Les anti-inflammatoires comme l’ibuprofène pourraient aggraver l’infection au coronavirus
Le bilan de la pandémie s’élève à 400 000 contaminations et plus de 18 000 morts dans le monde. De nombreux pays ont décidé d’adopter des mesures restrictives comprenant la fermeture de leurs frontières terrestres et aériennes et le confinement de la population. L’Europe, considéré aujourd’hui comme le foyer principal de l’épidémie, compte de plus en plus de morts. Alors que l’anxiété prend de l’ampleur dans l’Hexagone, les experts recommandent aux personnes présentant des symptômes d’infection au coronavirus d’éviter la prise d’anti-inflammatoires, comme l’indique France 24.
Depuis la propagation du coronavirus en Europe, de nombreuses personnes ont recours à l’automédication. Ainsi, il n’est pas rare qu’une personne qui a de la fièvre et qui ressent des douleurs, prenne des anti-inflammatoires pour atténuer ces symptômes. Mais le samedi 14 mars, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a publié un Tweet indiquant que “la prise d’anti-inflammatoires (ibuprofène, cortisone…) pourrait être un facteur d’aggravation de l’infection. En cas de fièvre, prenez du paracétamol. Si vous êtes déjà sous anti-inflammatoires ou en cas de doute, demandez conseil à votre médecin” alerte l’homme politique.
Anti-inflammatoires : mieux vaut les éviter
L’ibuprofène est un médicament commercialisé sous diverses appellations telles que l’Advil ou encore le Nurofen. Faisant partie des anti-inflammatoires non stéroïdiens, il agit en bloquant certaines enzymes, ce qui a pour effet de diminuer certaines douleurs. Sont concernées les douleurs dentaires, articulaires, les maux de tête ou encore les douleurs menstruelles. Mais dernièrement, les médecins ont constaté que les jeunes patients infectés par le Covid-19 avaient tendance à prendre de l’ibuprofène pour soulager certains symptômes. Le médecin Benjamin Clouzeau, de l’unité de réanimation médicale au CHU de Bordeaux, a révélé à Europe 1 que plusieurs jeunes patients se sont présentés à l’hôpital dernièrement. Leur profil semblait particulier, “ils sont jeunes, ils sont discrètement en surpoids et surtout, ils rapportent tous avoir pris des anti-inflammatoires non stéroïdiens pour traiter leurs syndromes infectieux”, explique-t-il avant de préciser que “ce sont des médicaments qui ont pour objectif de lutter contre la fièvre, mais qui, parallèlement, peuvent amoindrir les défenses immunitaires”. Dans ce sens, le docteur Jean-Paul Hamon, médecin généraliste et président de la Fédération des médecins de France, a déclaré que ces patients, qui sont jeunes et à priori ne sont pas jugés vulnérables face au coronavirus, se sont retrouvés en réanimation.
Faut-il arrêter les anti-inflammatoires ?
L’automédication doit faire l’objet d’une vigilance accrue. De nombreux médicaments se trouvant en vente libre peuvent avoir des effets secondaires qu’il convient de connaître. Le docteur Gérard Kierzek, urgentiste et chroniqueur de LCI, a également expliqué que plusieurs patients, tous âges confondus, sont arrivés en réanimation. Leur point commun était la prise d’anti-inflammatoires. Ainsi, le médecin déconseille à tous ceux qui ont des symptômes liés à l’infection au coronavirus de prendre des anti-inflammatoires, sauf s’il s’agit d’un traitement chronique. “Les patients qui ont un traitement chronique avec des corticoïdes ou anti-inflammatoires il ne faut pas les arrêter ! C’est juste qu’en cas de fièvre ou de signes respiratoires, on ne se traite pas par ces médicaments”, indique le Dr Gérard Kierzek.
Comment se protéger du coronavirus ?
Le coronavirus se transmet par la projection de gouttelettes de salive émises lorsqu’une personne infectée tousse ou éternue.
Pour limiter les risques d’être contaminé par le coronavirus, certains gestes sont à adopter :
– Se laver les mains régulièrement et de façon correcte
– Tousser et éternuer dans son coude ou dans un mouchoir
– Utiliser des mouchoirs à usage unique
– Éviter les embrassades
– Ne pas serrer la main aux autres
– Éviter les endroits de rassemblement
Si une personne a des symptômes de l’infection (toux, fièvre, malaise), elle ne doit pas se rendre chez son médecin traitant. Elle doit éviter tout contact avec les autres et appeler un professionnel de la santé pour plus d’informations. Si la personne souffre de difficultés respiratoires ou de signes d’étouffement, elle peut appeler le SAMU au numéro 15.