Les scientifiques mettent en gardent les parents qui donnent la fessée à leurs enfants

Publié le 19 juin 2019
MAJ le 19 novembre 2024

Eduquer son enfant, c’est avant tout savoir comment lui communiquer les enseignements fondamentaux de la vie. L’instruire et forger son développement de la manière la plus saine qui soit. L’aider à distinguer le bon du mauvais dans chaque situation, et pour ce faire, toutes les techniques ne sont pas bonnes à prendre. Il se trouve que beaucoup de parents ne trouvent aucun mal à utiliser certains moyens physiques, notamment la fessée, afin de mieux raisonner leurs enfants. Pourtant, ce châtiment corporel est lourd de conséquences sur nos petits, comme le démontre une étude publiée par The Journal of Family Psychology. Le magazine Forbes en relaye les résultats.

« Je ne frappe pas mon enfant, je lui donne juste de petites fessées quand il le faut », « il a mérité sa fessée », des phrases qui paraissent tellement anodines au premier abord, mais dont l’impact peut être très lourd à porter pour l’enfant. La fessée est une pratique qui ne date certainement pas d’hier. Elle était déjà bien ancrée dans l’éducation et le mode de vie de la génération de nos grands-parents. Selon une enquête de l’Union des Familles en Europe, 95% des parents ont reçu des fessées et 87% en ont donné à leurs enfants.

Une fessée est un ensemble de coups sur les fesses. C’est une méthode d’éducation traditionnelle qui est perçue par beaucoup de parents comme un outil de correction inoffensif permettant de recadrer l’enfant sans pour autant « être violent ». Dépassés par les événements, cette pratique leur permet de raisonner l’enfant et de le remettre sur le droit chemin. En 2015, 7 français sur 10 ont même exprimé leur volonté que la loi n’interdise pas la fessée dans le cadre familial. 

La fessée, bonne ou mauvaise technique ?

Quand un parent n’arrive plus à raisonner son enfant, il aura parfois tendance à en venir aux mains avec une petite fessée. On dit petite, mais ses effets restent tout de même grands. Des conséquences qui ne doivent pas toujours être généralisées. Le tout doit être analysé au cas par cas, enfant par enfant, et famille par famille. Selon l’étude américaine qui aurait porté sur plus de 160 000 enfants, les conséquences de la fessée sont les suivantes :

·           Elle nourrit son agressivité : Il sera plus familiarisé avec ce mode de fonctionnement, sera susceptible de résoudre certains problèmes de cette même manière et même d’adopter cette pratique avec ses propres enfants plus tard, tout comme ce que ses parents faisaient. 

·           Elle développe son manque de confiance en lui :  Il faut savoir que quand on lève la main sur un enfant, ce dernier peut se sentir humilié, rabaissé et faible devant l’autorité de ses parents. Et c’est justement cela qui le pousse, de manière inconsciente, à se rabaisser lui-même et finit donc par perdre toute l’estime qu’il avait pour lui-même. 

·           Elle constitue une ligne poreuse entre le bien et le mal :  L’enfant puni par la fessée développera une confusion quant à la nature de ses actions. A cause de la violence subie, ce dernier aura du mal à différencier entre le bien et le mal et à comprendre la signification réelle de ses actions. Pour lui, le mal sera lié à toute action menant à une fessée, sans vraiment en comprendre les raisons.  

Les scientifiques mettent en gardent les parents qui donnent la fessée à leurs enfants

 Pourquoi éviter une fessée et par quoi la remplacer ?

Que ce soit pour punir son enfant pour une bêtise qu’il a faite, une mauvaise note obtenue à l’école ou un comportement déplacé en public, une fessée peut paraître comme une solution efficace et surtout rapide aux yeux des parents  à ce moment précis. Dans certains cas, l’enfant subit la fessée sans vraiment comprendre pourquoi. Il ne comprend pas ce qu’il a bien pu faire parce qu’il n’a pas eu droit à une explication. Il se rappellera juste qu’il a dû faire quelque chose et que ça lui aura coûté une fessée, pour lui non méritée. Mais il incombe à chaque parent, après chaque mauvais pas de son enfant, de le réorienter et de l’aider à ressortir avec une nouvelle information, bonne pour son développement personnel. Après une bêtise, optez plutôt pour les indications suivantes :

–             Communiquez : Mettez-vous à genou, à hauteur de votre enfant, les yeux dans les yeux et expliquez-lui que ce qu’il vient de faire n’est pas bon en lui en donnant les raisons. 

–             Reformulez et avertissez-le pour la punition : Un enfant ne comprend pas forcément au même rythme qu’un adulte. S’il refait la même bêtise, prenez la peine de tout lui expliquer à nouveau, donnez-lui le temps d’assimiler votre message et avertissez-le que si ça se reproduit, il sera puni.

–             Choisissez vos punitions : Il arrive que parfois un enfant soit têtu, et ne comprenne pas ou refuse de comprendre. Vous pouvez alors mettre au point des punitions légères, comme le garder quelques temps dans sa chambre le temps qu’il revoit calmement ce qui lui a été dit.

Et surtout, ne cessez pas d’accompagner votre enfant en instaurant un bon climat de dialogue et de partage, en laissant de côté tout ce qui peut le pousser à vous fuir.