Les médecins « ressuscitent » le cœur d’une personne morte avec une technique révolutionnaire
Les progrès de la médecine ne cessent de nous étonner. En effet, les nombreuses découvertes scientifiques ont permis de mettre au point des opérations de plus en plus surprenantes. Cette fois-ci, ce sont des chercheurs de l’université de Duke qui auraient réussi une prouesse considérable dans le cadre d’une transplantation cardiaque: “ramener un coeur mort à la vie”. L’information a été relayée par de nombreux sites et médias dont Doctissimo, CNN, le New York Post et Fox News.
Selon l’Agence de la biomédecine, près de 5805 greffes d’organes ont été réalisées en France en 2018. Ces dernières consistent à remplacer un tissu ou un organe qui ne fonctionne plus. Malheureusement, les délais d’attente sont souvent prolongés en raison d’un manque de donneurs. De ce fait, malgré les progrès scientifiques, on estime que plusieurs dizaines de personnes nécessitant une greffe décèdent chaque année.
Le “dispositif de perfusion ex-vivo normothermique” : nouvel espoir en matière de transplantation cardiaque
En général, pour greffer un cœur, il faut que le donneur ait subi une mort encéphalique mais que ses organes vitaux soient toujours viables. Des conditions strictes qui réduiraient les chances de sauver les personnes en attente d’une greffe.
Toutefois, grâce à une avancée médicale de taille, des chirurgiens de l’Université de Duke auraient pu ramener un cœur à la vie afin de réaliser une transplantation cardiaque. Ainsi, ils auraient prélevé un cœur qui ne battait plus sur un donneur décédé, puis réussi à le réanimer avant de procéder à la greffe.
Selon Doctissimo, les experts auraient procédé en plaçant le coeur dans une boîte contenant une “solution biologique destinée à ralentir la dégradation de l’organe”. Ce dernier aurait ensuite été perfusé avec le sang du donneur afin de battre à nouveau, avant d’être transplanté sur le patient receveur. Un procédé impressionnant quand on sait qu’une procédure de transplantation normale exige que le cœur continue de battre sur un donneur en état de mort cérébrale. Sans oublier l’importance d’une organisation pointue où le temps et la présence simultanée du donneur et du receveur jouent un rôle capital pour optimiser les chances de réussite de la greffe.
Ce prototype également connu sous le nom de “dispositif de perfusion ex-vivo normothermique” ou “Organ Care System” est distribué par Transmedics, une compagnie américaine. Si son utilisation est une première aux Etats-Unis, ce dernier aurait déjà porté ses fruits en Australie et au Royaume-Uni.
Une technique qui a déjà été utilisée par deux hôpitaux auparavant
Selon BBC News et Le Figaro, ce type de transplantation a déjà été effectué en Australie, à l’hôpital St Vincent de Sydney, et au Royaume-Uni, à l’hôpital Papworth, bien que les équipes australiennes et britanniques aient utilisé le boîtier de manières différentes.
En effet, en Australie, les médecins ont prélevé le cœur à l’arrêt et effectué la perfusion avant de le transplanter chez le receveur. De leur côté, les chirurgiens britanniques ont effectué la perfusion directement sur le cœur du donneur avant de le retirer et de s’assurer des résultats pour procéder à la greffe.
Une transplantation réussie au CHU de Lille
En France, ce n’est qu’en 2019 que la technique du “Organ Care System” sera utilisée au CHU de Lille pour transplanter sur un patient “un coeur isolé perfusé”. L’information relayée par le 20 Minutes et France Info est une première en France et représente “‘une alternative à la technique habituelle qui consiste à conserver le cœur en arrêt dans de la glace”, comme l’indique l’établissement hospitalier.
Sous la direction du Pr André Vincentelli, une équipe de chirurgiens a pu implanter à deux patients “des coeurs qui n’ont jamais cessé de battre, même pendant leur transport”. Un avantage considérable qui, selon l’expert, permet non seulement de dépasser la limite des 4h pour le transport des organes, mais permet également d’aller les chercher plus loin.
Transplantation cardiaque : une pénurie de greffons
La greffe du cœur est une opération exercée par des chirurgiens pour remplacer un organe malade par un organe sain prélevé chez une personne en situation de mort encéphalique. Mais pour que le cœur du donneur soit compatible avec celui du malade, ils doivent avoir le même groupe sanguin. Malheureusement, l’inscription sur la liste d’attente pour effectuer une transplantation ne garantit pas qu’un cœur sera disponible. Et comme le rappelle le Pr Vincentelli, il y aurait en moyenne en France, deux receveurs pour un donneur.
Selon l’Inserm, ce constat peut être justifié par l’augmentation des individus inscrits pour une greffe du cœur ainsi que la hausse de l’âge des donneurs. En effet, on estime le cœur d’un individu âgé de plus de 55 ans peut être sujet à des lésions myocardiques ou coronaires. De ce fait, la transplantation peut ne pas aboutir au résultat escompté et s’avérer défectueuse. Par ailleurs, lorsque l’opération de greffe cardiaque aboutit, le patient doit rester vigilant. En effet, la moitié des personnes qui subissent une greffe du cœur développent une athérosclérose accélérée 5 ans après l’opération.