Les écosexuels pensent qu’avoir des relations sexuelles avec la Terre pourraient la sauver
Pansexuel, polyamoureux, asexuels, de nombreuses orientations sexuelles bénéficient d’un nom et beaucoup témoignent pour parler de cette sexualité alternative. Cette fois, ce sont les écosexuels qui suscitent la curiosité en raison de leurs pratiques. Ces personnes font l’amour aux arbres et à la Terre pour la sauver des menaces, indique le Journal des Femmes.
Ils prônent un retour à la nature pour protéger la planète. On les appelle “les écosexuels”, une identité engagée pour préserver l’environnement en se reconnectant à l’essentiel.
La Terre comme une amante
Parmi les orientations sexuelles les plus atypiques, l’écosexualité. Reposant sur une idéologie écologique, celle-ci pousse ses croyances jusqu’à « faire l’amour » avec la Terre, explique le Journal des Femmes. Née aux Etats-Unis, ses adeptes considèrent cette dernière comme une amante et c’est ainsi qu’ils aiment se présenter au reste du monde. Ces pratiques ont été initiées par des artistes, qui n’ont pas tardé à être suivies par des amoureux de la nature, au sens littéral du terme.
« Ecosex Manifesto »
Cette orientation sexuelle hors du commun a été popularisée par Annie Sprinkle et Elizabeth Stephens, les pionnières des amantes de la nature. C’est d’ailleurs ces artistes qui ont popularisé le terme dans un manifeste dédié aux sexuels nommés « Ecosex Manifesto ». Une tribune de celles qui voient la Terre comme un objet d’amour et de désir et ce, depuis plusieurs années. Dans ce document, nous pouvons lire : « Nous sommes follement, passionnément, intensément amoureuses et amoureux, et nous sommes chaque jour reconnaissants pour cette relation ».
Le mot est dit, il s’agit d’une union exclusive avec tout ce qui est végétal. Les écosexuels, qui se sont eux-mêmes baptisés ainsi, affirment qu’ils peuvent avoir un orgasme en étant en osmose avec Mère Nature. « Nous enlaçons sans honte les arbres, massons la Terre avec nos pieds et parlons aux plantes érotiquement » clament-ils haut et fort dans leur tribune écologique et sexuelle à la fois.
Une envie de retourner aux sources ?
Si cette orientation sexuelle paraît toute nouvelle car méconnue, il semble bien que les écosexuels s’inscrivent moins dans une mouvance toute récente. Parmi ces amoureux de la Terre, on compte des artistes, des scientifiques, des travailleurs du sexe, des féministes ou encore des fétichistes depuis déjà 2018 selon un article de RTL. Interrogé par nos confrères, le médecin sexologue et andrologue André Corman explique que l’écosexualité est un processus de réflexion quant à l’environnement appliqué à la sexualité. Cet expert a même évoqué ce sujet lors des assises de la sexologie à Marseille. Un fantasme loin d’être un fétichisme donc, et qui correspond plutôt à une véritable idéologie selon ses adeptes.
Une idéologie avant d’être une orientation sexuelle
Au-delà des pratiques sexuelles avec tout ce qui constitue les éléments naturels, l’écosexualité n’est pas seulement érotique. Elle découle quelquefois d’idéologies écologiques évidemment mais aussi d’autres paradigmes de pensées tels que le minimalisme ou l’achat éthique, comme l’adhésion au développement durable par exemple. Pour les artistes qui ont popularisé cette mouvance, il s’agit d’une véritable identité sexuelle qui inclut tous les genres. Les écosexuels tentent d’informer le grand public à ce courant de pensée mais aussi de pousser les non initiés à passer à l’action, en susurrant des mots coquins à une plante par exemple.
Une performance londonienne
L’écosexualité rejoint parfois l’art. C’est en tout cas ce que prouve la performance artistique qui a eu lieu il n’y a pas moins d’une année en 2019. Intitulée Plant Sex, cet évènement culturel montrait une série de vidéos montrant des personnes en plein échange avec des plantes et qui se caressaient aussi devant elles. Une preuve que cette orientation sexuelle est également illustrée par les intellectuels puisque le philosophe Emanuele Coccia y a été convié. Pour l’artiste qui a initié l’exposition de ces images, ces gestes ont pour but de soigner lorsque les « réseaux sociaux créent une forme de solitude et une déconnexion du monde physique ».
Pour Annie Sprinkle et sa comparse autrice d’Ecosex Manifesto, le terme Mère Nature est même sujet à controverse. Les artistes écosexuelles et militantes jugent qu’il s’agit d’un terme sexiste car il exclut son côté masculin. « Dans le but de fonder une union toujours plus réciproque et plus durable, nous collaborons avec la nature […] Nous traitons la Terre avec respect, bonté et tendresse » écrivent les artistes amantes de la planète.