L’Élysée pourrait envisager un reconfinement en cas de deuxième vague de coronavirus
Apparu pour la première fois en Chine, le coronavirus a rapidement fait des ravages, engendrant une crise sanitaire d’envergure mondiale. En France, le dénommé Sars-CoV-2 a coûté la vie à plus de22 856 personnes, faisant du Covid-19 une maladie redoutée de tous. Depuis le 17 mars, l’exécutif a mis en oeuvre un confinement général de la population française pour limiter la propagation du coronavirus au sein du territoire national. Mais alors qu’un déconfinement progressif est prévu pour le 11 mai, l’Élysée n’exclut pas la possibilité de reconfiner la population en cas de deuxième vague de l’épidémie. L’information a été relayée par nos confrères de BFMTV.
Depuis l’annonce du chef de l’Etat, plusieurs questions taraudent l’esprit des Français. Lors de sa dernière allocution télévisée, le président de la République Emmanuel Macron avait évoqué des modalités pour commencer à déconfiner la population le 11 mai. Seulement, ces dites modalités n’ont pas encore été présentées à la population et mettent le gouvernement sous une « très grosse pression », indique un proche du chef de l’État cité par Le Monde. Bien qu’une stratégie de déconfinement soit essentielle pour organiser une réadaptation progressive de la population, l’Elysée envisage un reconfinement si la situation épidémique l’oblige.
Envisager tous les scénarios possibles
Pour préparer au mieux le déconfinement, l’exécutif considère tous les scénarios qui pourraient se présenter après le 11 mai, notamment au vu de la deuxième vague de contamination qui a déjà eu lieu dans certains pays asiatiques dont la Chine et Singapour.
La porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, a expliqué que « l’objectif est que le système sanitaire soit en capacité de supporter le déconfinement mais aussi que les Français apprennent à vivre avec le virus. Concernant la question d’un reconfinement si la France subit une flambée des cas de contaminations au Covid-19, Sibeth Ndiaye a annoncé « cela fait partie des hypothèses, notamment si des clusters se développent dans certains territoires ».
Un retour trop précipité à la vie normale risque de mettre à mal les efforts de l’État
Selon un conseiller de l’Élysée cité par Le Figaro, le président envisage de « resserrer la vis » par un reconfinement s’il le faut. « Tout doit être pensé, y compris les scénarios négatifs comme celui-là », ajoute-t-il.
Le Premier ministre avait déjà indiqué un changement dans la vie des Français après le déconfinement. « Notre vie, à partir du 11 mai, ce ne sera pas la vie d’avant le confinement », avait déclaré Édouard Philippe. Lors d’un déplacement dans le Finistère, Emmanuel Macron a annoncédepuis un magasin Super U,« la glace est fine et on n’a pas envie de faire des étapes en arrière. Pour appuyer ses dires, il précise « c’est un effort inédit qu’on a demandé à la nation » avant de conclure, « il ne faut pas remettre en cause cet effort par un retour trop précipité ou une volonté de dire ‘tout ça c’est derrière nous’ ».
Se donner du temps pour éviter le pire
Grâce au confinement, le président de la République estime que la France a pu « éviter que le virus se diffuse partout dans le pays ». Mais le chef de l’État en appelle à la prudence de chacun. L’ennemi auquel nous faisons face n’étant pas des moindres, il faut éviter de baisser la garde. « Il faut avoir des caps réguliers et être très prudent à chacun de ces cas, car on a pas envie de faire des étapes en arrière », a précisé le président. Par ailleurs, la réouverture des lieux culte ne se fera pas à partir du 11 mai, a révélé Emmanuel Macron, considérant que « la pire des choses serait de rouvrir trop vite, trop fort et d’être ensuite amené à refermer ».
En sus, la réouverture progressive des écoles prévue pour le 11 mai divise la population qui considère qu’il s’agit là d’une mesure à risque. Dans son avis rendu public le 20 avril, le conseil scientifique a déclaré que « le risque de transmission est important dans les lieux de regroupement massif que sont les écoles et les universités, avec des mesures barrière particulièrement difficiles à mettre en œuvre chez les plus jeunes ». Depuis que l’hypothèse d’une immunité collective a été écartée et en l’absence de vaccin et de traitement contre le coronavirus, le déconfinement constituera un défi de taille. Selon des proches du président de la République, la période de déconfinement pourrait ressembler à celle de l’après-guerre.