Les enfants qui subissent des fessées risquent de devenir violents quand ils grandissent

Publié le 20 juillet 2018

La fessée peut paraitre de prime abord, un geste de correction tout à fait anodin. Cela dit, la fessée fait l’objet d’un débat très controversé ces dernières années. Ce genre de punition corporelle a des effets négatifs sur le développement psychologique et social d’un enfant.

Des croyances éducatives traditionnelles tendent à affirmer que les fessées n’ont pas réellement de conséquences néfastes, qu’elles ont au contraire une vertu éducative et servent à recadrer un enfant dans le bon sens. Pourtant, les fessées sont loin d’être anodines, elles sont même nocives bien que leurs conséquences néfastes aient tendance à être minimisées

La fessée, une reproduction de ce que l’on a vécu enfant ?

Une étude menée par l’Université du Texas Medical Branch et publiée dans le Journal of Pediatrics, a interrogé environ 800 adultes et a mis en évidence que la plupart des adultes qui se comportent violemment dans les relations ont

eux-mêmes subi ce genre de traitement qu’est la fessée, par leurs parents.

« Peu importe si quelqu’un a été victime de maltraitance ou non, la fessée seule était prédictive de la violence dans les fréquentations », a déclaré Jeff Temple, auteur principal de l’étude Psychiatry Professor de la branche médicale de l’Université du Texas. « Quand un parent essaie de faire en sorte que les enfants se comportent mieux en les frappant, ce parent leur traduit que frapper des gens qui sont plus petits et plus faibles qu’eux, est un moyen acceptable d’obtenir ce que qu’il veut ». 

D’autre part, certains parents irrités ou tendus en viennent à frapper leur enfant dans l’espoir de reprendre le contrôle de la situation. Toutefois, donner une fessée, secouer ou même pincer un enfant ne sont pas des formes de discipline efficaces. Aucune étude n’a d’ailleurs démontré qu’il existait des effets positifs liés aux punitions corporelles, bien au contraire.

Des études démontrent les effets néfastes de la fessée 

L’éducation par la violence éducative et notamment par la fessée, n’éduque pas un enfant mais crée des blocages émotionnels car celui-ci est obligé de se couper de ses émotions et il enregistre cette violence comme un mode de relation bon et sain. 

Le Docteur Murray Strauss, sociologue international et fondateur du domaine de la recherche sur la violence familiale a consacré une majeure partie de sa carrière à l’étude des fessées et des châtiments corporels. Pour lui, la fessée était sans conteste associée à une agression ultérieure accumulée chez les enfants et à une chaleur réduite entre eux et leurs parents, entre autres effets secondaires négatifs. 

Il a d’ailleurs mené une étude conjointe avec Mallie Paschall, chercheur principal à l’Institut du Pacifique pour la recherche et l’évaluation sur le lien entre la fessée et le quotient intellectuel qui a clairement mis en évidence après échantillonnage de 806 enfants âgés de 2 à 4 ans et de 704 enfants âgés de 5 à 9 ans et ce pendant 4 ans, que le quotient intellectuel des enfants de 2 à 4 ans qui n’avaient jamais reçu de fessée était supérieur de cinq points à celui des enfants du même groupe d’âge ayant reçu une fessée. Les enfants de 5 à 9 ans qui n’ont pas reçu de fessée ont obtenu une note de 2,8 points plus élevée quatre ans plus tard, en comparaison  du même groupe d’âge qui pour leur part, en ont reçu.

En tout état de cause, plus il y a de fessées, plus le développement de la capacité mentale de l’enfant est lent.

Une autre étude  menée par des experts à l’Université du Texas à Austin et à l’Université du Michigan publiée dans le Journal of Family Psychology, révèle que les enfants qui ont reçu une fessée sont plus susceptibles de défier leurs parents et d’avoir un comportement antisocial, des problèmes de santé mentale ainsi que des difficultés cognitives. Selon Grogan-Kaylor, co-auteur de l’étude, « le résultat de celle-ci est que la fessée augmente la probabilité d’une grande variété de résultats indésirables pour les enfants. La fessée déclenche donc le contraire de ce que les parents veulent habituellement provoquer. »

En conclusion, la fessée n’est en rien une forme de processus éducatif positif et constructif chez l’enfant mais plutôt la porte ouverte à des dysfonctionnements psychiques et émotionnels.