lien possible du vaccin avec « de très rares cas de caillots sanguins associés à de faibles taux de plaquettes », peut-on lire sur le site de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé.  L’établissement de sécurité sanitaire recommande par conséquent aux professionnels de santé d’être « attentifs aux signes et symptômes de thromboembolie et/ou de thrombocytopénie ». En France, 29 cas de troubles thromboemboliques ont été recensés. Parmi eux, 9 cas de thromboses des grosses veines, dont 2 décès.  Ces effets secondaires sont apparus dans un délai médian de 8,5 jours après l’administration du vaccin chez des personnes sans antécédents particuliers identifiés à ce jour, écrit le Journal des Femmes. Pour reconnaître la thrombose, certains signes sont à identifier.

« Ces effets indésirables potentiels sont extrêmement rares »

« Ce vaccin en termes de rapport bénéfice risque est sûr », assure Bénédicte Lebrun-Vigne. Pour l’experte, proportionnellement à la population globale, les effets indésirables potentiels du vaccin AstraZeneca sont « extrêmement rares ». Elle ajoute que dans l’absolu, le rapport bénéfice/risque tant sur le plan individuel qu’au niveau populationnel, est largement en faveur du bénéfice. Elle en veut pour preuve les effets indésirables du sérum extrêmement rares, « s’ils existent », précise la scientifique.

Quelles recommandations en cas d’effets secondaires ?

Après avoir observé les effets indésirables du vaccin Pfizer, L’ANSM a fait le point sur les risques potentiels du sérum du laboratoire d’AstraZeneca. L’agence de sécurité sanitaire conseille aux personnes vaccinées avec AstraZeneca de consulter immédiatement un médecin en cas de symptômes tels qu’un essoufflement, une douleur à la poitrine, une inflammation au niveau des jambes ou une douleur abdominale persistante après l’injection. L’ANSM recommande fortement aux personnes souffrant de symptômes neurologiques, notamment une vision floue, des maux de tête sévères ou persistants ou des ecchymoses à distance du point de vaccination quelques jours après l’injection de consulter un médecin dans les plus brefs délais.

AstraZeneca change de nom

A cause des effets secondaires détectés et de la décision de suspendre son administration dans plusieurs pays, la confiance de l’opinion publique dans le vaccin d’Astrazeneca a considérablement chuté ces dernières semaines. Après avoir beaucoup fait parler, le vaccin du laboratoire suédo-britannique change de nom, selon les informations du site de La Libre BelgiqueDésormais baptisé Vaxzervia, le vaccin sera également accompagné d’un nouvel emballage, approuvé par l’Agence européenne des médicaments (EMA). Le produit reste quant à lui inchangé.