Les humains pourraient disparaître si le nombre de spermatozoïdes continue de baisser à travers le monde
La fertilité et la recherche de parentalité est au cœur des discussions au sein d’un couple. Alors que pendant longtemps, l’inconscient collectif prônait une infertilité plutôt féminine, les tabous se sont levés sur l’infertilité masculine. Etat actuel, causes et devenir, découvrez pourquoi la race humaine pourrait être vouée à disparaitre.
Un rapport d’études menées sur 4 décennies ayant porté sur 42 935 hommes pratiquant les centres de traitement de la fertilité en Europe et aux États-Unis. L’étude constate que la qualité du sperme a baissé de 50% à 60 entre 1973 et 2011. Les experts accusent les produits chimiques et les modes de vie modernes.
L’état de la fécondité masculine
La fécondité masculine diminue d’année en année dans le monde occidental. Elle est relative à la qualité du sperme. Ce dernier est constitué de spermatozoïdes. Ils sont produits dans les testicules qui à travers les tubules séminifères sont emmenés vers leur lieu de stockage (l’épididyme). Lors de l’éjaculation, les spermatozoïdes se mélangent aux sécrétions de la prostate et des vésicules séminales. Lors de ce voyage qui dure 2 mois environ, les spermatozoïdes se chargent en enzymes. Cela leur permettra de survivre dans le milieu féminin durant les 6 à 8 heures de montée du col de l’utérus. La proportion de spermatozoïdes anormaux dans le sperme traduit la qualité du sperme. C’est la première cause d’infertilité. D’une autre façon, le chemin doit être dégagé jusqu’à l’ovule. Si les voies masculines sont obstruées alors l’éjaculation ne peut avoir lieu et une intervention médicale doit avoir lieu.
L’étude portait sur des hommes tant fertiles qu’infertile rappelant que toutes les couches de la population sont touchées.
Bien que la plupart des hommes puissent encore avoir un enfant, les scientifiques affirment que la race humaine risque de disparaître si la tendance se maintient.
Les causes de l’infertilité
Parmi les causes de cette baisse de fertilité, les études recensent les pesticides, les produits chimiques perturbant les hormones, le stress, le tabagisme et l’obésité sont considérés comme des causes, avec trop d’alcool, de caféine et de viande transformée. Certains produits chimiques sont utilisés pour fabriquer des plastiques flexibles et des meubles ignifuges – qui peuvent pénétrer dans la chaîne alimentaire via des plantes ou des animaux. Les téléphones mobiles sont aussi la source d’une baisse d’infertilité.
Les experts redoutent également l’augmentation du cancer des testicules, du nombre de garçons nés avec un ou deux testicules manquants et l’évolution des taux de testostérone. Ces évolutions de l’espèce augmentent les cas d’infertilité masculine.
La menace de l’espèce
Les scientifiques de Valence, en Espagne, et du New Jersey, aux États-Unis, ont récemment mené la première étude à grande échelle sur le sperme «nageur», connue sous le nom de nombre total de spermatozoïdes mobiles. Les hommes ont été divisés en trois groupes en fonction du nombre de spermatozoïde : faible, moyen et élevé. La qualité du sperme de ceux du groupe le plus élevé a diminué de 1,8% chaque année.
Les résultats alarmants ont été présentés lors d’une réunion de la société américaine pour la Reproduction assistée médicalement à Denver, au Colorado.
Le co-auteur, James Hotaling, a déclaré: « Il est possible que davantage d’hommes deviennent stériles, c’est ce qui est préoccupant. »
Il faut être deux pour faire un enfant
Malheureusement, un autre aspect de la baisse de la natalité est lié à la diminution du nombre de femme en âge de procréer. Un dernier aspect socioculturel est également lié à l’âge moyen de la première parentalité. Les jeunes couples préfèrent procréer à l’âge de 30 ans ce qui réduit la période de procréation possible. La période de procréation étant plus limitée chez la femme, la répartition dans la pyramide d’âge à travers le monde inquiète également les autorités des différents pays. L’infertilité touche un couple sur quatre en France et le constat est le même qu’à l’international concernant l’infertilité masculine. Cela soulève également le problème de la qualité du sperme des donneurs dans les banques de sperme. Cette qualité étant en baisse, bon nombre de fécondations in vitro échoue. Comment dans ce contexte ne pas s’inquiéter pour le renouvellement de l’espèce compte tenu des dégâts engendrés en seulement 4 décennies ?