Les Hôpitaux laissent-ils travailler les infirmières atteintes du coronavirus ?
Comptabilisant désormais plus d’un million de cas infectés à travers le monde, la propagation du coronavirus n’épargne personne et encore moins le personnel soignant en contact quasi-permanent avec les malades. Face à cette pandémie de plus en plus usante pour les hôpitaux, médecins, infirmiers et autres professionnels de santé vivent des situations quotidiennes accablantes. À New York, des hôpitaux autoriseraient ces derniers à exercer même s’ils sont testés positifs au Covid-19. Cette information a été relayée par nos confrères de Ouest-France.
C’est dans ce registre alarmant pour les malades ainsi que pour les aides-soignants, qu’une trentaines d’infirmiers ont organisé une manifestation à New York devant un hôpital. La cause ? Le manque d’équipements nécessaires et la reprise du travail malgré des tests positifs au nouveau coronavirus.
Un manque de protection
C’est dans le quartier du Bronx que cette manifestation a eu lieu devant l’hôpital universitaire Montefiore. La sonnette d’alarme de ce groupe d’infirmiers s’adressait aux responsables afin de leur fournir l’équipement médical nécessaire pour traiter les patients.
“Les soldats ne vont pas à la guerre sans armes, pourquoi les infirmiers travailleraient-ils sans équipement de protection ? ” martèlent les manifestants aux avants-postes de la pandémie.
L’un d’entre eux est un infirmier de 43 ans, du nom de Benny Mathew, qui après avoir œuvré à soigner quatre malades atteints du coronavirus sans l’équipement nécessaire, a contracté à son tour la maladie.
Etre atteint du Covid-19 et soigner en même temps ?
Ce même employé qui avait rejoint son foyer suite à des manifestations de toux, des maux de têtes et de courbatures caractéristiques de la maladie, a été testé positif le 25 mars. Cependant, l’établissement dans lequel il est affilié lui a demandé de reprendre le travail trois jours après la confirmation de sa condition. La raison ? un symptôme crucial que Mathew Benny ne possédait pas : la fièvre.
A cet effet, l’homme confie à l’AFP “ Le seul critères pour eux était la fièvre. Ils m’ont dit de mettre un masque et de revenir. On manque de personnel, donc je pense que c’était mon devoir de revenir “. Une décision qui a pris le pas sur sa crainte de transmettre le virus à son entourage incluant les patients et ses collègues.
Un climat chaotique
L’hôpital universitaire Montefiore illustre bien les proportions démesurées que prend le fléau. Il est question d’un édifice de 11 étages qui a été transformé « du jour au lendemain » en centre d’hospitalisation pour les patients du Covid-19 raconte Jacqueline Anome, une infirmière en soins intensifs dans le service de chirurgie ambulatoire de l’hôpital.
L’établissement étant dépourvu de vraies pièces et de lits en bonne et due forme, les patients infectés arrivent dans des brancards et y restent, déclare l’infirmière qui raconte avoir vécu dans des conditions déplorables pendant 12 heures et ce à cause du manque d’équipement.
Ouest-France rapporte que cette dernière n’osait même pas aller aux toilettes ou quitter la salle de soins, “de peur de devoir manipuler sa blouse et son masque potentiellement contaminé pour les enlever puis les remettre”.
Jacqueline Anome témoigne: « Je fais ça depuis 20 ans, et c’est la première fois de ma vie que je suis si incertaine. C’est très troublant, je suis furieuse : nous sommes aux États-Unis, on ne devrait pas avoir à se battre pour des équipements de protection ». Une inquiétude partagée par de nombreux médecins et membres du personnel soignant dans plusieurs pays fortement affectés par la maladie.