« Le virus circulera encore après le déconfinement » l’alerte d’un infectiologue face au Coronavirus
À l’heure où les mesures gouvernementales liées au coronavirus touchent l’ensemble de la population, la reprise d’une vie normale soulève de nombreuses interrogations. Lundi 13 avril, Emmanuel Macron s’est exprimé pour la quatrième fois devant les Français, annonçant une prolongation du confinement jusqu’au 11 mai. Si le chef de l’Etat souhaite mettre fin à la crise qui ankylose le pays, certains experts insistent sur les mesures de protection nécessaires suite au déconfinement. Parmi eux, François Bricaire, infectiologue et membre de l'Académie de médecine, interrogé par nos confrères de France Info.
Par se protéger, le Dr Bricaire implique le port du masque. Après moult débats et interrogations, ce dernier est désormais recommandé par la direction générale de la Santé et le gouvernement pour l’ensemble de la population afin de combattre le Covid-19. Mais qu’en est-il de son utilisation après le déconfinement ?
“Quand on sera déconfinés, le virus circulera encore, et il faudra absolument se protéger”
Pour François Bricaire, la réponse est simple. Il faut absolument se protéger, même lorsque la population sera autorisée à sortir. L’infectiologue explique que malgré le déconfinement, le virus sera encore en circulation, d’où la nécessité d’une telle mesure de précaution. « Tout tissu est susceptible de freiner ou d’arrêter la contamination », poursuit le médecin, donnant pour exemple une écharpe ou un bandana bien serré, à défaut d’avoir un masque approprié.
Doit-on fabriquer nos propres masques ?
A cette question, l’infectiologue répond par l’affirmative. “À lumière de ce que l’on constate, de l’évolution des choses, les masques se révèlent plus nécessaires que ce qui était prévu, supposé, il y a quelques temps”. En effet, certaines discordances quant à son utilité par le passé ont suscité une attitude prudente à l’égard de cette mesure de protection. D’autant plus que la disponibilité des masques était insuffisante, ce qui a mené à une priorisation de son utilisation. Désormais, François Bricaire explique qu’il est essentiel de se protéger lorsque les habitants iront à l’extérieur pour éviter de transmettre le virus à des personnes qui n’ont pas été contaminées.
S’agit-il d’une mesure obligatoire?
Pour l’heure, le médecin révèle ne pas avoir la réponse à cette question, en précisant toutefois “ il faut que les gens se disent eux-mêmes qu’ils ont intérêt à avoir un masque même s’il est alternatif”. A cet effet, il conseille l’utilisation de tout tissu susceptible de ralentir ou d’empêcher une contamination.
Levée du confinement: “l’opération la plus délicate depuis la fin de la seconde guerre mondiale”
Pour faire face au défi important du déconfinement, de nombreuses mesures s’avèrent nécessaires. Interrogé par Le Monde, William Dab, ancien directeur général de la santé révèle qu’une faille importante pourrait se présenter, à savoir le retour des personnes contagieuses dans leur logement suite à leur sortie d’hôpital, entraînant le risque “de nouvelles chaînes de contamination, surtout si elles sont confinées en famille dans de petits logements”.
En effet et à l’heure où les masques manquent pour couvrir les besoins de toute une population, la seule alternative pour éviter des contaminations secondaires est de prendre exemple sur des pays aux initiatives qui ont produit des résultats, notamment l’Espagne, qui a entrepris de tester ces personnes ainsi que leurs contacts, en plus de les isoler dans des endroits prévus à cet effet, peut-on lire sur cette même source.
Dans ce sens, l’Inserm a également révélé dans une étude mise en ligne ce dimanche 12 avril que le déconfinement ne pourra se produire que sous certaines conditions. Relayées dans un autre article du Monde, celles-ci impliquent des “mesures agressives d’identification par des tests des personnes porteuses du virus et de leurs contacts” en plus de leur isolation ; ceci en parallèle d’un maintien de la distanciation sociale avec les personnes âgées en situation d’isolement et les établissements scolaires encore fermés.
Ainsi, le déconfinement pourrait se révéler être “l’opération la plus délicate qu’un gouvernement ait eue à réaliser depuis la fin de la seconde guerre mondiale”. Le chef de l’Etat ainsi que son gouvernement devront alors faire preuve de transparence envers les Français et les responsables médicaux, conclut le quotidien.