Les médecins demandent aux parents de vacciner leurs enfants pour éviter d’autres épidémies
Alors que le monde entier lutte contre la pandémie de coronavirus, plusieurs parents ont négligé le calendrier vaccinal de leurs enfants en raison du confinement, prenant certains risques non négligeables pour la santé des plus petits. Dans ce sens, de nombreuses organisations sanitaires avaient lancé un appel aux parents en avril en leur demandant de ne pas oublier de vacciner leurs enfants, au risque d’affaiblir “l’immunité de groupe et de permettre des bouffées épidémiques”, comme le révèlent nos confrères du Figaro.
Les professionnels de la santé ont constaté que la vaccination des enfants et des nourrissons était en chute libre depuis le début de la pandémie de coronavirus. Terriblement inquiets quant aux conséquences que cela pourrait avoir à la fois sur la santé des enfants et l’immunité de groupe, ils exhortent tous les parents à respecter le calendrier vaccinal des nourrissons.
Une menace pour la santé des plus jeunes
Depuis la flambée de la maladie du Covid-19, les médecins ont remarqué que de nombreux parents avaient tendance à rater les rendez-vous de vaccination de leurs enfants contre des maladies telles que la rougeole, les oreillons, la rubéole, la pneumonie, la diphtérie, l’hépatite B, la poliomyélite, le tétanos et la coqueluche.
Si ces manquements sont probablement dûs au confinement et à la peur que ressentent les parents à l’idée de voir leurs enfants infectés par le coronavirus, ils exposent tout de même ces derniers à des risques conséquents étant donné que plusieurs de ces maladies peuvent s’avérer mortelles.
Des chiffres inquiétants en France
L’Académie de Médecine a souligné la chute libre de la vaccination des nourrissons pendant le mois de mars, signalant que la Covid-19 risquait fortement de “ruiner les progrès réalisés dans la vaccination des nourrissons en France”.
Selon le rapport Epi-Phare de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) datant du 21 avril 2020, “la délivrance des vaccins penta et hexavalents, qui immunisent contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, l’hépatite B et les méningites à Haemophilus influenzae est en baisse de 23%” tandis que celle du vaccin contre la rougeole et la rubéole est inférieure à 50% par rapport à ce qui était attendu dans la semaine du 23 au 29 mars.
Le Pr Pierre Bégué, pédiatre membre de l’Académie nationale de médecine n’a pas caché son inquiétude face à cette situation : “C’est très inquiétant. Tout retard pris dans la vaccination expose les nourrissons à des maladies fréquentes qui peuvent être graves à cet âge, comme la coqueluche ou les méningites. Ce, alors que tous les jeunes enfants sont très peu affectés par le Covid-19”, a-t-il souligné.
“Des bouffées épidémiques”
L’un des grands risques qui pourraient découler d’un retard de vaccination serait l’apparition de “failles dans l’immunité de groupe” et la survenue de “bouffées épidémiques”, peut-on lire sur le Figaro.
Le docteur François Vié Le Sage, pédiatre explique: “La protection collective est un rempart pour les bébés de moins d’un an et les enfants immunodéprimés, qui ne peuvent pas être vaccinés et sont à risque de complications”. Le quotidien rappelle par ailleurs que la rougeole, contrairement aux virus respiratoires, circule davantage durant les saisons printanières et estivales.
Ce samedi 23 mai, nos confrères de l’Express révélaient dans un article que 80 millions d’enfants de moins d’un an étaient menacés en raison d’une perturbation importante des campagnes de vaccination à cause de la pandémie. Ce chiffre alarmant concernerait en outre, 68 pays dans le monde. Selon l’Unicef, l’OMS et Gavi, ces derniers “risquent contracter des maladies contagieuses, comme la rougeole, car la pandémie de Covid-19 limite les vaccinations de routine”.
Règles à suivre chez le médecin
Selon un avis émis par la Haute Autorité de santé en avril, il est primordial de respecter le calendrier vaccinal des enfants en dépit du confinement. Bien que celui-ci ait désormais été levé, certaines précautions demeurent essentielles pour respecter la distanciation sociale et les mesures barrières recommandées. Pour cela, il est préférable que l’enfant se rende chez le médecin accompagné d’un seul parent. Les professionnels de santé sont quant à eux, tenus d’espacer les consultations pour éviter le rassemblement des patients dans la salle d’attente, en plus d’aérer et de désinfecter la salle de soin suite au passage de chaque famille.