Les médecins constatent une augmentation des violences domestiques après la mort de deux enfants
A l’heure où le nouveau coronavirus continue de se propager, une partie conséquente de la population se doit d’être confinée. Par ailleurs, les hôpitaux sont surpeuplés, tentant tant bien que mal de traiter le plus de patients atteints par le Covid-19. La situation est telle, que le danger ne se manifeste pas uniquement chez les personnes atteintes. En effet, au sein de plusieurs foyers, le stress environnant a créé une incidence majeure sur la sécurité désormais compromise des enfants, faute à la pression d’un confinement pourtant essentiel. Cette mise en garde a été relayée par nos confrères du journal britannique The Independent.
Bien que la violence domestique infantile ait toujours existé, elle guette davantage les enfants exposés au stress d’une famille fragilisée. A Fort Worth au Texas, une augmentation soudaine de cas de maltraitance a alerté les médecins de la région, notamment suite aux décès qui en ont découlé.
Un risque accru de violence domestique à l’encontre des enfants
Selon Jamye Coffman, directrice médicale du Child Advocacy Resources and Evaluation team à l’hôpital pour enfant de Cook, il existerait une corrélation entre l’augmentation de la maltraitance des enfants et la situation de confinement actuelle. Celle-ci serait potentiellement liée au stress dû au nouveau coronavirus, et résulterait de l’impact économique et financier sévère subi par certaines familles forcées de rester chez elles.
Interrogée par Newsweek, le médecin révèle que le Cook Children’s Hospital aurait reçu 7 enfants susceptibles d’avoir souffert de maltraitances et ce, en moins d’une semaine. Six d’entre eux nécessitaient une admission à l’hôpital et le septième enfant serait mort aux urgences avant même d’avoir consulté un médecin. Elle révèle également que deux enfants auraient succombé le même jour à leurs blessures la semaine précédente en raison de traumatismes importants.
Si le Dr Coffman ne valide pas avec certitude le lien avec le Covid-19, cette dernière dresse une analogie intéressante en comparant la période actuelle avec celle de la récession aux Etats-Unis en 2008 : « Nous l’avons vu pendant la récession aux Etats-Unis, où nous avons eu un nombre accru de cas de violence physique pendant cette période ». Elle appuie ce constat en confiant que cela faisait écho à l’augmentation de décès d’enfants dans son établissement suite à des maltraitances domestiques.
Pression, stress accru, violences domestiques : les risques du confinement
L’inquiétude du Dr Coffman qui est loin d’être anodine, rejoint les mises en garde d’un communiqué de presse de l’UNICEF. Ce document révèle que “des centaines de millions d’enfants à travers le monde verront probablement leur sécurité et leur bien-être de plus en plus menacés, et seront notamment victimes de mauvais traitements, de violence liée au genre, d’exploitation et d’exclusion sociale”. L’absence de contact avec les personnes chargées de leur bien-être a également été mise en avant, dans un contexte où les mesures de confinement sont jugées essentielles pour combattre la pandémie de Covid-19.
Prévenir la maltraitance
Il est essentiel, au vu de la crise sanitaire actuelle, de se rendre compte de l’étendue de la répercussion de cette pandémie sur certaines familles, en particulier les foyers fragiles. Comme l’explique Pascal Vigneron, directeur du 119, “le confinement vient exacerber des situations familiales tendues, avec des parents déstabilisés, parfois en arrêt de travail ou en chômage partiel, et confrontés à la gestion de l’école virtuelle. Il y a une recrudescence des violences dans les familles fragilisées, et ça va aller crescendo”. La protection de l’Enfance appelle quant à elle à “une vigilance accrue” de la population, rapporte le Figaro. Un avis partagé par Adrien Taquet, secrétaire d’État à la protection de l’enfance, qui estime que la “mobilisation collective” est indispensable.
A cet effet, toute personne qui est témoin d’une situation menaçante pour la sécurité et l’intégrité d’un enfant doit signaler les faits en appelant le 119, le service national d’accueil téléphonique de l’enfance en danger.